Et c'est parti !

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29 Août R230, port de Vanrianbeth : 16h30

Pour la énième fois, Kiara vérifia que son ticket de bateau était bien accessible, qu'elle avait bien son sac de voyage, et que l'heure de sa montre était bien la même que celle à l'horloge numérique de la voiture.

« Détend-toi un peu, tu n'es pas en retard. Je me gare ici ?

-Oui c'est très bien. Merci beaucoup Antoine, tu me sauves la vie. Je ne sais pas comment j'aurais fait pour arriver jusqu'ici si tu n'avais pas proposé de m'emmener.

-Tu aurais trouvé un autre moyen, je te connais. Et puis je devais faire des courses pour mon père donc ça ne me dérange pas. »

Kiara claqua la portière et regarda autour d'elle, essayant de prendre ses repères.

« Tu sais où il est, au moins, ton bateau ? » fit le jeune homme en fermant la voiture à clé.

-Non, mais si on procède par élimination, il devrait être quelque part sur l'eau, donc on peut aller vers la mer pour commencer. »

Antoine n'eut rien à redire et l'accompagna jusqu'au bout de la rue qui déboucha sur un quai s'étendant de chaque côté sur plusieurs centaines de mètres, bordé d'une multitude de navires de formes diverses et variées. Où qu'ils posaient le regard, des bateaux de pêche, à voiles, des barques, des yachts multicolores fleurissaient à la surface de l'eau ; mais aucun panneau indiquant celui qui intéressait les 110 nouveaux élèves de l'institut de magie.

« On est peut-être pas du bon côté, regarde : le quai continue derrière le coin de l'immeuble. » fit remarquer Antoine.

Effectivement, dès qu'ils passèrent le mur à colombages vert et blanc, la clameur les frappa comme une vague et Kiara manqua de trébucher.

Majestueuse : le seul adjectif capable d'englober en un mot l'apparence de La Lys Romaine. La coque entièrement blanche aux reflets nacrés, des tourelles reliées par de délicats ponts de verre torsadé multicolores, les cabines telles des perles empilées les unes sur les autres... on aurait dit un palais miniature. Gravé en lettres d'or à l'avant, le nom n'enlevait en rien le charme du navire. La passerelle reliant le bateau au quai semblait fabriquée en barbapapa coloré tellement la structure fine et aérienne donnait l'impression d'un nuage. On aurait presque cru rêver.

Malheureusement, le bateau n'était pas le seul élément impressionnant de l'image.

Les magiciens, terme utilisé pour désigner faes et sorciers, étaient révérés dans le pays, puisque non seulement étaient-ils à la source de l'énergie utilisée par la population dans leur vie de tous les jours, ils protégeaient également les villes et villages des bêtes et brigands qui pourraient menacer la sécurité des habitants. Ils faisaient office d'une organisation de police très spéciale d'une certaine façon. C'est pourquoi Kiara ne fut qu'à moitié surprise lorsqu'ils débouchèrent sur une foule qui aurait pu remplir plusieurs fois un stade de football, le sport préféré des non-magiciens (ou 'normag' dans le jargon des magiciens). Il y avait même un tapis rouge déroulé jusqu'à la passerelle, les nouveaux élèves ne se privant pas de se prendre pour des stars : et que je prends la pose pour la photo du journal, et que je sers la main à tout le monde ; une fille alla même jusqu'à utiliser sa magie pour faire apparaitre un petit jet d'étincelles qui s'éteignirent en brûlant le tapis. D'ailleurs, cette fille se retournait vers eux...

« Cache-toi ! » intima Kiara en entrainant son ami dans une ruelle adjacente.

« Qu'est-ce qui-... Ah.

-On va peut-être attendre deux minutes qu'elle monte avant d'y aller. Je ne suis vraiment pas d'humeur à avoir affaire à elle devant une foule pareille. » chuchota Kiara

Kiara: le glacierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant