17 : Je t'ai manqué ?

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(PDV Olivia)

- Merci, dis-je simplement.

Il me sourit, me libérant de mon étreinte, puis sans un mot, me laissa seule dans ma nouvelle chambre. Je m'assis sur le lit, me laissant alors aller à mes pensées. Je devais récapituler, encore et encore. J'étais devenue l'esclave des mystères qui m'entouraient. Il fallait donc que je les épingle sur le tableau de mon cerveau pour en améliorer la clarté. Soit. Jordan n'était pas mon frère. La fameuse Lise à qui parlait ma mère devait être la sienne. C'était fou. Mais sinon, pourquoi lui aurait-elle parlé de son stage ? Malheureusement, même si je voulais découvrir le fin mot de l'histoire, mon crâne faisait blocus.

La sonnerie de mon téléphone me rappela à l'ordre. J'avais déjà tout ce qu'il me fallait pour mon article, il ne me restait plus qu'à l'écrire. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Alors je décrochai.

-      Allo ?

-      Oui ! C'est Lucie, me prévint mon amie. On se retrouve au Café des Pages dans 20 minutes ?

-      A tout de suite, j'y cours ! acceptai-je.

Elle coupa la communication puis, prenant cette opportunité de me vider l'esprit, je pris la valise qu'on avait déposé dans la chambre et y pris un jean, un débardeur blanc et un kimono noir orné de fleurs brodées. Cette pièce était sûrement ma préférée dans ma garde-robe. Une fois changée, je partis en trombe de ma chambre pour tomber nez à nez avec Alex qui sortait de la salle de bain, une serviette enroulée autour de la taille et des gouttes d'eau dégoulinant sur le torse. Lui barrant le chemin, il ne put contenir sa bonne humeur.

-      Qu'est-ce qu'il y a ?

Toujours les yeux rivés sur sa musculature, je relevai la tête pour faire face à la mine moqueuse du malotru.

-      Chut, ne dis rien. Je sais que tu rêverais de m'avoir dans ton lit.

-      Mais Alex ! rétorquai-je en levant les yeux au ciel, détournant ainsi ma vue du goujat.

-      Ça va ... je rigole ... tu vas où comme ça, la psychopathe ? Car, si tu comptes aller tuer ton ratio de victimes quotidien, je me dois de t'en dissuader !

-      Jamais tu ne m'empêcheras de faire ce que je veux, ris-je alors. Ce que je veux vraiment, je l'obtiens.

Et, décidant de jouer à mon tour, je fis glisser mon doigt sur son torse en déclamant ma phrase. Alex ne répondit pas, me laissant le dernier mot. Le coup de l'étiquette de bière ne resterait pas sans vengeance et c'est avec un immense plaisir que je comptais lui rendre la monnaie de sa pièce. En ami, bien sûr. Sur le chemin jusqu'au café, je m'efforçais à ne pas penser à Jay. Ses mots me poignardaient à chaque fois que mon cerveau les rejouait en son sein. C'était malsain. Arrivée à destination, je me suis sentie libérée d'un poids. Lucie m'attendait déjà, assise à une table, et je savais que sa bonne humeur me détournerait de mes tristes pensées. La serveuse arriva directement.

-      Bonjour, puis-je prendre votre commande ?

-      Bien sûr ! Pumpkin Spice Latte, et toi Liv ? répondit Lucie.

-      Espresso. Kate ?

Son nom était lâché. Lucie ne comprenait pas. La serveuse en face de moi n'était autre que Kate, celle qui chapeautait tout le groupe d'Alex. Décidemment, je n'avais plus le droit à aucune pause dans ma vie. Il n'empêche que la coïncidence m'amusa. Elle aussi. Notre commande arriva donc très vite, ma nouvelle amie décidant de me faire goûter à ce privilège. Ensuite, je dus forcément expliquer à Lucie le pourquoi du comment alors je lui relatais ces derniers jours, en passant par la mort de Dave, ma rupture avec Jay, les petites taquineries d'Alexandre et mon déménagement improvisé chez lui, la découverte sur mon frère, omettant seulement l'affaire. Elle m'écouta en silence, contrairement à son habitude, et me donne le meilleur des conseils que je n'ai jamais reçu. C'était presque rien mais il ne pouvait pas mieux tomber.

Killer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant