C H A P I T R E - 51

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/!\ A ECOUTER AVEC Til It Happens To You de Lady Gaga /!\

Lundi 5 janvier 2015, 21h02, Saõ Paulo, Brésil.

Je posais ma tête sur le bord du lit et continuais de pleurer, sans m'arrêter.

Mais il faut croire qu'il n'entendu pas mes paroles.

Nous étions deux semaines après l'accident, et il était toujours étendu sur ce même lit d'hôpital, d'après les médecins, son état se « stabilisait », mais je suis prête à parier qu'ils disaient ça parce qu'ils en avaient marre de me voir pleurer à chaque fois que je venais.

Je priais, de plus en plus, tout le temps, je priais pour qu'il ouvre les yeux, je priais pour qu'il revienne, je priais pour entendre sa mélodieuse voix.

J'étais là, comme chaque jour depuis deux semaines, assise à côté de son lit, je passais des musiques de Green Day, en espérant qu'il les entende et qu'il ait envie de revenir.

Je décidais, pourtant, et pour la première fois, de quitter quelques temps cette chambre, ne vous méprenez pas, je vais juste aller à la cafétéria, où les garçons devaient déjà être.

Je marchais dans le couloir, remettant mon gilet en laine sur mon épaule, en essayant de retenir les gouttes d'eau qui roulait parfois sur mes joues.

Je vis les trois garçons à une table, je pris la quatrième chaise et m'y installait.

Calum : Comment tu te sens ?

Moi : Je garde espoir. Du moins, j'essaie.

Calum : On est là, promis. Tu veux manger quelque chose ?

Moi : Je veux bien.

La cafétéria était presque vide, les visites se terminaient dans une heure. Calum me passa le reste de son repas, qu'il n'avait même pas réellement commençé à vrai dire, je mâchais doucement, comme si chaque bouchée était un supplice.

On a beau penser que les films exagèrent toujours les réactions humaines, mais croyez-moi, je comprends maintenant le pourquoi du comment de cette exagération : je suis réellement blessée.

J'ai l'impression qu'il me manque quelque chose, une part de moi, comme un bras, une jambe ou même un poumon.

J'arrêtais de manger.

Moi : Je peux pas, j'arrive pas à être loin de lui, excusez-moi...

Je me levais de ma chaise et repartit vers sa chambre.

C'est horrible à expliquer, à quel point j'ai mal. On a beau se dire que « ça ira mieux », mais ce ne sont que des mots venant de personnes qui n'ont et qui ne vivront jamais la même chose que nous. Le truc...c'est que tant que ça ne t'est pas arrivé, tu ne sais pas comme te sentir, comment en parler ou même quoi en penser.

J'en ai marre de continuer de parler, sans agir.

J'ai envie de dire à tout ces gens qui me disent « ça ira mieux », que je les emmerde, merde quoi, t'es qui pour me dire ça ? Hein ? Rien n'ira mieux, et au fond, j'ai peut-être pas envie que ça aille mieux.

Je stoppais mes pensées quand j'arrivais devant la chambre de mon frère, je vis une infirmière en sortir.

J'accélérais le pas.

Moi : Il va bien ?! Qu'est-ce...

Elle me coupa.

Infirmière : Il a donné un signe de vie.

Je...je...

Moi : Vraim...Il...il...est...il est rév...il est réveillé ?

Infirmière : Les médecins s'occupent de lui, ils font en sorte que son réveil se passe dans les meilleures conditions possibles, vous pouvez aller prévenir vos amis.

Je me mis à courir en direction de la cafétéria, ils étaient toujours au même endroit.

Je m'écroulais à moitié sur la table, je pleurais encore d'ailleurs.

Ma respiration était tellement saccadée.

Moi : Il...les gars...il est réveillé, putain...Il est vivant !

Ils se levèrent et nous partions en direction de la chambre.

Calum tenait ma main, car j'étais totalement incontrôlable.

Moi : Mon dieu...

Nous arrivions devant la chambre d'Ashton, les médecins étaient là.

Médecin : Mlle Irwin, c'est ça ?

Moi : Oui.

Je serrais la main de Cal.

Médecin : Il s'est sorti de son coma, vous pourrez le féliciter. Si vous voulez aller le voir, il va falloir y aller un par un, être très calme et ne pas rester trop longtemps, il a besoin de repos.

Je souriais, pour la première fois depuis des jours.

J'entrais la première dans la chambre.

All the love. C.


amnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant