Chapitre 7

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PDV DE HUGO

Les pizzas sont posés sur la table de la cuisine. Elles vont être froide. Ca fait dix minutes que je tourne en rond. J'ai envie d'aller voir si elle va bien mais il faut que j'arrête mes délires. 

C'était quoi tout à l'heure ton numéro sur le canapé? Depuis quand tu veux l'embrasser? Tu n'es pas ce genre de mec. Toi tu sors, tu baises et tu ramènes jamais de fille chez toi. C'est la règle. Pas d'attache, Pas d'emmerde! 

Mais je sais pas, avec elle c'est différent. Habituellement je ne supporte pas d'avoir de la compagnie et encore moins celle d'une nana. Ce qui se passe en moi quand je la prends dans mes bras n'est pas anodin. Je ne peux pas l'ignorer. Cette légèreté que je ressens avec elle me rassure et me redonne confiance. Je suis attiré. Bien plus que je veux le croire.

Mais ne te fais pas d'illusion. Une fois qu'elle ira mieux, elle repartira chez elle et ne reviendra jamais ici. Tu dois arrêter tout ça avant de souffrir davantage. Tu as eut ton compte de blessures dans la vie alors dégage là dès que possible. 

Ma voix intérieure m'étrangle. Elle a pourtant raison. Les cicatrices du passé se mêlent avec les ondes positives que cette fille me fait ressentir. Je suis complètement perdu. 

Je suis appuyé sur le rebord de l'évier. La nausée commence à me monter à la gorge mais elle disparait aussitôt. Je ferme les yeux. J'aimerais ressentir ce bien être à chaque seconde. Je commence à le reconnaitre à présent. Je sais qu'elle est là. Dans la cuisine. Je ressens sa présence de cette façon. C'est fantastique, et surtout irréel. 

     - Je suis désolé d'avoir mit autant de temps. Tu avais raison... J'en avait besoin. Mes cheveux étaient remplit de sable. 

Je lui souris sans rien dire et rapproche sa pizza. Je m'assoie et ouvre la boite en carton de la mienne. Au poivron. Ma préféré. Elle est tout juste tiède. Le repas se passe en silence. Apparemment on avait faim tous les deux.

      - Alors tu as un frère?

Je ne m'attendais pas à une telle question?

     - Oui. Heu , il est plus vieux que moi et il vit en Australie. 

N'oublie pas, reste distant. Préserve toi. 

     - Et tes parents?

Et voilà! Ca commence! Je me ferme dans ma coquille et débarrasse la table. Je sens que la journée va se gâter. Toujours la même question. Je sais que ça ne marchera pas. Je suis incapable de répondre à une simple question sans m'énerver alors comment je pourrais espérer garder une fille comme elle. Je pars fumer sur la terrasse sans lui adresser un regard. 

J'ai mal partout. Je vais lui faire du mal et à moi aussi. Je ne peux pas. Il faut qu'elle parte, c'est mieux pour nous deux. 

Mais soudain elle est là. Ma poitrine se desserre. Ma respiration se calme. J'entame une deuxième cigarette. Elle s'approche de la rambarde à deux mètres de moi sans quitter l'océan des yeux.

     - J'ai toujours rêver de voir cette plage. Je crois que c'est ce qui m'a le plus boulversé quand j'ai réalisé où j'étais hier. Je n'ai aucune idée de ce qui a pu me pousser jusqu'ici. L'atmosphère pesant m'a mit à terre quand j'ai marcher sur la plage. C'était comme si je revoyais la scène. Les blessés, les morts, le bruits des balles. J'ai vu le sang de mes mains couler sur le sable. Je n'avais plus aucune volonté de me battre. Je ne voulais plus bouger. Je crois que j'attendais que l'océan m'emporte. 

Je l'a regarde, stupéfait. Je pense exactement la même chose sur cette endroit. A chaque fois que je marche sur le sable j'ai l'impression de ressentir son passé. 

    - Je ne me confie à personne depuis des mois. Je ne fais confiance à aucun humain. Chaque personne qui m'entoure depuis ma naissance m'ont trahi en l'espace d'une journée. Ma famille, mes amis, mon fiancé. 

Elle baisse la tête, ferme les yeux. J'ai mal avec elle. Je ressens ses blessures. Elle se confie alors que je ne suis pas capable de répondre à deux questions.

     - J'ai littéralement perdu pied hier. J'avais l'impression d'avoir quitté mon corps. Et qu'une autre personne qui était enfoui en moi disait et faisait des choses que je n'aurai jamais osé faire auparavant. Et pourtant c'était bien moi.

Elle observe ses mains et fixe de nouveau le large.

    - Mon ex... mon ex m'a mise dehors. Pendant que j'étais au travail, il a fait ramener toutes mes affaires chez mes parents et il m'a dit qu'il avait enfin trouvé la femme de sa vie. J'ai su une semaine après que tous mes amis ne me laissaient pas de nouvelles parce qu'ils avaient choisit son camp, comme ils disent. Je lui ai consacré cinq ans de ma vie pour n'être au final, qu'une occupation en attendant de rencontrer sa moitié. 

     - Comment tu t'es blessé?

Ma question est sortie toute seule. 

     - On fêtait l'anniversaire de ma grand-mère. Mes parents avait honte de ma situation. 

Elle ferme les yeux. Des larmes commencent à couler. Elle se tourne et s'assoit sur le rebord de la rambarde.

      - Le copain de ma cousine est le meilleur ami de cette fameuse nana. Que je n'ai jamais vu d'ailleurs. Il m'a provoqué. Et sans que je n'ai eut le temps de réagir. Je lui ai sauté dessus et je l'ai frappé. Je n'arrivais pas à m'arrêter. Je savais que je pouvais le tuer, mais je retenais une telle colère! J'étais terrifié de me voir dans cette état. Mais plus je frappais plus je me libérais. Mon oncle m'a arrêté et ma sortit du restaurant. Et je suis partit chez moi. 

Elle respire profondément et continue. Moi?  J'allume ma quatrième cigarettes. 

     - Une fois chez moi je me suis changé et j'ai paniqué. Ma colère a éclaté et ce sont les meubles de ma chambre qui en ont fait les frais. 

Elle s'arrête de pleurer et essuie ses larmes. 

    - Mon frère est arrivé et a voulu m'arrêter. Je l'ai poussé contre le mur et il s'est cogné la tête. A ce moment là j'ai su que ma violence serait incontrôlable alors je suis partit en voiture. Et sans le savoir j'ai atterrie ici. 

     - Le hasard fait parfois bien les choses.

Pourquoi j'ai dit ça moi? Elle va jamais repartir si tu lui fait croire des trucs putain!

     - Maintenant que je suis l'ennemi recherché par ma famille, je dois trouver un plan B. Je vais chercher un travail et reconstruire ma vie le plus loinpossible d'eux. C'est ce que j'aurais dû faire depuis longtemps. 

Elle baisse la tête et la secoue. J'an ai le coeur brisé. Ces gens me rendent fou. Comment ils peuvent être aussi dure avec elle? Sans réfléchir je la prends dans mes bras. Je sens son odeur, le parfum de mon déo.

Un fille qui se sert de mes affaires, ça aussi c'est nouveau pour moi!

Nos corps se touchent, s'assemblent. On a besoin l'un de l'autre. Je ne peux pas lutter. Cette force qui se réveille quand je suis vers elle n'est pas là par hasard. Mon coeur s'accélère pour la Centième fois depuis hier soir. J'ai trop envie de l'embrasser et personne ne pourra m'en empêcher à part elle. Je me fiche des conséquences. J'ai envie d'elle et j'ai besoin d'elle. 



Son unique moitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant