Killer Love

8 : Le début des soucis

La voiture roulait à la même allure depuis une vingtaine de minutes maintenant. Je tentais de rentabiliser le temps du trajet mais je ne parvenais plus à avoir les idées claires. Mon calepin avait des notes assez bien organisées et pourtant, je ne comprenais pas. Daniel avait été tué après avoir dit à la fille qu'il avait mise enceinte qu'il ne pourrait pas assumer son rôle de père. Est-ce pour ça que le tueur avait marqué le mot "lâche" sur son front ? Et la balle dans le ventre pour représenter la grossesse ? Non, c'était trop tiré par les cheveux ! Quoique, ça tient debout. J'avais aussi lu que personne n'avait pu retenir le tueur mais ce dernier n'eut pas le temps d'écrire complètement le mot « lâche ». Il n'était visiblement pas aussi préparé que maintenant. Ses machinations avaient évoluées.

-      On est arrivés Mademoiselle !

David me réveilla une fois que nous fûmes arrivés devant le cabinet Marchal. J'attrapai mes affaires et sortis de la voiture d'une traite. J'entrais en trombe dans le cabinet, demandant à Solène où était Josh. J'hésitais. Devais-je lui en parler ? Si jamais Daniel était bien de sa famille, il serait sûrement énervé que j'aie découvert ce que la famille entière a tenté d'étouffer.

-      Il est dans son bureau mais il a un rendez-vous dans cinq minutes. Dépèche-toi.

J'hochai la tête et fonçai dans son bureau, attendant impatiemment qu'il me dise d'entrer. Il était à son bureau, examinant chaque papier du dossier provenant du carton qu'il avait du prendre sur ma petite table.

-      Tu as quelque chose à me dire ?

-      Oui ...

-      Ouh, tu as découvert quelque chose, me sourit-il.

Il ne sourirait pas longtemps.

-      Assieds-toi.

-      Merci.

-      Où étais-tu ce matin ? s'enquit-il en reposant les preuves dans la caisse.

-      A Paris pour faire quelques recherches.

-      Près de la place de la Bastille ? Pour Fernand Grotier ?

-      Non. A l'hôpital Paris Saint-Joseph.

Son ton détaché aurait pu me déstabiliser si jamais son visage n'avait pas blêmit aussi vite.

-      Pourquoi faire ?

-      Trouver des informations sur la première victime, celle du 6 août 2012.

-      Qui est-elle ?

-      Daniel Rupert Marchal.

-      D'accord.

Quoi ? C'est tout ? Je suis allée jusqu'à Paris pour trouver ces données, j'ai bien vu à son air qu'il connaissait ce Daniel et pourtant, il ne semble pas bouleversé par ma découverte. Si je remémore bien les dates, il serait son fils ou son neveu. Le frère de Jay ? Non, il ne m'a jamais parlé d'un frère. Mais il ne m'a jamais parlé de sa famille d'ailleurs. Josh me tira de mes rêveries.

-      J'ai mis le contenu de l'interview de la deuxième famille dans le carton. Rapporte-le dans ton bureau. Tu mettras le dossier sur ce Daniel Marchal sur mon bureau avant de partir. Fais des photocopies de suite, on ne garde jamais un dossier plus de 24 heures. Je le rapporterai ce soir.

J'acquiesçai puis je pris le carton avec moi en retournant dans mon bureau. Je fis abstraction de la réaction de Josh puis sortis la bande son de l'interview de la famille de la première victime. Après, j'irais manger. La faim commençait à me tirailler.