3 : Hasard professionel

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Une fois la porte de chez moi refermée, je me laissais aller à mes émotions. Un grand sourire vint s'afficher sur mon visage, nuancé par la peur. Oui, Jay Marchal venait de me ramener et oui, cette balade m'avait plus que réjouie. Pourtant, je n'en demeurais pas moins sur mes gardes. Cet Apollon reste connu pour ses conquêtes diverses et variées et être une parmi tant d'autres sur une liste seulement pour les beaux yeux d'un homme n'a jamais été dans mes plans. Et je ne compte pas les changer pour lui. Mais bon, pleine de paradoxe comme je suis, je venais peut-être de lui griffonner a nouveau mon numéro sur un morceau de papier, suivi d'un petit "au cas où tu l'aurais mal enregistré la dernière fois" puisque je n'avais toujours pas reçu de message de sa part. Ca va faire trois semaines que j'ai craqué. Dès le premier regard en fait ... je suis une guimauve. Voilà, c'est dit. Tout en ruminant, j'enlevais mon manteau puis me fit un chignon en quatrième vitesse avant de foncer dans le salon.

-       Coucou cousine ! m'y accueillit Max, avec cette petite étincelle dans l'œil qui ne le quitte jamais.

-      Salut Max.     

-      Oh la mine ... T'as vu un fantôme ?

J'avais oublié le coup de fil de June. Quelle horrible amie je suis. Ma meilleure amie s'est faite tabassée par mon ex qui me menace mais tout va bien, je pense au bel homme qui m'a ramené à la maison. Trop beau quoi. Je m'énerve.
Max, toujours optimiste, fut bien surpris de me voir si triste. Il leva un sourcil interrogateur et, ne voulant pas faire front à mille questions, je me retirais dans ma chambre. Tout se brouillait dans ma tête, c'était horrible. Affreux.

-       Allo June ? appelais-je de suite ma meilleure amie, dès que je fus allongée sur mon lit.

-       Oui Liv ?

-       Je suis désolée de pas t'avoir rappelé tout de suite ... j'étais ... bref, bredouillais-je sans savoir par où commencer tant la culpabilité me submergeait. Tu vas mieux ?

-       Oui ne t'en fais pas, se mit-elle à rire. J'ai deux points de suture à la lèvre inférieure, pas de quoi tuer un homme.

-       Mais tu étais en larmes il y a moins d'une heure ! m'étouffais-je.

-       J'avais peur pour toi, Liv, m'expliqua-t-elle. Et j'étais sous le choc. Il n'a pas tenté de t'appeler au moins ?

-       Non, pas pour l'instant.

-       Et ta journée sinon ? embraya-t-elle sur un autre sujet.

Elle avait cette facilité déconcertante à tout dédramatiser. Ca allait me faire fort du bien.

-       Plutôt bonne, hormis ton appel.

-       Ouh, tu as rencontré un garçon toi ! l'entendis-je glousser depuis les Etats-Unis.

-       Peut-être ...

-       Ca veut dire oui. Il est comment ? s'enquit-elle.

Alors je lui décrivis Jay en détails, puis lui restituais nos conversations avant de lui relater comment il s'était comporté avec moi après son appel.

-       Tu le connais depuis combien de temps ?

-       Trois semaines, répondis-je. Depuis la rentrée.

-       Sa réputation ?

-       Fêtard. N'étudie pas sérieusement. Coureur de jupons.

-       Les bad boys, c'est une vocation chez toi, plaisanta-t-elle en m'arrachant aussi un petit rire.

-       Sa famille ?

Killer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant