Il me fixe intensément. Je ne baisse pas les miens pour autant. Habituellement je me serais sentit mal à l'aise et j'aurais détourné les yeux rapidement mais pas aujourd'hui. Ma colère devient une force redoutable. L'adrénaline et l'alcool se mélangent et coulent dans mes veines. Mes mains se ferment sous la table et se transforment en pierre. Je ne supporte plus cette méchanceté silencieuse. Je le vois dans ses yeux. Il prépare son coup!
Dommage pour toi mon ami, mais ce n'est vraiment pas le jour pour me chercher.
Il se met alors à parler à mon voisin de gauche. Mon cousin qui réside à Paris. Mais pour une raison que j'ignore encore il ne détache pas ses yeux des miens. Alors je fais de même. Je crois que ce jeu l'amuse.
- Hé Yoann, comment ça se passe à Paris?
- Bien! Mon travail est assez prenant mais c'est assez...
Il ne finit pas sa phrase car il remarque le combat de regard qui se déroule devant eux. Je peux ressentir sa gêne sans même le voir.
Mon adversaire à ce petit sourire en coin qui m'annonce le coup de grâce. Mes Poings me font mal tant je les serrent. Ma mâchoire est crispé mais je tiens bon.- Ca fait une éternité que tu n'étais pas venu nous voir. Tu dois certainement vouloir des nouvelles de Maxime?
Mon coeur s'arrête net. Mon sang brûle. La décharge que je viens de prendre en entendant ce prénom me fait serrer les poings encore plus. J'ai peur de deviner où il veut en venir. Je ne baisse pourtant pas les yeux. Je reprends mon verre et boit une bonne gorgé. Il est encore bien remplie de vin. Je le repose sur la table mais ne le lâche pas. Je dois le serrer trop fort. Son putain de sourire s'agrandit. La tornade en moi me donne le tourni. Ma vision se brouille un peu. Je n'arrive plus à me contrôler et il s'en aperçoit. Je dirais même qu'il s'en réjouit.
- Tu ne dois pas savoir la grande nouvelle? Ajoute il en m'offrant son plus grand sourire.
le pauvre Yoann hésite à répondre. Le silence règne à notre table. Ils assistent tous au spectacle sans bouger. L'air devient inexistante. Le gouffre en moi s'agrandit et devient de plus en plus douloureux. Je ne vais bientôt plus être maître de moi même. Il savoure sa future victoire. Je serre encore le verre dans ma main. L'autre tient la chaise et enfonce mes ongles dans le bois.
- Je vais te l'apprendre alors. Maxime et Camille vont se marier l'été prochain! C'est génial non?
Et s'en ai définitivement trop, je n'en peux plus! Mon corps explose, se libère de toute cette colère accumulé depuis des mois. En une fraction de seconde je vois une femme briser son verre de la main. Le vin blanc mêlé au sang coule sur la nappe. Elle se jette alors sur lui par dessus la table. Le renverse par terre et casse sa chaise en retombant. Les gens se mettent à crier. Elle se met alors à le frapper de ses poings sans pouvoir s'arrêter, sans comprendre ce qu'elle fait. Sans même se douter qu'elle avait autant de force pour mettre chaos cette imbécile prétentieux qui a cru que j'allais simplement partir en courant!
Je me vois frapper encore et encore sans qu'il ne bouge. Mon cerveau est déconnecté de la réalité. Je suis incapable de m'arrêter. Je ne vois que mes poings attérir sur sa face de rat. Je n'entends rien d'autres que les dégâts laissé par ma force. Les coups me provoquent un plaisir immense! Le sang m'éclabousse. Mais je continue.
Je me souviens alors les cours de boxe que j'avais commencé à prendre il y a trois mois afin de pouvoir évacuer toute cette tension. Le coach avait été surpris de mes talents pour frapper dans le sac de frappe. Je comprends alors d'où me vient cette précision.
Puis un homme m'arrête dans ma lancé. Je suis propulsé en arrière. Mon oncle je crois. Et tout va très vite.
J'aperçois alors l'agitation, les cris et les regards sur moi. Les bras de mon oncle qui me maintiennent pour que je me calme. Mais rien n'y fait je n'arrive pas à me calmer. Je respire fort, je vois trouble. Je pleure, je crie. Incapable de maîtriser, il finit par me porter de force jusqu'à l'entrée du château.
Dès que je sens l'air frais, mes poumons se remplissent à nouveau. Mais ma respiration ne se calme pas. Tout mon corps est en ébullition et dans une rage extrême. Une fois au sol je m'appuie contre une voiture quand il juge bon de me lâcher. Il me regarde comme si j'étais une étrangère et ma cousine arrive avec d'autres.- Prends ton sac et barre toi avant qu'on porte plainte espèce de taré!
Elle me crie dessus en balançant sur le capot de la voiture mon sac à main. Je ne les regardent pas. Je le récupère avant d'enlever les escarpins et cours jusqu'à ma voiture. Je tremble, je pleure, je suis essoufflé. Après plusieurs tentatives, j'arrive enfin à démarrer après avoir vérouiller les portes. De rage, je recule en faisant grincer les pneus sur le goudron du parking. Puis je sursaute lorsque j'entends quelqu'un frapper à la vitre. Mon frère.
- Ouvre, je viens avec toi! Me crie t il.
Qu'ils aillent tous en enfer!
Je tourne la tête et démarre en projetant des graviers avec mes pneux. Je fonce sans penser à la circulation. De toute façon on est dimanche, la ville est déserte.
Je me mets à pleurer et à crier de désespoir. Il est allé trop loin. Il a cherché le conflit. Il savait et il voulait me faire du mal. Il a réussit. Mais personne, même pas moi se doutait qu'un jour je puisse être violente à ce point. J'aurais probablement pu le tuer si mon oncle ne m'avait pas arrêté. Mais quelle satisfaction de lui avoir enlevé son sourire de prétentieux!
Au bout d'un interminable moment je me retrouve devant le portail de mes parents. Je m'étonne d'être ici. Je n'avais même pas réalisé que j'avais reprit le chemin de la maison. Je me gare puis sors en prenant les clefs. Je monte dans ma chambre en claquant les portes. Et je m'immobilise. Incapable de réfléchir. Je tremble de plus belle et je n'arrive plus à respirer, il faut enlever cette robe et défaire ce chignon. J'arrache tout des mains. La robe se déchire et tombe à terre. Les pinces à cheveux volent ici et là.
Machinalement, je mets un jean et un sweat. Je vois mes boots, ça fera l'affaire. A présent je me sens plus à l'aise. Mais je panique à nouveau. Je tourne en rond. Les larmes ne cessent de couler. Mon maquillage dessine des lignes noirs sur mes joues. Alors le miroir volent dans la chambre et se brise tout comme moi. Je me transforme en robot destructeur. Je me mets à tout casser, à tout balancer. Mon armoire, ma commode, mon bureau en verre. Des morceaux rebondissent sur mon visage. Les larmes brûlent les plaies causés par le verre. Mes mains sont pleine de sang et me font mal. Je crie plus fort. Ma tête tourne. L'alcool me donne la nausée. Je veux que ça s'arrête, je veux oublier, je...Mais des bras m'entourent et me stoppe encore une fois. Ils ne sont pas aussi fort que tout à l'heure mais sont plus familier.
- Arrête, arrête, tu vas te blesser. calme toi! je suis là, calme toi!
Mes pleurs deviennent des sanglots. Je m'arrache de son emprise et je le pousse fort. Il atterrie alors contre le mur.
Lorsque je me retourne pour le voir, il se tient la tête. Je crois que ma colère me donne plus de force que je le pense. Je l'observe tout en titubant. Il a ce regard de petit frère déçue et impuissant face à une telle situation.Quand je réalise la gravité de mes actes je ne tiens plus, il faut que je parte d'ici. Je n'ai plus ma place dans cette famille.
Je cours jusqu'à ma voiture en prenant mes clefs au passage.- Reviens, les parents arrivent! Tu ne peux pas t'enfuir comme ça! Ils sont fou de rage!
Je suis choqué d'entendre aussi peu de soutient de la part de mon propre frère. Je suis définitivement plus à ma place dans cette famille. Je monte aussi vite que possible dans ma voiture et je fonce loin d'ici. Je ne prête pas attention à la destination que je prends. Mais une chose est sûr, je ne veux plus jamais faire partie de cette famille.
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Son unique moitié
ParanormalEmma est une jeune femme qui a toujours suivit les règles que ses parents lui ont dictées. Elle a tout fait pour rester dans leur monde parfait. Celui de leur communauté. Tout simplement parce que c'est ainsi depuis toujours. Mais son fiancé va déci...