"Aïe !"
Les côtes de Dahlia lui faisaient toujours souffrir le martyr. Elle haïssait les séances de "médecine" que lui imposait Lilian. Elle devait tordre son corps dans tous les sens, sous le regard lubrique du médecin de la cour, et il la massait avec des pommades, qui étaient censées, sûrement, faire disparaître le mal par leur odeur infecte. Donc Dahlia puait, se faisait tâter par un vieux pervers gratuitement, et était obligée de rester dans sa chambre toute la journée. Le seul point positif était peut être qu'elle allait guérir sans garder de traces de son agression. Enfin "les probabilités sont excellentes" disait le vieux médecin en lui redemandant de lui montrer ses côtes, le haut surtout.
"Aïe ! Mais vous me faites mal, faites un peu attention !"
- Je suis désolé, ma dame, répondit humblement Lilian, j'essaierai d'être plus doux.
- Ah, quelque soit la douleur que vous m'infligez et la honte que j'ai d'avoir cette odeur, jamais vous ne me ferez plus mal que votre médecin !
Le chevalier rit à la plaisanterie, ce qui fit onduler les magnifiques abdos derrière sa veste en maille légère. Et il continua d'appliquer doucement la pommade. Dahlia n'avait pas vraiment mal, elle avait juste besoin de parler. Parler de tout, de rien, surtout de ce qui lui était arrivé.
Ce salaud de lord Blue avait refusé de la voir depuis son agression. Elle était donc persuadée qu'il en était la cause. Sa femme et lui étaient complices depuis le début. Et Lilian lui avait dit qu'il essayait de faire passer des mesures contre les putes au conseil restreint. Depuis le moment où elle était entrée dans sa vie, à peu près. Il avait toujours des projets derrière ses actions, toujours une longueur d'avance. Pourtant elle avait rarement vu un tel désespoir que celui de Mark Blue quand il l'avait baisée. C'était un homme torturé, elle en était sûre. Est ce que ça voulait dire qu'il était incapable de lui faire du mal ? Bien au contraire.
Elle pourrait bientôt retourner chez Tricia, où elle reprendrait sa vie de pute sans histoires, ou presque. Elle ferait tous les palais des remparts, rendrait tous les lords amoureux d'elle, et serait couverte de leurs diamants et de leur or. De là elle rénoverait la vieille ville, et instruirait les enfants pour qu'ils se révoltent contre le régime. Les remparts tomberaient, les palais seraient détruits, elle trancherait la gorge de Lady Anastasia, de son hideuse fille, et enfermerait Mark dans une pièce avec le colonel jusqu'à ce qu'ils meurent de faim.
Enfin d'ici là, elle était coincée chez Lilian, sans savoir à quel moment elle pourrait revoir Nora, voire même Tricia. Dahlia ne pensait pas que cet endroit et cette femme pouvaient lui manquer à ce point. Elle y avait grandi, bien sûr, mais ça ne justifiait pas ça. Elle eut un dégoût d'elle même de tenir tant à quelque chose d'aussi peu important. Pas d'attaches, le bordel ne devait pas la retenir. Elle puisa la volonté de se lever dans sa détermination sans faille. Un bain serait bénéfique. Elle avait l'impression d'être très vieille quand elle marchait. Antique même. La salle de bain à l'autre bout de la chambre lui semblait à des miles.
Elle l'atteignit pourtant miraculeusement. C'était une grande pièce, avec le mur qui donnait sur la place incurvé. Une grande vasque de marbre servait de baignoire, et le carrelage reflétait Dahlia presque aussi bien que le miroir surplombant le lavabo luxueux aux robinets dorés. Le chevalier l'avait suivie et commençait à ôter ses vêtements. Il comptait visiblement partager ce bain avec son hôte. Elle même dégrafa ce qu'il restait d'accroché sur sa robe, et laissa le tout tomber. Les hématomes violets, supurant un pus jaunâtre, et enduits de mixture verte étaient particulièrement repoussants.
Ça ne repoussait apparemment pas le chevalier, dont l'anatomie traduisait le désir. Il se tourna pudiquement pour ouvrir les robinets de la baignoire, puis revint vers elle. Il avait vraiment envie. Elle comprenait ses états d'âme. Elle était blessée, mais il payait une somme astronomique pour qu'elle reste chez lui, et elle lui devait bien ça. Mais il devait aussi apprendre à se calmer. Alors elle saisit le sexe tendu vers elle et le tordit violemment.
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SURVIVABLE
Science FictionVoilà près de 50 ans que toute forme de civilisation a disparu de la Terre à la suite d'une apocalypse nucléaire. Dans l'obscure forêt qui recouvre désormais toute la partie Nord de l'Europe, des descendants de survivants continuent à se battre au q...