After The Dome [ Tome 1 : L'Invasion ]

Chapitre 7 - Sa prison intérieure

Au beau milieu d'un cercle de flammes, d'où émanait une épaisse fumée qui s'envolait vers le ciel en raison du manque du vent, Barbie se redressa subitement. Il tenta de se repousser en arrière mais une vive douleur émanant de sa cuisse le cloua au sol, une grimace de douleur sur le visage. Il releva la tête vers elle. En son esprit, de la rage, de la colère mais surtout une vague de surprise avait prit le dessus sur tout ses autres sentiments.
- Maxine. Tu es morte. déclara-t-il en serrant les dents.
- Je l'étais, en effet. siffla la diablesse en caressant du bout des doigts la crosse du revolver qu'elle tenait fermement. Mais... Certaines des victimes du dôme ont eut une deuxième chance. Et... J'ai bien l'intention de me venger de ma mort.
- C'est Mélanie ? C'est elle qui t'as ramené ?
- Qui ? C'est qui elle, ta nouvelle pute ? Essaies pas de m'embrouiller, Barbie.
Dale observa attentivement les traits de Maxine. Elle ne mentait pas, il en était presque certain. Elle ne savait pas pourquoi elle était à nouveau ici. En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'elle était une infectée. Et une infectée très dangereuse. Elle reprit la parole en déverrouillant la détente de son arme.
- Ça fait six mois que je te cherche. Six mois. T'étais plutôt galère à retrouver. Et j'ai enfin réussi en me ralliant à l'armée. L'armée, moi ? Tu te rends compte ? Me rallier au côté des gentils, moi ? Quelle ironie. Allez, Dale Barbie Barbara, fais tes prières. Rapidement.
Son regard emplit de haine paralysa Barbie sur place, il n'avait aucune issue. La chaleur étouffante fit naître un léger hale de transpiration sur sa peau, son souffle se stoppa durant quelques secondes.
- Ce n'est pas moi qui t'ai tué, aux dernières nouvelles. Je n'ai rien fait. tenta-t-il.
- Ouai. Et t'as rien fait pour l'en empêcher non plus. T'as rien fait, justement.
- Allez Max, c'est de bonne guerre, non ? Et puis... Je sais bien que tu as jamais trouver mieux que moi niveau performance. dit-il avec un sourire au coin.
- Ça, c'est ce que tu crois. sourit-elle en se rapprochant de lui d'une manière très sensuelle. Elle s'accroupit, passant le canon du revolver sous le menton de Dale, l'obligeant à relever légèrement la tête.
- Ose me dire que t'as trouvé une plus belle gueule. J'ai toujours été celui qui te fallait.
- Tu veux vraiment savoir ? Mon nouveau mec te ressemble parfaitement, en tout point. Exceptée une seule petite chose.
Barbie n'écoutait déjà plus, Maxine avait été distraite par un crépitement des flammes et son attention s'était détournée l'espace d'un millième de seconde. Il détendit son poing vers l'avant et percuta son menton, la projetant vers l'arrière. Par réflexe, elle appuya sur la détente et la balle partit se perdre dans le mur de flamme. Barbie se releva d'un bond, il porta son bras devant son visage et s'élança dans l'incendie. Il sentit son corps s'enflammer, il avait l'impression que ses habits brûlaient autour de lui. En arrivant de l'autre côté, il roula sur le macadam, étouffant les flammèches qui grignotaient ses vêtements. Il respira un bon coup, appréciant l'air qui semblait glacial à côté de celui du brasier.
- Attrapez le ! Tuez le ! rugit la voix hystérique de Maxine derrière l'incendie.
Barbie détourna immédiatement la tête vers deux ombres qui se mouvèrent subitement près de lui. Une première balle siffla à son oreille. Il s'élança en avant, se mettant à courir droit devant lui, zigzaguant pour rendre plus difficile la visée de ses poursuivants. Il déboucha dans une rue passante entièrement vidée de sa population, ne prenant pas le temps d'admirer les échoppes touristiques éclairées par des néons multicolores, contrastant avec la nuit noire. L'écart avec ses poursuivants se réduisait de seconde en seconde, ils étaient apparement aussi entraînés que lui. Barbie dérapa sur une bouche d'égout glissante et s'affala sur le sol. Le bitume érafla tout le long de son avant-bras, des gravillons pénétrèrent dans la plaie toute fraîchement ouverte. Plaquant ses mains contre le sol, il se propulsa et reprit sa course. Une main ferme se posa sur son épaule, faisant pivoter son buste vers l'arrière. Il s'agissait d'un homme à la combinaison noir en cuir, le bas du visage masqué par une grande cagoule. Barbie détendit son poing en plein dans son nez, il sentit immédiatement une gerbe de sang recouvrir ses doigts. Son adversaire tituba en arrière, son arme chancela dans sa main. Dale se dégagea alors de son étreinte avant que le second n'arrive et se réfugia dans une petite ruelle sombre. Aucun lampadaire n'éclairaient la chaussée. Ce n'était d'ailleurs pas une chaussée, c'était si étroit qu'aucune voiture ne pouvait passer ici. L'atmosphère débridée de sa course-poursuite passa immédiatement de l'adrénaline à la nervosité, tout ici semblait inquiétant. Les murs des hautes maisons se fissuraient de haut en bas, créant des ombres noires fantomatiques se mouvant selon l'endroit où l'on se plaçait. Du lierres grimpait parfois par-dessus, une feuille en tombait de temps en temps, touchant subtilement une partie du corps, ce qui pouvait en faire sursauter plus d'un. Un chat cria au lointain. Une voiture klaxonna. Tout les sons de la ville semblait être amplifiés pour résonner ici. Sur les toits, une silhouette guettait, le guettait. À l'ombre de la Lune, l'on pouvait distinguer quelques aspects de son corps. Il s'agissait d'une jeune femme aux cheveux noirs, longs, pendant jusqu'au bas de son dos. Son corps svelte et finement musclé contrastait avec son visage de femme fatale, qui serait plus approprié avec plus de courbes sensuelles. Elle portait une tenue noire extrêmement colle-au-corps, comme une seconde peau, souvent utilisé dans des films d'espionnages de seconde zone. Son visage, bien que très harmonieux, dégageait quelque chose de dangereux et d'inhumain, comme une envie de tuer.
Barbie avança droit devant lui, dans la pénombre la plus complète. Il repensa soudain aux paroles de Maxine : " Mon nouveau mec te ressemble en tout point. Exceptée une seule petite chose ". Et à nouveau, il vit la balle qui lui traversait la poitrine, son corps qui chutait en arrière en criant son nom. Ses yeux verts qui se fermaient à jamais.
Dale souffla doucement, secouant la tête pour chasser cette vision horrible de son esprit. Il devait se concentrer. Les bruits de pas de ses poursuivants clapotèrent soudainement derrière lui. Deux lampes torches se braquèrent dans sa direction, éclairant soudainement une ruelle qui ne devait pas l'être bien souvent à cette heure de la nuit. Barbie voulut se remettre à courir, mais il vit au dernier moment qu'un obstacle barrait sa route. Il tendit ses mains en avant et elles entrèrent en contact avec un mur de brique. En relevant les yeux, il évalua sa hauteur à plus de cinq mètres, impossibles à grimper. En suivant le faisceau des lampes, il se rendit compte qu'il prenait toute la largeur de la rue. C'était un cul-de-sac.
- Foutu. Je suis foutu. murmura-t-il à lui même.
Il se retourna soudainement, faisant face aux deux toutous de Maxine. Ils tenaient leur lampes braquées vers lui, ce qui l'éblouissait au point qu'il dut plisser les yeux pour ne pas avoir les larmes aux yeux. Deux armes étaient pointées dans sa direction, deux mitraillettes si sa vue ne lui jouait pas des tours. Il plaqua son dos contre le mur, le contact froid de la pierre le fit frissonner. L'un des deux sortit un talkie de sa poche et le porta à ses lèvres sans pour autant le lâcher du regard.
- Rox à Dert. Cible 1 verrouillée. Demande achèvement finale.
- Dert a Rox. Demande acceptée. Fin de la connexion.
Il rangea à nouveau l'appareil dans sa ceinture et desenclencha le cran de sécurité de son arme, vite suivi par son collègue. Barbie avala bruyamment sa salive. Il s'agissait de tueurs à gage, il n'avait aucune chance de s'en tirer. Ils appuyèrent simultanément sur la détente et des balles crépitèrent immédiatement. Il ferma les yeux. Soudain, une masse se laissa tomber depuis le toit et atterrit sur lui, le faisant chuter au sol à plat ventre. Des projectiles sifflèrent juste au-dessus de lui avant de se ficher dans les briques. La jeune femme roula sur le sol et se redressa souplement, presque aussi agile qu'un chat. Elle courut vers l'un des tueurs, se laissa tomber sur ses mains et propulsa ses deux jambes dans son torse. Il chancela vers l'arrière, peinant à respirer. Elle imprima alors une rotation en forme de grands écart aérien, lui arrachant la mitraillette qui retomba quelques mètres plus loin dans un gémissement métallique. Le second tira dans sa direction, elle se jeta contre le mur et prenant un énorme élan, elle marcha littéralement contre les briques à la verticales et propulsa ses jambes vers la rue, réalisant un spectaculaire salto arrière. Elle atterrit en plein sur les épaules de l'agresseur, sortit vivement une lame de sa manche et lui trancha professionnellement la gorge. Il s'effondra et avant qu'il ne tombe entièrement, elle se dégagea en esquissant un saut acrobatique vers l'avant, atterrissant pile devant Dale. Celui-ci avait le souffle coupé, il regardait avec stupéfaction cette nana sortit de nul part, qui avait accomplit la plus belle démonstration d'arts martiaux qu'il n'avait même jamais pût admirer dans un film.
- On n'a jamais été présenté, je me trompe ?
- Suivez moi. répondit-elle simplement d'une voix rauque et particulièrement sexy. Son visage de jeune adulte ayant au maximum une vingtaine d'année contrastait avec ce timbre de garçon manqué.
Elle le mena dans plusieurs ruelles, pendant de longues minutes ils marchèrent sans rien dire. Barbie se remettait encore de ses émotions, il avait le souffle court et l'esprit troublé. Maxine. D'où revenait Maxine ? Pourquoi une deuxième chance, alors qu'elle était sans conteste la pire des salopes qu'il ait rencontré de toute sa vie ? Les autres victimes du Dome allaient-ils tous revivre l'un après l'autre et faire leur come-back dans l'aventure ? Tant de question sans réponse qui tournoyaient dans ses pensées.... Barbie entendit un bruit de glissement, semblable au frottement d'un tissus contre un autre. Lorsqu'il releva les yeux, revenant par la même occasion à la réalité, la jeune femme avait disparut.