chapitre 5

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PDV DE HUGO

J'ai enfin terminé ses foutu derniers chapitres!
Mon frère écrit bien trop vite pour moi en ce moment. Ces deux derniers livres lui ont donné du fil à retordre. Ce qui me laissait beaucoup de temps libre entre deux chapitres. Assez pour partir faire la fête et dormir pendant des jours pour pouvoir récupérer de mes excès.

Malheureusement pour moi, avec ce roman il fait fort. Il m'envoit dix chapitres par jour. Mon Rôle est de les corriger, tout simplement. Mais ça prend du temps. Ces conditions de vie me vont parfaitement. Je travaille où je veux et quand je veux. Mon frère vit à des milliers de kilomètres de moi. Ce qui nous permet de ne pas se forcer à se voir et notre famille reste volontairement inexistante depuis que nos parents sont morts dans un accident de voiture. Depuis ce jour, j'ai préféré vivre ici, dans notre maison familial. Alors que mon frère s'est s'éloigné jusqu'en Australie, tant le chagrin était douloureux. Il l'est pour moi aussi mais je me sens bien ici. C'est chez moi. Et j'aime trop cette endroit, cette plage, son histoire. Elle fait partie des cicatrices de notre pays. Là où la mort et la souffrance reste gravé à jamais sur le sable. Ha! Si il pouvait parler ce sable. Il pourrait nous raconter toute l'horreur qu'il a essuyé et nettoyé avec l'océan.

Ces pensées sur ma vie me mène devant la baie vitré du salon. Un de mes endroits préféré. On peut observer toute l'étendue de la plage. Avec un temps pareil, les touristes et les promeneurs du dimanche se font rare. Pourtant une voiture sur le parking attire mon attention. Une BMW noir, assez sportive. Ce modèle est assez classe.
La pluie s'est enfin arrêté alors je vais en profiter pour prendre un peu l'air. Histoire d'oublier le roman que je viens de corriger. Ou plutôt une partie. J'en déprime d'avance.

Après avoir mis mes baskets et mon blouson je me retrouve sur la plage. La marée monte et elle est rapide en générale. Après quelques minutes de marche dans le froid du couché de soleil j'aperçois quelque chose.
Je n'arrive pas à savoir si c'est un humain ou un animal qui est couché sur le sable. C'est bizarre, il pleut et l'eau arrive à son niveau. Je reste prudent mais plus je m'approche, plus j'éprouve une sensation étrange. Comme si un tourbillon était coincé dans ma poitrine. Il devient plus fort au fur et à mesure que j'avance. Je suis comme appelé par cet inconnu car maintenant j'en suis sûr ce n'est pas un animal. Ma respiration s'accélère, j'ai même du mal à respirer. Mais qu'est ce qui m'arrive? Sa silhouette devient de plus en plus net. Je me fige. C'est une femme. Ses mains ont l'air blessé. Du sang coule sur le sable. Je cours alors pour la rejoindre. Je m'aperçois vite qu'elle doit être inconsciente. Lorsque j'arrive à sa hauteur, je me baisse pour enlever ses cheveux qui cache son visage. Elle est magnifique. Je tente de la réveiller mais rien ne se passe. Elle est trempé et sa peau est glacé. je remarque aussi des blessures sur son visage.
Pris de panique, je regarde autour de moi. Personne. Alors elle est venue seule. Je ne peux pas la laisser ici et une force intérieure m'empêche de la laisser ou d'appeler les pompiers. Alors sans vraiment réfléchir, je suis mon instinct. Je la soulève délicatement et la prend dans mes bras pour la mettre en sécurité le temps que je trouve une solution.

J' arrive sans trop de peine jusqu'à la maison. Les séances de sports aident beaucoup dans ces moments là. Cette pensée me faire sourire. Je décide de la déposer sur mon lit. Et je commence par examiner ses blessures. Mais dès que je lui touche la main je sens à quel point elle est gelé. Alors je monte le chauffage et allume la cheminée du salon. Lorsque je reviens vers elle je commence par lui enlèver ses chaussures et ses chaussettes. J'en prends une paire assez épaisse dans mon placard et je lui enfile. Elle est trempé je ne peux pas la laisser comme ça sur le lit. Et elle ne se réveille pas.

- Allez mon vieux, pas le choix, tu dois la déshabiller.

Plutôt fébrile je commence par son jean que j'ai beaucoup de mal à enlever. Puis son pull. Ho putain! Elle est trop belle. Il faut vite que je trouve un gros sweat. Je vais jusqu'à mon armoire en chercher un. Puis je lui mets avec beaucoup de mal. J'ai pas vraiment l'habitude. Mon truc s'est plutôt de déshabiller les femmes en général.

Voilà maintenant je la recouvre avec toutes les couvertures que je trouve et je m'assois sur le fauteuil de la chambre. Je n'arrive pas à décoller mes yeux de son visage. Je dois m'occuper de ses blessures. Je vais dans la salle de bain prendre du désinfectant, du coton et des pansements. Puis je commence par soigner les petites coupures sur son visage puis sur ses mains. Mais ce qui attire mon attention ce sont les écorchures sur ses phallanges. Je les reconnais bien. C'est le genre de traces qu'on a après avoir frappé quelqu'un ou quelque chose.

Putain, mais qu'est ce qui lui est arrivé?

Lorsque j' ai terminé je m'assoie sur le bord du lit à côté d'elle. J'ai hâte de savoir ce qu'il c'est passé ces dernières heures. Elle a le visage d'un ange. Même avec ses blessures elle reste magnifique. Comment on peut vouloir faire du mal à une femme comme elle? Qui peut être assez inconscient pour la laisser seule au milieu de nulle part à deux doigts de se noyer? Je commence à avoir la nausée. Je ne supporterai pas qu'on lui fasse du mal, s'est terminé je vais m'occuper d'elle.

Mais qu'est ce que je raconte moi?
Tu es devenu dingue ou quoi? Tu l'a connait même pas. Elle va se réveiller, te remercier et s'en aller. Tout comme tu te comportes avec toutes les femmes. Depuis quand tu joues les assistantes sociales? Ma petite voix intérieur commence sérieusement à me chauffer mais au fond elle a raison. Je finis de désinfecter ses plaies sur le visage et j'attends de nouveau.

Toujours rien!

Voilà maintenant trois heures qu'une inconnue squatte mon lit. Et elle n'a toujours pas refait surface. J'avais pourtant prévu d'aller chez un pote. Je tourne en rond, je sais pas ce que je dois faire. Je ne peux pas la laisser seule ici. Si elle se réveille elle va paniquer. Et peut être partir!

Non non je reste là. Il faut surveiller son état. Et je dois surtout avouer que je me sens bien à côté d'elle. Elle dégage une énergie positive en moi. C'est assez étrange d'ailleurs, j'ai du mal à l'expliquer mais j'ai l'impression d'être aimanté.

Je ferais mieux de boire un verre de whisky, je commence à dire des conneries!

Après avoir annulé ma soirée je vide mon verre et me résigne à aller me coucher vers une heure du matin. Elle ne bouge toujours pas. Si demain matin son état ne s'améliore pas je serais obligé d'appeler le Samu. Je décide de rester habillé, de peur de l'effrayer et je m'allonge à ses côtés. Son corps s'est réchauffé. C'est bon signe. Instinctivement et sans vraiment savoir pourquoi je lui prends la main.

- Réveille toi vite ma belle, je ne veux pas t'amener à l'hôpital demain.

Je lui chuchote à l'oreille en espérant qu'elle va m'entendre au fond d'elle. Mes yeux se ferme et je plonge dans un profond sommeil en compagnie d'une inconnue qui me semble pas si étrangère que ça.

Le soleil me réveille peu à peu et j'ai du mal à ouvrir les yeux. J'ai encore oublié de fermer les volets. Et puis soudain je me souviens. L'inconnue! Je tourne la tête et elle est là. Le soulagement m'envoie une décharge dans le ventre. Le tourbillon qui s'est logé dans mon estomac est toujours présent mais il est moins intense ce matin. Je pourrais rester des heures à la regarder dormir. J'en suis presque triste. J'aimerais qu'elle ouvre les yeux et qu'elle m'explique ce qu'il lui est arrivé.

En attendant, je vais me contenter de faire du café et de prendre un peu l'air. Une fois dans la cuisine je me sers un café bien corsé et je vais sur la terrasse profité du soleil matinale. Ma montre indique onze heures. J'ai rarement aussi bien dormi. Je dois l'avouer.

En observant l'océan comme chaque matin, je plonge dans mes pensées, les yeux rivés sur les vagues. C'est marée haute pour l'instant. Et comme à chaque fois, le temps s'arrête. Je ferme les yeux et je me laisse bercé. Mais aujourd'hui s'est différent. Je n'arrive pas à me détendre.
Mon coeur commence alors à s'emballer. Le tourbillon infernal s'agite de la même façon qu'hier. Ma respiration s'accélère. Mes yeux restent fermé en essayant de comprendre ce qui se passe. Et puis soudain je le sens, je le sais, elle est là. Tout prêt. Je ressens sa présence. Comme un lien qui s'est accroché à moi depuis hier. J'ouvre les yeux et me précipite dans la chambre.

En ouvrant la porte. Elle est assise sur le lit. Essoufflé, elle se tient le ventre et me dévisage. J'ai comme l'impression qu'elle ressent les même symptômes que moi. Ses yeux s'écarquillent et elle se fige, terrifiée.

A ce moment là, soit ça passe soit ça casse!

Son unique moitiéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant