Stabilité.

320 36 4
                                    

Neva.

Orgasme après orgasme, je retrouvais ma liberté.

Je passais chaque nuit chez un différent garçon, que j'avais rencontré dans un bar, dans une fête, n'importe où.

Être enfermée dans cet hôpital m'avait asphyxiée. Je me sentais comme si je ne pouvais vivre.

J'avais l'impression de ne plus être moi.

En sortant, le seul fait de sentir de l'air frais m'avait aider à respirer. J'avais souris et j'étais partie à pied.

Et depuis que j'étais allé chercher quelques trucs, à la maison, je vivais en vagabonde. Je vivais chez des garçons inconnus.

Les orgasmes aidaient momentanément à me faire oublier ma douleur osseuse et Harry.

Mais chaque fois que je me remettais de tout ça, les souvenirs et mes os se faisaient un plaisir fou à me faire souffrir.

Cela faisait trois mois que j'étais partie de l'hôpital.

J'étais chez un garçon aux cheveux courts, qui étudiait en droit.

Ennuyant, c'est ce qu'il était. Il dormait, maintenant. Et il n'était que vingt et une heure.

Je soupirai. La douleur, aujourd'hui, était particulièrement forte. Je n'avais pas de médicament et les analgésiques ordinaires n'étaient pas assez puissant.

Je pleurais silencieusement, assise dans le grand lit de l'étudiant de droit, en sous-vêtements.

Mon menton était posé sur mes genoux et je pensais encore une fois à Harry.

Pour la première fois de ma vie, je pouvais dire que je m'ennuyais. Je m'ennuyais foutrement de lui.

Je voulais qu'il m'enlace, qu'il me console. Je voulais qu'il enlève ma douleur.

J'avais de la misère à me tenir debout, tellement mes os se rebellaient. Même si j'étais partie de cette cage blanche qu'était l'hôpital, je n'allais pas mieux.

Certes, j'avais retrouvé cette liberté que j'avais un peu perdu, depuis qu'Harry et moi nous étions rapprochés.

Je l'avais retrouvée et je ne l'aimais plus.

Je n'aimais plus cette liberté. Elle était trop grande, peut-être. Le jour, je me promenais, seule. Et le soir, je couchais avec un mec.

C'était comme si maintenant, la stabilité que m'apportait Harry, la stabilité que nos rêves me permettaient d'avoir me manquait.

Je m'ennuyais de savoir que j'allais m'endormir dans ses bras, le soir.

De savoir qu'il m'aimait.

Les larmes coulaient rapidement, maintenant.

Lentement, je me levai du lit, avant de mettre un long pull, qui me faisait presque une robe. J'enfilai mes petites bottes et prit mes deux sacs, avant de sortir de l'immeuble, en grimaçant de douleur.

Mes cheveux étaient en bataille. J'avais la hanche en compote et je devais courber le dos, pour apaiser un peu la douleur.

Pendant que je marchais dans les rues un peu déserte de Phoenix, deux phares m'aveuglèrent, comme la fois où j'étais allé rejoindre Harry au bar.

Et le bus s'arrêta devant moi, à l'arrêt.

Sans même y penser, j'y montai. Je présentai ma carte avant de m'asseoir dans le premier banc, n'ayant pas la force de marcher plus loin.

CactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant