1 : Troisieme jour de septembre

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Tout a commencé le troisième jour de septembre. Le soleil me réveillait doucement, chatouillant le bout de mon nez de ses rayons, tandis que la sonnerie de mon réveil me harcelait de son cri strident. N'étant heureusement pas difficile le matin, je me levais comme à mon habitude en quelques minutes, éteignais l'alarme et remettais rapidement les couvertures en place avant d'aller regarder par la fenêtre la magnifique vue que j'avais depuis ma chambre. L'on apercevait d'ici le centre-ville, les places piétonnes et la chaleur estivale qui étouffait déjà les quelques passants qui se promenaient dans le quartier, un chien au bout d'une laisse.
Nous vivions dans un lotissement bien tranquille, à l'abri de tout, et dans une ville tout aussi calme. Cette rentrée ne pouvait que bien se passer.

- Olivia ! m'appelait-on depuis le rez-de-chaussée.

- Oui Maman ? répondis-je en détournant mon regard de l'extérieur.

- Tu peux aller réveiller ton frère ? Je hurle pour rien depuis déjà vingt minutes !

Ma mère semblait réellement exténuée rien qu'à sa voix. Comme tous les matins à vrai dire. Le réveil de mon frère est une épreuve à laquelle nous nous confrontons chaque jour pendant une bonne trentaine de minutes, si bien qu'il nous met en retard. Mais ce ne serait pas le cas aujourd'hui.

- Je m'en occupe, annonçais-je en courant dans la chambre de mon aîné.

Sans m'inquiéter des conséquences de mon acte, je bondis sur le lit en lui hurlant de se lever, en riant aux éclats. C'était mon premier jour de cours, je n'allais pas perdre une heure pour l'extirper en douceur des bras de Morphée. Je sentis une main agripper ma cheville et tirer. Je tombais sur le lit et si bien que mon frère se prit un coup de coude dans le nez.

- Olivia Sax ! grogna-t-il en portant la main à son visage.

- Debout Jordan ! me mis-je à rire en fuyant jusqu'à la salle de bain où je m'enfermais pour ne pas avoir à subir sa mauvaise humeur.

Dix minutes plus tard, j'étais prête. J'avais enfilé un top à bretelles blanc, un jean slim totalement noir et des talons blancs. Ma plus grande hésitation fut pour le choix de ma coiffure du jour : queue de cheval ? Chignon ? Alors je lissais quelques mèches rebelles et les laissais détachés. Quant au maquillage, je ne fis pas bien plus compliqué. Un peu de correcteur, du mascara, un coup de crayon noir et c'est parti. Mon sac à main m'attendait dans l'entrée. Noir, valeur sûre.

- Prête pour ton premier jour ? s'enquit ma mère une fois que je fus installée à table, en face de mon bol de céréales.

- Oui, je suis juste un peu stressée, avouais-je.

- Ne t'en fais pas, ça va bien se passer, j'en suis sûre. Ton frère devrait descendre d'une minute à l'autre et vous pourrez partir.

J'acquiesçai. Elle me fit un dernier sourire, plia son journal, finit sa tasse de café et la mit dans l'évier avant de lisser sa jupe crayon grise.

- Mon chignon est bien fait ? me demanda-t-elle alors.

- Comme toujours.

- Dis Maman, on peut prendre ta voiture s'il te plaît ? La mienne est toujours en réparation chez Max, je passe la récupérer ce soir, coupa mon frère en arrivant dans la salle à manger, sac sur le dos et chaussures aux pieds.

- Oui, mais c'est bien parce que c'est la première fois de ta vie que tu es prêt en avance, accepta-t-elle, bien trop étonnée pour pouvoir refuser.

Tout autant surprise, je n'en étais pas moins stressée alors je pris le temps de boire mon café tranquillement tout en répondant aux messages que ma meilleure amie m'avait envoyé pendant la nuit. June était restée aux Etats-Unis pendant que j'étais venue vivre ici suite au divorce de mes parents. Heureusement que ma mère était une française pure souche et nous avait toujours appris la langue de Molière ou jamais nous n'aurions pu reprendre une scolarité ici aussi rapidement. J'avais ainsi pu l'apprendre à June et nous parlions toujours français pour que personne ne puisse nous comprendre là-bas mais maintenant. Dorénavant, June le parlait tout aussi couramment que moi et avait passé l'été en ma compagnie. Son départ, il y a à peine quelques jours, fut éprouvant pour l'une comme pour l'autre.

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