Préparatifs.

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Harry.

19h56 pm.

Neva était dans sa chambre, se reposant. Elle avait encore mal aux os. Elle devait probablement dormir, assailli par les forts médicaments.

Et je pensais à ce que nous avions dit, hier. Le premier janvier.

Ce départ. Ce vrai départ vers le Monde.

Ça faisait un peu peur, même si c'était excitant.

C'était épeurant de juste... partir. Partir sans trop savoir.

Je sursautai lorsque Caleb sauta sur le divan, une bière à la main.

-Tu as l'air préoccupé? dit-il en me regardant, gobant des chips, en même temps.

J'haussai les épaules.

-Je suis juste fatigué... Tu sais, hier, avec Neva, nous nous sommes endormis tard, dans la nuit.

Caleb hocha la tête, haussant les sourcils, avant de placer les sports, à la télé.

Je les regardai quelques minutes, avant de soupirer, le voyage encore dans la tête.

-Je vais aller me coucher, d'accord? murmurais-je en m'étirant, me levant du canapé.

-Bonne nuit, murmura Caleb.

Je passai à ma chambre, pour prendre mon ordinateur portable et un joint, avant de me rendre à la chambre de Neva. J'ouvris doucement la porte, savourant l'odeur de marguerite, qui flottait.

Elle dormait, en petite culotte, sur son lit. Son corps était recroquevillé contre lui-même, une expression sérieuse sur son visage naturelle.

Pour ne pas la déranger, je m'installai dans son hamac, près de la fenêtre, que j'ouvris, pour laisser sortir le maximum de fumée.

J'allumai mon joint, avant de soupirer en ouvrant l'ordinateur. La fumée dangereuse me calmait, m'apaisait et me rendait moins anxieux, face à cette décision.

Et je regardai Neva, qui dormait.

Je la regardais.

Je la regardais et je pensais à elle. À son corps meurtris, à sa pensée libératrice, à ses idées révolutionnaires, à son amour, à elle.

Je plissai les yeux, observant ses épaules maigres et ses petits seins parfaits. Ses atébas déteints, ses tâches de rousseur pâles, son visage expressif.

Partir avec elle, ce serait bien.

On achèterait un billet d'avion, on partirait et la vie commencerait.

Alors, on se remettrait à respirer. Neva se sentirait bien, elle se sentirait citoyenne du monde, elle se sentirait libre, comme un oiseau.

On visiterait, on explorerait.

On marcherait dans les rues, on parlerait aux gens, on cuisinerait, on se baignerait.

On vivrait dans le Monde.

C'était ça, en fait.

C'était continuer de vivre, mais de de vivre partout, de vivre dans le Monde, dans la Vie, dans l'Existence.

C'était respirer tout l'air du monde à la fois.

On ne partait pas. Non.

On allait vivre.

Je veux dire, on ferait les mêmes choses qu'ici. On ferait l'amour, on s'aimerait, on sourirait, on s'éclaterait.

Mais ce serait encore plus... meilleur, plus vivant.

CactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant