Champs de fleurs.

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Harry.

L'eau coulait sur nos corps.

Ses cheveux étaient plus foncés. Sa peau brillait. Ses cuisses étaient rougies par la chaleur.

Mes yeux se promenaient sur son corps, sans gêne.

Mes mains touchaient son épiderme tacheté de gouttes d'eau.

Je regardais son corps. Ses atébas. Ses seins. Ses cuisses. Ses yeux.

Mémorisant chaque parcelle de peau, chaque petit grain de beauté.

Mémorisant la teinte bleu de ses iris.

Le blond cendré de ses cheveux.

Le mauve de son atébas. Et le fil bleu en torsade.

Le rose de ses lèvres.

Le doré de sa peau et le rouge de ses épaules brûlées par le soleil.

La mince toison plus foncée de son pubis.

Le rose pâle sur la peau claire et blanche de ses seins.

***

Le lendemain matin, réveillé par le soleil puissant, Neva était en train d'écrire un article. Probablement sur ce voyage improvisé.

-Je vais le publier dès que je retourne à la maison, ce sera ça de fait. Et je veux l'écrire sur la Californie, pendant que tout ça est encore frais dans ma mémoire, murmura-t'elle en voyant que je venais de me réveiller.

J'étais couché contre l'oreiller de piètre qualité, mais qui faisait l'affaire.

Neva écrivait, seins nus, regardant son ordinateur portable. La couverture tombait sur ses hanches. Ses cheveux étaient en un chignon.

Dehors, l'océan frappait encore, continuellement et éternellement.

Les gens se baignaient déjà, à cette heure. Certains déjeunaient. Certains jouaient au ballon. D'autres marchaient.

Et moi, pour la première fois, j'aimais quelqu'un. J'aimais véritablement quelqu'un. Depuis hier soir, depuis que je m'étais avoué à moi-même, sans m'en rendre compte, ce que j'éprouvais pour Neva, je me sentais flotter.

Cliché.

Mais c'était vrai.

Rien n'avait vraiment changé entre nous deux, ormis le fait que maintenant, notre relation était peut-être un peu plus clair.

Je l'aimais.

J'aimais Neva. Je l'aimais depuis le début. Je l'adorais.

Et même si c'était plus difficile pour Neva d'officialiser tout ça, dû à son côté cactus, je savais que c'était réciproque.

Neva pouvait prendre toute la vie pour me dire qu'elle m'aimait. Je savais attendre.

Et même si elle ne me le disait jamais, j'étais parfaitement bien avec cette décision.

Elle était un cactus.

Elle paraissait dure aux premiers abords.

Mais ce qu'elle cachait, c'était le plus beau trésors de tout l'univers.

Et ce qu'elle cachait, j'étais le seul à l'avoir vu.

Et ça, c'était fantastique.

-Harry...

Je la regardai dans les yeux.

-Aujourd'hui, j'aimerais bien aller me promener. Juste... faire de la route. Écouter de la musique, se perdre et rire.

Et c'est donc ce qu'on fit. Lorsqu'elle eut terminé son article, elle se vêtit. Une paire de short en lin, noir. Un chandail blanc. Des sandales de cuir.

Avec le super bolide, qui avait maintenant été baptisé par nos ébats et le premier je t'aime de toute ma vie, nous nous rendîmes sur une route.

Je ne savais pas laquelle.

Mais on s'en foutait un peu.

Fallait-il vraiment être cartésien et devoir suivre les chemins déjà tracés par les autres touristes?

On regardait les drôles d'arbres, l'océan solitaire, le bleu clair du ciel.

Neva chantait et rigolait. Elle dormait parfois. Son bras était en dehors de la fenêtre. Le vent faisait danser ses cheveux.

Quand la radio fut coupée, puisque nous étions un peu trop perdu dans la nature, elle se mit à me parler.

De Toby et de Caleb.

De sa première fois.

De sa mère.

De sa chaise verte en métal qu'elle adorait, dans la cuisine.

De son sein gauche, qui était un peu plus gros.

Et de son sein droit, qui était un peu plus petit.

Et du même coup, de son pubis, qu'elle trouvait un peu bizarre.

Il est parfait, avais-je dit en secouant la tête, rigolant.

Et elle m'avait répondu que je n'étais pas le pro des pubis et donc, que je ne pouvais dire qu'il était parfait, puisque peut-être que dans tout le monde, il y avait bien d'autre pubis beaucoup plus parfait que le sien.

Ensuite, elle s'était encore endormie.

Je continuais de rouler vers un point zéro. Un point nul.

Parfois, on croisait des voitures.

Parfois, des marcheurs.

On était enfoncé dans le plein désert, maintenant.

Il n'y avait plus qu'une route bordée de montagne. Plus bas, il y avait un champ de fleur. L'automne arrivait bientôt.

L'océan n'était plus constitué d'eau, mais de végétaux.

Je la réveillai.

Pour qu'elle voit les merveilles florales. Pour qu'elle rigole en voyant ces milliers de fleurs.

Elle me sourit et me demanda d'arrêter la voiture.

Pour ne pas polluer l'air des fleurs.

La voiture arrêtée sur le bitume, j'ouvris ma portière. J'allai la rejoindre de l'autre côté. Elle s'étira et inspira un grand coup.

-Tu sens comment l'air est beaucoup plus viable, ici? demanda-t'elle en descendant de la route pour aller dans les fleurs.

On se sentait plus léger. Plus pur. Plus naturel.

Seul au monde, entourés de montagnes et de fleurs et d'air pur.

Arrivé au milieu des fleurs et de l'inconnu, Neva ouvra les bras au ciel.

-C'est la plus belle place du monde entier, chuchota-t'elle en me souriant.

Dans ces fleurs, elle se coucha et eut un orgasme.

Dans ces fleurs, quand je fus remis du sentiment jouissif que j'avais eu en réalisant que j'existais, je fermai les yeux.

Je pris en photo le paysage.

Pour qu'elle ait un souvenir de ce qui l'avait fait sourire durant un instant.

***

Court chapitre.

Je l'ai aussi écrit d'une façon un peu différente, sans savoir pourquoi.

Double update:)

L.xx

CactusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant