Et un jour... (Auto Édition)

Chapitre 17 ~ Lilou

J'aurai dû manger aujourd'hui et surtout ne pas boire ce soir ! Je me sens ridicule devant Ethan. Quand je pense que l'on devrait être au restaurant tous les deux à l'heure qu'il est au lieu d'être vautrée sur mon canapé. Mes dents grincent et mon corps se crispe aussitôt en repensant à Noa et ses mensonges. Comment a-t-il pu me faire ça ? On m'avait déjà mise en garde contre lui, mais je me voilais la face. Enfin, jusqu'à ce soir. Je m'en veux tellement, culpabilisant de lui avoir fait tant confiance et d'avoir surtout été aussi stupide !

— Calme-toi, tout va bien maintenant ! dit Missy décryptant mes pensées.

— Ethan ! Où est Ethan ? dis-je paniquée, ne le voyant plus dans la pièce.

— Dans la cuisine à te préparer un encas, chanceuse ! s'exclame Missy en souriant.

Une vague de soulagement me parvient. Tout est mélangé dans ma tête, un sacré bordel même. En peu de temps, j'ai vécu trop d'émotions, de stress et de fatigue.

« Je suis là maintenant, je vais m'occuper de toi ... ». Cette toute petite phrase qui fait l'effet d'un relaxant naturel. Il est venu... Mes lèvres s'étirent à cette parenthèse.

— Ça va mieux, on dirait ? demande Ethan me tendant un sandwich.

— Merci, oui, beaucoup mieux, depuis que tu es là... dis-je en rougissant.

Il me répond avec ce sourire qui te ferait tomber par terre et je pense que j'ai eu ma dose aujourd'hui. S'approchant de moi, il me donne un baiser sur le front et nous nous regardons un long moment sans parler.

— Ouais, d'accord. Je sens mauvais moi, c'est ça ? dit d'un coup Missy en faisant la moue.

— Excuse-nous ! dis-je sortant de ma bulle.

— Mais non, je plaisante, ça me fait trop plaisir de vous voir comme ça. D'ailleurs, je vais vous laisser tous les deux.

— Reste, ça ne nous dérange pas ! dis-je en regardant Ethan en parlant pour lui sans m'en rendre compte.

— Oui, reste Missy, je t'assure que tu ne pues pas ! répond Ethan en rigolant.

— C'est gentil les amoureux, mais les plans à trois ne m'intéressent pas ! rétorque Missy fière de sa repartie.

Nous explosons de rire tous les trois. Cela me fait vraiment plaisir qu'Ethan et Missy s'entendent bien et puis c'est vrai qu'elle ne nous dérange pas, mais j'avoue qu'un moment seul avec lui ne me déplairait pas non plus.

— Je vais te ramener Missy, tu n'as pas de voiture et tu ne vas pas prendre le bus toute seule à cette heure-ci, on ne sait jamais ! dit Ethan prévenant.

— Non, resté tous les deux ! C'est bon, Yanis passe me prendre !

— Yanis ? dis-je surprise.

— Oui, pourquoi ?

— Non, rien... Tu lui passeras le bonjour.

Dix minutes plus tard, Yanis attendait effectivement Missy en bas de chez moi. Ces deux-là sont souvent ensemble dernièrement, ce qui m'inquiète un peu, car Missy l'a déjà fait souffrir en batifolant à gauche et à droite, sans même se rendre compte qu'à côté d'elle, il y avait un homme qui était éperdument amoureux d'elle. Yanis m'avait dit pendant notre séjour à Londres qu'il était passé à autre chose, mais ce rapprochement pourrait certainement réveiller en lui cet amoureux transi. Il va falloir que je lui parle.

J'ai englouti mon sandwich en un rien de temps remplissant mon estomac beaucoup trop vide. Quand Ethan revient après avoir accompagné Missy jusqu'à la voiture de Yanis, je suis toujours dans le canapé, le regardant s'avancer vers moi. Il est beau, gentil et il est à moi.

— À quoi tu penses ? dit-il.

— Que j'aie de la chance de t'avoir rencontré...

— C'est moi qui ai de la chance et je remercie ta maladresse de m'être rentré dedans ce jour-là ! dit-il avec un sourire taquin.

Je lui tape sur l'épaule en riant.

— C'est plutôt toi qui ne regardais pas devant toi ! rétorquais-je toujours en le chahutant.

Une bataille de chatouilles et de rire se mettent en place. Les coussins et tout ce qu'il y avait sur le canapé ont valdingué partout dans la pièce. Nous nous arrêtâmes essoufflés tous les deux, dans les bras l'un de l'autre et nous nous embrassons intensément, comme si notre survie en dépendait. Je finis par glisser du canapé et me cogne la tête sur la table basse. AIE ! Mais quel boulet ! Ethan s'accroupit à côté de moi.

— Ça va ?

— Oui, il faut juste que je pense à mettre de la moquette chez moi en triple épaisseur et des meubles en mousse ! sortais-je en me tenant la tête.

— Je pense surtout que tu as besoin de te reposer ! Au lit mademoiselle, je n'ai pas envie que tu ressembles à éléphant Man à force de te cogner ! dit-il amusé.

— Non, tu sors juste avec un boulet... Tu restes avec moi ?

— Seulement, si tu en as envie...

— Alors reste...

— D'accord...

Passant à côté de mon bureau, je distingue le dossier pour Stan que je dois lui apporter demain matin à neuf heures. J'avais complètement zappé et j'ai plutôt intérêt d'être à l'heure ! Il est tard, le réveil va être difficile et je sens que mon rendez-vous avec monsieur grincheux ne va pas être de tout repos.

— Lilou... ? s'interroge Ethan en me voyant réfléchir.

— Oui, excuse-moi, c'est juste que j'avais complètement oublié mon rendez-vous avec mon patron demain matin.

— Je te déposerais si tu veux ? Et si tu n'as pas autre chose de prévu, on déjeunera ensemble demain midi ?

— Ça marche ! dis-je en lui sautant au cou.

Nous partons nous coucher tout timidement, s'allongeant l'un près de l'autre. Ses bras m'entourent chaleureusement et je me sens bien. Très bien. On se fait des papouilles pendant un moment et c'est très agréable. Je n'ai plus envie qu'il parte, je l'accrocherais même au lit s'il le faut !

— Dors maintenant Lilou, tu en as besoin. Fais de beaux rêves... me chuchote-t-il à l'oreille et m'embrassant dans le cou.

— Oui... Chef... répondis-je déjà presque inerte.

Blottie contre lui, un bonheur immense conquit mon corps, me sentant en sécurité dans ses bras.

Je m'endors sereine, jusqu'au moment où...