Chapitre 12 - Bienvenue dans l'En-Bas

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Une jeune fille aux cheveux blonds lui descendant jusqu'aux épaules marche rapidement. Elle évite de justesse une sorte d'aéronef en baissant la tête. Devant elle, des bâtiments vertigineux semblant être fait d'une matière brillante similaire au verre se dressent à l'infini. Ses yeux dégagent une forme d'émerveillement et un large sourire est ancré sur son visage. Elle se retourne vers moi et plonge son regard dans le mien sans perdre son esquisse. Elle me tends la main, accueillante. Lorsque j'avance la mienne, l'image se disloque, elle devient lointaine, floue, inaccessible. Je la perds à nouveau. Tout devient noir.

Joe se réveilla en sursaut, la respiration haletante et le coeur battant. Angie. Son visage ensoleillé dansait encore devant ses yeux alors qu'il les ouvrit doucement. Il faisait encore nuit noire. Après vérification sur sa montre, il découvrit qu'il ne s'était endormi qu'une petite heure après le message de Mélanie. L'air était frais, il en avait la chair de poule, et ce à cause du pare-brise désormais inexistant. Joe vérifia les sparadraps imbibés d'un baume trouvé dans la trousse de secours du coffre, aucun ne semblait s'être détaché de ses brûlures. Il grimaça en se relevant à cause du frottement du tissus contre ceux-ci. Toute la maisonnée dormait encore, ou plutôt la voiturée pensa le jeune homme en soupirant. Impossible de se rendormir après un rêve pareil, il le hantait encore et valsait dans son esprit sans qu'il puisse le chasser. Trouver Leïla, ils devaient trouver Leïla. Mais où était-elle ? N'étais-ce pas à elle de les trouver ? Joe introduisit la clé dans la serrure et la tourna d'un mouvement sec, faisant ronronner le moteur. Il ne souhaitait réveiller personne, la situation était déjà suffisamment compliqué, surtout pour Julia. Il enclencha la marche avant et se mît à rouler aux abords de la limitation en vigueur, si elle l'était toujours. L'air glissait sur son visage, plaquant ses mèches de cheveux vers l'arrière et faisant voleter son écharpe utilisée un peu plus tôt comme couverture de fortune. Il accéléra. Qui pouvait bien lui reprocher de rouler vite lorsque la Terre est aux mains d'aliens meurtriers ? Encore. Et encore. Le moteur vrombissait à présent et le vent giflait son visage, rendant ses yeux secs et ses lèvres gercées. Il approchait des limites de la Range Rover, soit 260 km/h. La route n'était plus qu'un tapis roulant défilant à toute allure sous ses pneus, les traits blancs devenaient hypnotiques s'il les fixait plus de quelques secondes. Chaque coup de volant un peu trop brutal pouvait les faire basculer dans le fossé, mais il se sentait libre, comme si ce vent glacial était celui de son indépendance retrouvée. Il sourit. Ses dents blanches miroitèrent dans l'immensité obscure et dans les phares du véhicule qu'il croisa, arrachant son rétroviseur au passage. Il n'entendit pas même le son de celui-ci se brisant sur le sol tant ses oreilles bourdonnaient. Soudain, alors qu'il commençait à s'habituer à cette vitesse extrême, une silhouette se dressa sur sa route, pile devant son capot. Il appuya de toutes ses forces sur la pédale de frein, si bien que son corps se heurta violemment contre le volant. Il serra les dents, se cognant le visage contre le tableau de bord et vérifia d'un coup d'oeil que personne à l'arrière n'était blessé. Ils étaient tous réveillés, évidement, mais ils semblaient s'être prit uniquement les coussins des fauteuils avants. Julia tenait sa main contre son nez, il était en sang,  et Hunter s'était ouvert tout le bras en protégeant son visage. Le véhicule s'immobilisa de profil sur la chaussée, pile devant la silhouette aperçue. Joe était essoufflé, il venait de voir sa vie défiler devant ses yeux et une envie irrépressible d'uriner pressa sa vessie. Le contre-coup du stress pensa-t-il. Il s'agissait d'une femme, au vu de ses courbes moulées dans un body noir colle-au-corps. De longs cheveux noirs tombaient jusqu'au bas de son dos. Elle se retourna vers Joe avec un naturel déconcertant, comme si cette rencontre à haute vitesse était parfaitement normale.
- Leïla... souffla le jeune homme.
- Joe. sourit-elle rapidement avant de reprendre son visage fermé et froid, bien que non-dépourvu d'un charme fatal.
- Tu aurais pût prévenir.
- J'aurais pût.
Elle se dirigea jusqu'à la porte conducteur et fît signe à Joe de s'asseoir à côté. Il obtempéra en jetant un regard anxieux aux passagers arrière. Ce fût Big Jim qui prit la parole le premier :
- On peux m'expliquer ce qu'il vient de passer ?
- Une rencontre un peu trop rapide. dit Leïla en esquissant un mince sourire.
- Mélanie nous a contacté tout à l'heure. continua Julia. Apparement, tu es la seule personne pouvant nous mettre en sécurité.
- Ce n'est pas si facile, je n'ai pas ses pouvoirs.
- Ses pouvoirs ? Est ce quelqu'un pourrait un jour nous expliquer de A à Z ce qu'il se passe sur cette planète ? s'énerva Hunter en agrippant le siège où était installé la jeune femme.
- Mélanie vous racontera bientôt, j'en suis sûre. Pour le moment, sachez juste que nous devons rejoindre l'En Bas, c'est à dire la cité des Atlantes. Et que pour cela, les Atlantes n'ont qu'à se téléporter en contrôlant leur molécule entre les deux mondes. Sauf que certaines d'entre nous ont été privé de leurs pouvoirs à cause du rôle qu'elles exercent, et je fais partie de celle-là.
- Génial, en plus de ça, on écope d'une sous-fifre. marmonna Jim dans sa barbe.
- Alors, comment pouvons nous rejoindre l'En Bas ? demanda la rousse en fusillant le conseiller municipal du regard.
- Il y a une entrée terrestre entre les deux mondes. dit-elle en ignorant la remarque de l'homme, ne souhaitant pas faire de mort avant l'heure.
- Où se trouve-t-elle ?
- Dans le temple de l'Alpha Pichu à Cuzco.
- Mais c'est au...
- Au Pérou, oui.
- Et donc, on y va comment ? demanda Hunter.
- C'est pour ça que je suis là. On est à 1h de route de la zone militaire de Scranton. Ils font partir leurs derniers avions pour les rapatrier sur New York. Ordre des Adénoïd.
- Adénoïd ?
- C'est le nom de ce peuple envahisseur.
- Passons le nom étrange. reprit Jim. Quand partent ces avions ?
- Dans exactement une demi-heure. répondit Leïla en zieutant la montre de son passager.
- Fast And Furious, le retour. grogna Jim en se plaquant contre le dossier.
En effet, Leïla braqua violemment la cinquième en forçant le levier de vitesse et fît rugit le moteur, plaquant son pied sur la pédale d'accélérateur. Et ce fût parti pour 30 minutes de pure folie automobile.





After The Dome [ Tome 1 : L'Invasion ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant