Kiara: le glacier

Un mois plus tard ; le 2 Août.

« Doucement, Théo, doucement ; essaie de ne pas trop m'utiliser comme soutien, il faut que tu fasses fonctionner tes muscles au maximum.

« C'est incroyable, quand même. » fit Philip pour la centième fois.

« De quoi ? » demanda Kazimir d'une voix lasse, pour la centième fois également.

« Mais Théo ! Regarde le, il y a à peine un mois il était incapable de bouger le moindre petit doigt de pied. Ensuite il y a eu ce moment bizarre où il s'est écroulé et on ne savait pas quoi faire et en vingt minutes, pouf, il était comme neuf. Sauf qu'il ne se rappelait que d'avoir eu une très grande douleur à ses blessures et qu'il avait perdu connaissance en plein milieu de l'aprèm et que quand il s'était réveillé, Kiara était penchée sur lui et qu'il allait beaucoup mieux. Je ne sais pas ce qu'elle lui a fait pendant ces vingt minutes, mais ça a été efficace. Par contre, je n'ai toujours pas compris pourquoi la grande table du salon était renversée quand on est rerentré...

-Phil... » Kazimir se frotta les yeux. « C'est la centième fois que tu le répètes. Ça devient fatiguant à la fin.

-Et maintenant il est presque complètement rétabli. » poursuivi le jeune homme sans l'écouter. « Il arrive à marcher en s'appuyant aux murs et avec notre aide mais au moins il marche.

-Kiara, regarde, » fit une petite voix du couloir. « Ya Papa Poule qui parle encore tout seul.

-Lolotte, ne pointe pas les gens du doigt, c'est malpoli.

-Ouais, Papa Poule, » s'écria Théo, s'aidant de l'épaule de Kiara pour avancer. « il va vraiment falloir que tu soignes cette manie de te parler à toi-même, c'est bizarre.

-Je vous ai déjà dit de ne pas m'appeler Papa Poule ! Ça va me suivre encore longtemps cette histoire ?

-Probablement. » répondit Kiara. « C'est bien, Théo, essaie d'aller tout seul jusqu'à la chaise maintenant. »

L'adolescent prit une grande inspiration, et se lança. Un pas, deux pas, trois pas-oups ! Attention au coin de la table ! Ouf ! Enfin arrivé.

« J'ai fait trois mètres sans l'aide de personne ! Je suis le plus fort !

-...Certes. » Kiara entreprit de mettre ses sandales. « Romain ! Alexis ! Vous êtes où ? J'y vais ! » Il y eu un bruit d'éléphants dans l'escalier et les deux garçonnets déboulèrent dans l'entrée en gloussant et se courant l'un après l'autre.

« Tu vas où ? » demanda Kazimir. Tandis que Romain se cachait derrière les jambes de la jeune fille.

« Alexis et Romain, ont une sorte de prérentrée aujourd'hui pour rencontrer leurs nouveaux camarades de classe et parler du programme scolaire de l'année à Midac. Moi j'ai réussi à trouver un petit boulot dans la ville de Fanej. C'est à dix kilomètres d'ici.

-Tu vas prendre le bus ? Parce que dix kilomètres, tu vas mettre trois heures à y arriver à pied.

-Pourquoi trois heures ? Si je cours je peux facilement tenir du vingt kilomètres heure pendant une demi-heure. Je n'en ai peut-être pas l'air, mais j'ai pas mal d'endurance vous savez.

-Ah... D'accord. Tu rentres à quelle heure ?

-J'irais récupérer les garçons à leur école sur mon chemin du retour, donc on sera ici vers cinq heures de l'aprèm. Essayez de ne pas mettre le feu. Et Théo, ne reste pas dans le fauteuil toute la journée, ta rééducation ne va pas se faire toute seule.

-Oui Kiara, tout ce que tu dis.

-Et vous deux, ne dotez pas trop sur lui.

-Oui oui. » répondirent-ils à l'unisson.