C H A P I T R E 27

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PDV Nina Romanov

Cela fait une semaine que je n'ai pas fait de cauchemar sanglant où je déborde de haine. Je dort à peu près convenablement, hormis cette nuit :

J'entends un souffle long, régulier, qui ne ressemble aucunement au miens ou à celui de Kristy, il est plus fort et plus lent, il semble se rapprocher de moi. Est-ce réel où bien suis-je entre le rêve et la réalité ? Difficile à dire. Je suis endormis sur le dos quand un contact léger au creux de ma gorge viens s'appuyer de plus en plus fort. Paralysé par le sommeil et ce contact inconnu je suffoque en entendant plusieurs chuchotements qui se mélangent et résonnent dans ma tête :

Nina.. Nina.. Nina.. Nina !!!!

Je me réveille instantanément quand on crie mon prénom comme une insulte. Assise sur le lit, respirant difficilement en scrutant chaque coin de la pièce je reprends mon souffle, il n'y a que du silence. Le réveil indique quatre heure vingt-huit, beaucoup trop tôt pour se réveiller d'un cauchemars selon moi... Kristy dort un point fermé, il n'y a donc que moi qui ai entendu cette voix. Je passe une main sur mon front humide quand mes yeux remarquent une ombre, comme une fumée traîner sur le sol jusqu'à la porte de sortie. J'hésite à resté au lit mais mon instinct me dicte de me lever, il l'emporte toujours, alors j'obéis, met des baskets et un gilet puis sort de la chambre en essayant de ne pas réveiller ma colocataire.

Dans le couloir, malgré la nuit encore bien présente et les lumières éteinte je vois cette fumée noir épaisse traîner toujours à ras le sol et descendre les marches en ondulant comme de l'eau. 

En haut de l'escalier je découvre l'ombre stagnant en bas des marches, comme si elle m'attendait. Je la regarde longuement en essayant de ne pas être trop effrayée même si j'ai des frissons qui me parcourent l'échine. Je descends les escaliers, continue de la suivre jusqu'à la grande porte qui ne grince étonnamment pas comme d'habitude, sors du manoir en refermant derrière moi et continue de marcher en me rendant compte que l'ombre, qui rampe et ondule à droite et à gauche sur le sol, m'emmène droit vers la forêt. Mes jambes s'arrêtent toute seule, comme pour me retenir. Je bloque tout mes muscles et membres de mon corps, quelque chose me dit de retourner dans ma chambre tranquillement et de laisser tomber. Mais cette fois c'est ma curiosité prend le dessus, alors je repars.

Je franchis à peine l'entrée de la forêt que quelque chose me semble bizarre : Il n'y a plus aucun bruit de nature, plus de gazouillement, de bruit de rongeur, d'arbre qui bouge. Rien que la lumière de la lune et un brouillard assez danse qui cache quelques troncs d'arbres sans vie. Il n'y a pas de vent, pas d'odeur de fleurs et d'herbe coupés, mais une odeur de charbon et de brûlée. Que se passe-il ? Il n'y a plus de vie ! L'atmosphère est lourde et dégage de mauvaises ondes. J'ai du mal à entrer, mais l'ombre qui apparaît à quelque mètre de moi m'y force.

J'entre dans cette forêt lugubre et menaçante, au même moment je crois entendre des rires. Des rires qui se mêlent à des paroles incohérentes, des voix grincheuses et presque moqueuses s'entendent de pars et d'autre de la forêt. Je regarde autour de moi, tournant lentement la tête de peur de croiser quelque chose, ou quelqu'un. Il fait froid, plus que d'habitude, alors je m'entours de mes mains en frottant légèrement mes bras puis expire l'air, de la vapeur sort de ma bouche. L'inquiétude presse soudain mon estomac quand un bruit de pas rapide se fait entendre non loin de moi. Je me retourne précipitamment, puis un autre bruit à droite, à gauche, derrière moi. C'est une blague ? Une simulation dont on ne m'a pas prévenu ? Je manque plusieurs fois de me tordre le coup au moment de me retourner à cause d'un autre bruit de pat et de rire lorsque je me rends compte avec effroi que je ne vois plus la sortie de la forêt... Comme si je m'étais éloignée.

Héritières ~ TOME 1 ~ TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant