Après avoir reprit mes esprits je me rends à l'évidence. Je n'ai d'autres choix que de mettre cette horrible robe qui ne correspond en rien à ma personnalité.
Mais en fait, quelle personnalité?
Depuis quelques temps, j'ai beaucoup de temps libre pour réfléchir à tout ça ou plutôt à moi. Car à force de vouloir devenir celle qu'ils veulent tous voir, je m'aperçois que je ne me suis jamais demandé qui j'étais réellement et quelle sorte de femme se cachait derrière cette façade. Je me suis toujours contenté d'agir comme on me le dictait. Ça se passe comme ça dans ma famille. On doit entrer dans leur moule. Sans se plaindre ni rien refuser. J'ai toujours connu ce mode de vie. Et plus je prends du recule sur ma petite existence, moins j'ai l'impression d'être à ma place. On nous a souvent rabâché que les autres n'étaient pas digne de notre niveau sociale ou de notre rang familiale. Je n'ai donc jamais eut l'envie de les rencontrer par peur de décevoir ma famille. Ou de faire une énorme bêtise. Alors comme un mouton bien docile, j'ai suivi le mouvement.
Mais pour le moment je dois me concentrer sur cette journée qui sera à mon avis une des plus longue de toute ma vie...
Après quelques efforts pour enfiler les escarpins inconfortables de ma mère. ( Ceux qui sont fait pour celles qui n'ont que trois orteils et un morceau de colle sous le pied pour éviter qu'il s'en aille de la chaussure quand vous marchez!) je suis enfin prête!
Me voilà donc quelques minutes plus tard à me parler à moi même dans ma voiture en suivant celle de mon père jusqu'à la fête du siècle. J'ai insisté lourdement pour pouvoir prendre ma voiture. Je tiens à avoir une sortie de secours pour les situations extrêmes que je pourrais peut être affronter. J'espère de tout coeur que ça ne sera pas nécessaire mais vu le début de journée que mon sub-conscient me fait vivre je préfère prendre mes précautions.
Après trente minutes de conduite, nous arrivons enfin. Je ne suis pas étonné de découvrir une immense maison de maître. Que dis je, un château au beau milieux d'un immense parc arboré.
En voyant ma tête lorsque je sors de la voiture, ma mère prend évidement la parole.
- Ta grand-mère a préféré privatiser un domaine pour être confortablement installé. Les salles des fêtes ou ce genre d'endroit n'est pas assez convenable pour ce style d'évènement!
Oh c'est pas vrai! Elle a reprit son accent de vieille bourgeoise. J'ai envie de lui faire ravaler à chaque fois qu'elle le ressort! Avec elle, le mot d'ordre est l'apparence à chaque fois que l'on doit se rendre à un repas de famille.
C'est vraiment pitoyable! J'ai l'impression que depuis que je suis revenu vivre chez eux, je les voient d'une toute autre manière. Comme si du jour au lendemain, ils étaient devenu des étrangers et moi le vilain petit canard.Qu'est ce qui m'arrive moi? Je suis bien plus de mauvaise humeur que je ne le croyais et ça commence à me faire peur. Jusqu'ici ma colère était palpable mais je la maitrisais assez bien pour ne rien montrer. Mais là, je dois avouer que j'ai du mal à contrôler mon corps et mon esprit.
Surtout ses nouvelles petites voix dans ma tête qui me rendent dingue depuis quelques jours. Est-ce la nouvelle moi qui veut se faire une place?
Ma mère se place devant et se met en tête de me recoiffer une mèche et réajuster ma robe.
Par pitié achevez moi! J'ai l'impression de revivre mes cinq ans.
- Tâche de faire bonne figure et n'étale pas ton malheur s'il te plaît. La reine de la journée ce n'est pas toi aujourd'hui alors fait toi discrète et tout ira pour le mieux!
Alors là, j'hésite entre l'applaudir ou la gifler! Elle affiche en plus de ça son plus beau sourire de fausse femme heureuse et tourne les talons pour rejoindre mon père à l'entrée de la bâtisse.
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Son unique moitié
ParanormalEmma est une jeune femme qui a toujours suivit les règles que ses parents lui ont dictées. Elle a tout fait pour rester dans leur monde parfait. Celui de leur communauté. Tout simplement parce que c'est ainsi depuis toujours. Mais son fiancé va déci...