Chapitre 26

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Nous sommes en chemin pour l'hôpital. Thomas conduit en tenant la main de Léonie qui est assise à ses côtés. Je ne peux pas m'empêcher de les regarder. De les envier. Ils ont l'air si proche, si amoureux que je ne peux pas nier ce sentiment de jalousie qui grandit en moi. Car moi aussi je veux mon homme à mes côtés. Moi aussi je le veux prêt de moi. 

Faites qu'il se réveille...

Thomas est si nerveux que je le ressens jusqu'ici. J'ai les jambes qui tremblent et une énorme boule coincée dans ma gorge me coupe la respiration. J'ignore si j'aurais la force de le regarder en face. C'est de ma faute si il se retrouve dans cette état. Si je n'avais pas été si égoïste, je l'aurais suivit et je serais dans ses bras à l'heure qu'il est. Pourquoi je ne pouvais pas simplement lui faire confiance ? Je pouvais voir dans ses yeux qu'il était sincère pourtant. 

Je baisse la tête pour tenter de ne pas montrer mes larmes. Je m'en veux tellement. Je triture mes doigts de plus en plus. Car je sais qu'on approche. La sensation de cette tornade revient en moi. Elle se réveille davantage à la vue de l'hôpital. 

Il faut que je tienne le coup. Pour lui.

Il trouve enfin une place pour se garer et je me dépêche de me détacher pour enfin descendre de la voiture avant d'étouffer. Ma respiration est saccadé et le gouffre dans ma poitrine est insupportable. Je ne sais pas si c'est la peur de le revoir ou de le perdre pour de bon qui me broie le plus. Mais ce dont je suis certaine c'est que je n'est jamais autant souffert de mes émotions. 

Même si je vais mieux physiquement, je suis au bout de ma vie psychologiquement. Car le savoir entre la vie et la mort à cause de moi me tue à chaque seconde. 

Et c'est rien comparé à ce qui m'attends.

Ils descendent rapidement à leurs tours et je les suis en silence. Je n'ose plus les regarder. la honte et la culpabilité m'envahit et me dévore. 

En arrivant dans l'ascenseur la douleur en moi s'accentue d'un coup. La force sombre et mauvaise qui se déploie en moi me cloue sur place. Je me tiens alors contre la paroi avant de tomber lamentablement en me tenant le ventre. Des larmes s'échappent et coulent sur mes joues. Je ferme alors les yeux pour essayer de me calmer. Ce n'est pas le moment de flancher Emma! 

Hugo a besoin de toi!

     - Hé sa va? 

Thomas me retiens en me serrant contre lui. Je suis assez gêné et j'ai d'abord un mouvement de recule. Mais Léonie s'approche aussi pour m'aider me dit doucement:

    - Ne panique pas, c'est normal. Tu ressens son état. Ca devrait s'atténuer t'en fait pas. 

Je la regarde en ouvrant grand les yeux. Mais de quoi elle parle ? Elle est aussi dingue que son fiancé ! 

     - Elle a raison. Tu t'y habitueras... avec le temps.

      - Mais... de quoi vous parlez à la fin? Y'en a marre de vos insinuations là !

Je me dégage comme je peux et m'appuie contre le mur du couloir en sortant de la cabine. J'essaie de reprendre mon souffle et de me concentrer sur Hugo. Je dois être forte. Je dois l'aider. 

Respire Emma. Respire.

Il ne répondent pas. Bien évidement. Je sens pourtant leurs regards et je n'aime pas ça. Je sais qu'ils veulent me dire des choses mais pour une raison que j'ignore encore ils se taisent et me demandent de les suivre. 

Nous marchons lentement jusqu'au secteur des soins intensifs. L'ambiance y est lourde. Le silence me glace le sang. Nous avançons et je découvre que les chambres sont visibles grâce à des parois vitrées. Elles sont toutes occupées par des patients. Je réalise alors davantage la gravité de l'état d'Hugo. 

Son unique moitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant