7 : Daniel

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(NDA : Chaque *** représente un changement de Point De Vue, de narrateur)

(PDV Jay)

Après avoir déposé Olivia chez mon oncle, j'ai démarré au quart de tour. Je roulais sans me poser de questions, grillant stops et feux rouges, évitant de justesse scooters et automobiles. Le soleil m'aveuglait presque mais je suis pourtant encore en vie. La mort était en congé aujourd'hui. Pour une fois.
Après dix bonnes minutes de jeu avec la Faucheuse, je suis arrivé chez moi. J'étais mal en point. Triste et fatigué. Tout en ouvrant la porte, je me fis la réflexion qu'il ne valait mieux pas que quelqu'un soit sur mon passage ce matin. J'ai donc fermé la porte à double-tour derrière moi. Pure précaution. Machinalement, j'ai posé ma veste sur la patère puis ai balancé mes chaussures dans le couloir sans plus m'en soucier. Mon regard dévia sur l'escalier en marbre sur lequel trônaient fièrement bon nombre de cadavres de bouteilles de bières, de vins bon marché, de vodka. Il allait encore falloir que j'engage quelqu'un pour ranger tout ce foutoir. Je poussais du pied les mégots de cigarette sur tapis devant la première marche. Encore plus énervé par l'état de ma maison, je décidais d'aller me chercher une bouteille dans la cave mais c'était sans compter sur le raclement de gorge que j'entendis dans mon salon en ouvrant la trappe menant à la caverne des liqueurs.

J'entrais dans une fureur noire tout en me ruant sur l'intrus. Apercevant des cheveux blond platine sur un des accoudoirs du fauteuil et des jambes chaussées de bottes noires à talons, je m'arrêtai net.

- Lara, qu'est-ce que tu fous là ? grinçais-je des dents.

- Je viens voir mon petit frère voyons ...

Je ne voyais toujours pas son visage mais sa voix fluette laissait poindre une pointe d'agacement. Ma sœur avait beau avoir 25 ans, elle ne savait pas rester placide et je savais que j'allais passer un mauvais quart d'heure lorsqu'elle se leva et fit quelques lents pas vers moi, les bras croisés.

- Lara, je suis désolé de ne pas être venu hier.

Ma joue brûla instantanément, dès que sa main se fut abattue sur sa cible. J'examinais la fureur dans ses yeux bleus cerclés de noir, tant par le maquillage que par le mascara qui avait coulé. Toujours vêtue de son éternel perfecto, elle était l'image parfaite de la gamine un peu rebelle et elle allait m'en foutre plein la gueule. Plus son silence durait, plus ses armes s'aiguisaient.

- Je ne suis pas là pour entendre tes excuses, espèce de merdeux !

Ce n'était pas non plus la polie des jeunes filles. Elle reprit ses accusations :

- Ecoute moi bien Jay. Que tu ne viennes pas au cimetière pour la réunion de famille en l'honneur de ton frère, c'est ton problème. De toute façon, on le savait déjà que tu es un bel enfoiré. Par contre, que tu te laisses mourir dans une maison qui pue le renfermé, qui sert de cendrier et de benne à bouteilles de whisky, je ne l'accepte pas. Tes conneries d'adolescent attardé, ça va deux minutes ! hurlait-elle. J'ai déjà un frère de mort, je n'en veux pas un second.

Elle prit dans sa poche arrière son paquet de cigarette et commença à fumer tout en se massant les tempes.

- Je n'aime pas trop qu'on fume à l'intérieur.

La deuxième claque fut tout aussi violente. Dans le doute, je portais mes mains à mon visage pour esquiver un troisième assaut.

- Laisse moi tranquille, Lara.

- Je ne peux pas te laisser tranquille ! s'époumonait-elle. Tu ne sais pas te gérer. Ce n'est pas parce que Papa et Maman t'ont laissé la maison que tu as enfin le droit de te laisser aller. Ton frère t'a appris à devenir quelqu'un, pas une loque qu'on retrouvera un jour en plein coma éthylique dans son salon ! Il doit être tellement déçu de te voir jouer au con comme ça. T'étais chez qui hier soir ?

Killer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant