Et un jour... (Auto Édition)

Chapitre 4 ~ Ethan

Sept heures du matin.

J'ai rêvé d'elle toute la nuit. J'espère qu'elle a bien dormi. Je me lève de bonne humeur avec une seule idée en tête, lui répondre, mais il est trop tôt. Pendant mon petit déjeuner, je continue d'avancer sur mon dossier, le réexamine pour être au top lors de ma présentation.

Dix heures.

Je ne tiens plus et prends mon téléphone. Supposant qu'elle ne se souvienne plus du message qu'elle m'a envoyé cette nuit, je souris à cette hypothèse. J'aurais voulu être là pour voir ça. J'ose enfin lui demander de dîner avec moi ce soir et elle accepte volontiers. J'ai tellement hâte de la revoir. Aura-t-on toujours cette sorte d'attraction entre nous ? Du plus loin que je me souvienne, je n'ai jamais été attiré comme ça par une femme avant elle, pas autant, ce qui me fait peur et me pousse à la revoir. M'ayant donné son numéro de téléphone, je présume qu'elle est célibataire... J'ai un grand nombre de principes et de valeurs dans ma vie, je suis une personne entière dans mes relations, détestant le mensonge et les trahisons.

Douze heures.

Je décide d'emmener Arthur au restaurant avant la réunion. Nous décidons d'aller dans une petite brasserie située pas très loin du bureau de monsieur MacDowell, ce qui nous permettra d'y aller à pied après le déjeuner. Le temps clément et doux nous permet de nous installer en terrasse pour prendre l'apéritif et éviter à Arthur de sortir pour fumer sa cigarette. Ce dernier reçoit un appel de sa femme. S'excusant, il s'éloigne de quelques pas. Pendant ce temps, je scrute les immeubles et commerces autour de moi. C'est une très jolie rue, bien aménagée, avec beaucoup de charme. Brusquement mon cœur s'arrête en distinguant Lilou, les bras autour du cou d'un homme qui lui offre des fleurs. Non... Ce n'est peut-être qu'un ami ? Je suis tellement concentré sur eux que je n'ai même pas fait attention que la serveuse avait apporté nos verres. Arthur revient juste à ce moment-là. Les yeux toujours fixés sur eux, j'assiste à la scène, impuissant. Elle explose de joie. Moi, j'explose tout court. J'ai du mal à respirer, ma gorge se serre. Pourquoi m'a-t-elle menti ?

— Ça va Ethan ? Tu es tout pâle !

— Oui, un coup de froid, je pense...

Me sentant trahi, malgré notre récente rencontre, je me sens mal, perdant l'appétit. Pendant tout le repas, je n'ai de cesse de les observer, triturant ma fourchette contre la nappe.

— Tu ne vas vraiment pas bien Ethan. Va te reposer à l'hôtel si tu le souhaites, je m'arrangerai avec monsieur MacDowell.

— Hors de question ! Cette réunion est très importante, il faut que j'y assiste. J'ai juste besoin de marcher et de changer d'air.

Je demande expressément l'addition en jetant un dernier coup d'œil dans sa direction et ma décision est prise.

Malgré mon état de stress, la réunion a été un succès. Monsieur MacDowell a grandement apprécié notre travail et nous félicite. Pour finaliser le projet, nous prenons un prochain rendez-vous d'ici quelques semaines. Après des mois de travail acharné, nous avons réussi. Fier de mon équipe, nous décidons d'aller fêter ça au bar du coin.

— Deux coupes de champagne, s'il vous plaît !

— Ça a l'air d'aller mieux ?

— Oui, je t'ai dit un coup de froid. Le climat est diffèrent ici comparé à Miami.

— C'est sûr, mais quand même, ça t'a pris d'un coup...

— Ça ne prévient pas ce genre de choses !

— Pas faux ! Bon, j'ai hâte de retrouver ma femme et mes enfants demain, tu rentres lundi toi, c'est ça ?

— Finalement, je rentre en même temps que toi. Je n'ai plus rien à faire ici à présent !

— Je croyais que...

— Je finaliserais à distance ! le coupais-je.

Ne voulant rien divulguer pour le moment, je reste muet et prends un moment pour envoyer un message à Lilou et lui annoncer mes adieux. Je n'aurais jamais rien tenté si j'avais su qu'elle n'était pas libre.

Deux heures plus tard, nous voici à l'aéroport prêt à embarquer. Avec un pincement au cœur, j'admire une dernière fois le sol français et détourne la tête du hublot.

Je dois l'oublier...