Sur cette terre, parcourue par un vent froid,
Un Jour, vous êtes, tous, arrivés nus comme un petit enfant,
Grelottant et qui ne possède rien.
Puis, une femme vous donna un lange.
On ne vous avait pas appelés. On voulait vous ignorer.
On n'était pas venu vous chercher en voiture.
Ici sur cette terre, vous étiez des inconnus.
Puis, un homme, un beau jour, vous prit par la main.
Le monde ne vous doit rien :
Si vous voulez partir, personne ne vous retient.
Vous ressembliez à beaucoup d'autres enfants.
Nombreux sont ceux qui vous ont pleurés.
Cette terre, parcourue par un vent froid
Vous la quitterez, tous, couverts de croûtes et de gale.
Vous saurez que vous avez aimé ce monde
Lorsqu'on vous jettera deux poignées de terre.Bertolt Brecht (1898-1956) poète allemand, Les Sermons Domestiques
Je me réveille dans ma chambre. Quelle heure est-t-il ? Comment suis - je arrivée dans cette pièce ? Attendez, je me souviens. Ça me revient.
- Aïe !
Ma tête me brûle quand j'essaye de me souvenir. Je pose mes deux mains à droite et à gauche de mon crâne et incline la tête en avant. Champ... Forêt... Grizzly...
- Grizzly !
D'un mouvement, j'enlève la couverture de mon corps et je suis debout. La tête me tourne... D'un geste instinctif, je touche le côté droit de mon cou. Il n'y a rien. Le vampire... M'a mordu... Il s'appelait... B... Je balaye ma chambre du regard et me dirige vers mon miroir. Ce que j'y vois, restera dans ma mémoire à jamais.
Je n'ai pas que deux petites marques circulaires comme on le lit dans les livres, non. On voit mon sang et mes veines à la surface mais recouverte par ma peau. J'y passe maladroitement ma main et c'est comme si je touchais ma peau, juste. Pourtant, à la place de mes cellules colorés, j'y vois mon sang parcourir son chemin éternel et mes veines les aider. On dirait une tâche de sang d'environ six centimètres de rayon.
Les rideaux viennent de bouger ?
Je me retourne tellement vite que ma tête menace de prendre congé.
- Il y a quelqu'un ?
- Bonjour, ma jolie.
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Souveraine
FantasyMon histoire s'est créée sur des mensonges. Il suffit d'une rencontre, d'une goutte de sang, pour me rendre la liberté. La liberté de savoir qui je suis, et où vais - je. Dans ses bras, le temps s'arrête. Entourée d'une conviction, le temps m'appar...