9 : Faire connaissance

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(Pdv Olivia)

Me remettant difficilement de mes émotions, je me hâtai de retourner dans mon bureau en tentant d'éviter Solène qui était encore occupée à trier des dossiers et à prendre des appels. Une fois dans mon cocon, j'attrapais un cendrier qui trônait sur l'étagère à gauche de mon bureau et m'allumais une cigarette avant mettre en route le dernier enregistrement que j'avais à écouter. Le bilan restait identique : la troisième victime avait 19 ans lorsqu'il mit enceinte une jeune fille de 16 ans. Il a abandonné mère et enfant alors la jeune s'est suicidée, désespérée. La victime fut tuée le lendemain. Le fils s'est retrouvé en famille d'accueil.

Tout coïncidait donc parfaitement, hormis un détail. Il y a trois ans, la copine de Daniel s'était-elle suicidée ? Le schéma voudrait qu'elle l'ait fait ! Mais quelque chose clochait.
Daniel venait tout juste de lui dire qu'il ne pourrait pas assumer son rôle de père quand il fut sauvagement assassiné. Le tueur ne pouvait donc pas avoir le temps d'être mis au courant du suicide de la mère, étant donné qu'elle-même ne pouvait pas avoir eu le temps nécessaire pour mettre fin à ses jours. Là où les meurtres d'aujourd'hui sont provoqués par l'abandon d'un rôle de père, puis d'un suicide la mère, l'histoire d'il y a trois ans se satisfait de la première partie du schéma. Une migraine commençait à me prendre. J'inhalais à nouveau de la fumée avant de reposer ma cigarette dans le cendrier. Me rappelant que je devais faire des impressions du dossier de ce fameux Daniel, je pris le temps d'examiner chaque page tandis que la précédente se faisait photocopier. Il y avait un numéro de dossier dit électronique. Alors je me ruai sur mon ordinateur et fouillai le site de l'hôpital, tapant dans la barre de recherche le numéro du dossier. Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ? J'appuyai sur le lien qui s'affichait à moi quand on me demanda un mot de passe pour accéder aux informations supplémentaires. Ca non plus, je n'y avais pas pensé.
Déboussolée, dépassée, j'ouvris la fenêtre pour aérer un peu, pris ma cigarette et fis les cents pas dans mon bureau. Fumant quasiment le mégot, j'en allumais une nouvelle et continuais à me poser milles questions. Comment pourrais-je obtenir ce code ? J'entendis frapper à la porte. Mon dieu, Josh ! Je fonçai à mon bureau pour écraser ma cigarette mais Josh était déjà entré. Plus qu'à faire bonne figure.

- Olivia, ça va ?

- Oui, juste un peu fatiguée, mentis-je.

- Si tu le dis. Au fait, tu peux fumer tu sais. Pas besoin de gâcher une clope à chaque fois que je viens te voir, ça coûte déjà bien assez cher.

J'étais choquée. Rien ne l'atteignait ? S'en fichait-il de tout ? Il savait mon âge, était mon maître de stage, je n'avais pas demandé la permission. Il dût lire dans mes pensées car il répliqua de suite :

- J'ai l'habitude avec Jay. Je voulais te parler une seconde. Demain, nous sommes vendredi. Que dirais-tu de prendre ton week-end dès ce soir ?

- Si c'est par rapport à Daniel, m'empressais-je de répondre, je peux faire comme si je n'en avais pas entendu parler.

Etais-je vraiment en train de pourrir le stage de mes rêves parce que j'avais mis mon nez là où il ne fallait pas ? Quelle sotte j'étais !

- C'est gentil mais tu ne peux pas, me rassura Josh. Cela fait partie de l'affaire et c'est en quelque sorte le lien et évidemment, ce qui pose le plus problème.

- C'est sûr, soupirais-je. Mais du coup, j'ai fait quelque chose de mal ?

- Au contraire, tu travailles si bien que tu as réussi dénicher en quelques heures l'histoire que je tente de faire disparaître depuis 3 ans maintenant. Tu m'époustoufles.

- Merci.

- Alors j'ai décidé que je n'allais plus t'aider.

- Pardon ? couinais-je.

Killer LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant