don't swear ➳ cashton { slow update } ✺

1.1

1 mois et deux semaines plus tard.

Je ne lui adresse plus la parole depuis cette fameuse heure de colle. Je n'y arrive simplement plus. Ce fameux Edern ne mérite pas tout ça et même si je crois Irwin quand il me dit qu'il se sent bien avec moi et qu'il est vraiment désolé, je ne veux juste pas gâcher son couple. 6 ans ce n'est pas rien et je ne me permettrais simplement pas de me mettre entre eux.

Donc, depuis un peu plus d'un mois, je fais de mon mieux pour bien travailler en anglais et ne pas avoir à lui parler. Il semble tout aussi dévasté que je le suis. Il n'a plus vraiment l'air de faire des efforts au niveau de ses cheveux comme il le faisait avant. Il les laisse simplement détachés. Il ne mets plus ses lunettes et a laissé tomber ses chemises pour des pulls (qui restent quand même vachement classe sur lui). Même si je ne prends plus autant de temps qu'avant pour l'observer et le reluquer, je ne m'en prive pas totalement.

Je suis très proche de Michael, et je crois que ça agace Luke, mais il fait comme-si de rien était. De toute façon, même si Michael est un garçon cool je sais qu'un jour ou l'autre il va réessayer de me faire des avances, je le connais. Et je ne suis pas prêt à retenter quelque chose avec quelqu'un d'autre. À vrai dire, Irwin n'est pas encore totalement sorti de ma tête.

Depuis qu'on a "rompu" - je ne sais pas réellement si on peut appeler ça une rupture mais en tout cas, depuis qu'on a tout arrêté, je me focalise uniquement sur ma grande sœur, Luke, le sport et les cours. Tout le reste n'est devenu qu'accessoire. Je m'habille à la va vite, je mange beaucoup moins, et je cours beaucoup plus.

Ce soir, j'ai un match. Et je crois qu'il sera là. Ça va me faire tellement de mal d'entrer dans les vestiaires et de voir tous ces gens adossés au mur contre lequel je lui ai procuré du plaisir pour la première fois. Tout me ramène à lui alors que nous n'avons fait ce genre de chose que pendant une petite semaine.

*

Je suis en route pour mon dernier cours de la journée, géographie. Je suis heureux, car après, je vais aller m'entraîner, et même si je n'ai pas vraiment mangé ce midi, ça m'importe peu. Je vais pouvoir me dépenser, jouer et me défouler, c'est le principal.

Quand j'entre dans la salle, il est là, et je crois rêver. Il a coupé ses cheveux. Ses lunettes de soleil sont sur son nez et il a mis un t-shirt blanc un petit peu long. Son skinny semble aujourd'hui lui faire des jambes encore plus belles que d'habitude et évidemment, comme à chaque fois Michael me sors de mes rêveries.

"Il est pas mal aujourd'hui, t'as vu?" Je hausse un sourcil et marche au fond de la classe, jusqu'au pupitre que je partage avec Luke.

"Pas mon style."

Il ouvre grand les yeux d'un air de dire 'mais, ce gars est le style de tous le monde' mais abandonne quand il voit que je n'ai pas l'air d'humeur. Et heureusement, mon meilleur ami arrive.

"Et Lucas Hemmings est arrivé deux minutes avant la sonnerie dans son cours de géographie c'est un recoooord, applaudissons leeeeeeee !"

Je roule des yeux quand il commence à prendre sa voix de commentateur de match de foot et qu'il continue, même une fois assis à côté de moi.

"Calloum n'a pas l'air dans son assiette aujourd'hui, ohlalala serais-ce la nouvelle coupe de monsieur Fernandez qui lui fait cet effet ? Je comprendrais tout à fait, c'est affreuuuuux !" J'explose soudainement de rire parce que, c'est vrai que notre prof de géographie a lui aussi opté pour une nouvelle coiffure, pas top, d'ailleurs.

Mais alors que le grand blond continue son petit monologue, la sonnerie se fait entendre. Je remarque également que les deux professeurs ont l'air dans une discussion plutôt sérieuse. Peut-être même qu'ils se disputent ? C'est suspect.

Quelques minutes après la sonnerie, Irwin quitte la salle, d'un air ennuyé et un peu dégouté, tandis que Fernandez essaye tant bien que mal de nous sourire. J'aurais préféré qu'il n'essaie pas, en réalité.

*

Le match viens de se terminer et les tribunes se vident, on a gagné cette fois-ci. Et je suis plutôt fier de nous même si je n'ai pas réussi à marquer. J'étais trop ailleurs et trop fatigué. D'ailleurs le coach me le fait remarquer, en me donnant une légère tape sur l'épaule, d'habitude je suis leur meilleur élément, et là j'ai simplement l'impression de m'être ridiculisé.

Enfin, bref. Comme à chaque fois, je traîne dans les douches et dans les vestiaires et je finis par sortir le dernier. Je regarde vaguement dans les tribunes et je ne sais pas si je suis heureux ou déçu qu'il n'y ait personne.

Probablement déçu.

Enfin, bref. J'ai mon sac de cours sur une épaule et mon sac de sport sur l'autre, je galère un peu, étant donné que mes jambes sont totalement en feu après ces 90 minutes à courir dans tous les sens. Je crois que c'est le premier match que j'aurais aimé passer sur le banc.

Alors que je m'apprêtais à appeler Mali-Koa ou bien ma mère, j'entends quelqu'un m'appeler. C'est lui. Évidemment que c'est lui, je reconnaîtrais sa voix parmis une centaine. Et quand je me décide enfin à regarder dans sa direction, je ne sais pas vraiment ce qui me prends mais je suppose qu'après tant de temps, j'en avais besoin. J'ai seulement fondu en larmes et couru dans ses bras. Je devais être pathétique mais, je m'en fichais sur le coup. Ses gros bras me serraient contre lui et ça me faisait tellement de bien. On était dans l'ombre, et j'étais un peu soulagé qu'il ait choisi un endroit comme tel.

"Eh, Calum, du calme.. Je t'en prie, pleures pas.. Je suis trop, trop désolé mais.. Regarde moi.."

C'est ce que je fit. Je releva la tête et mon regard s'encra dans le sien, je me sentais bien, même si des petites larmes coulaient dans mon cou et que.. ça chatouillait un peu.

"Monte rapidement dans ma voiture, je t'ai préparé une surprise"