Self-confidence 1.1

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J'étais assise au fond de la classe côté fenêtre, M. Hemmings faisait son cours de philosophie. Il était l'un des profs les plus jeunes, d'après les autres filles de ma classe qui faisait des recherches sur lui, il n'aurait que 22 ans. On nous a expliqué que le proviseur était le beau-père du professeur, ce qui lui a tout de suite donné accès à un poste après avoir réussi son concours d'enseignant.

Il était magnifique, serte mais M. Crambel -le principal- nous a immédiatement prévenus la veille, que nous ne sommes pas en droit de lui faire des avances ou quoique se soit. Il restait un professeur, jeune et beau mais professionnel. Il était strictement interdit de flirter avec, ou même de le voir en dehors de l'enseignement.

Plusieurs filles le voulaient. On pouvait en être sûr car avant de passer un pied dans la salle, elles baissaient le décolleté de leur chemise ou déboutonnaient un voire deux boutons. Elles pouvaient passer de petites filles sages à filles provocantes. Je voyais souvent que M. Hemmings était mal à l'aise face aux sourires aguicheurs et aux poitrines volumineuses. Personnellement j'en rigolais mais comme on le dit vaut mieux en rire qu'en pleurer non ?

Je remontais les manches de mon pull gris et prenais une feuille blanche et différents crayons de papiers pour commencer un nouveau dessin. Je n'étais pas douée pour beaucoup de choses mais par contre pour l'art, je faisais -sans me vanter- de belles œuvres.

Je commençais avec mon crayon fin à dessiner le visage du meilleur ami de mon demi-frère. Il était d'une beauté troublante, il était gentil, l'homme parfait. On s'entendait à merveille mais Michael n'était pas vraiment d'accord que je fréquente son meilleur ami. Calum me plaisait oui, mais je respectais le choix -incompréhensible- de mon demi-frère. Il était tout pour moi donc je ne voulais pas me le mettre à dos.

Les traits fins de Calum apparaissaient de plus en plus, quand je décide de prendre un crayon à mine grasse, je lève la tête et tombe nez à nez avec un torse d'homme avec une chemise noire rentrée dans un pantalon lui aussi noir. Merde. M. Hemmings.

«Vous vous ennuyez mademoiselle Moonking ?» demande le professeur, je baisse la tête sur mon dessin et le range aussi vite que je l'ai sorti dans une pochette remplit d'autres dessins. «Vous viendrez me voir à la fin du cours.»

Je hoche la tête et fais un doigt d'honneur quand le prof à le dos tourné, aux autres qui me fixaient depuis un petit moment, jaloux que M. Hemmings m'ait parlé.

Qu'est-ce-qu'il va bien pouvoir me dire ? Je n'avais pas l'habitude qu'un enseignant me convoque ou même qu'il sache mon nom. Jamais un prof ne m'a adressé la parole sauf pour faire l'appel au début du cours et encore parfois ils m'oublient.

Je passais le reste de l'heure à compter le nombre de feuilles qui tombaient de l'arbre par la fenêtre. 67 pour être exact si je n'en n'ai pas oublié.

La sonnerie sonnait lorsque la 68 allait tomber. Je me levais de ma chaise et rangeais mes affaires dans mon sac m'apprêtant à partir pour ne pas faire face aux beaux yeux de mon enseignant.

«Iliana ?» Une voix m'appelait lorsque je passais un pied en dehors de la classe. Je me retournais et fis face à Hemmings. «Tu peux venir s'il te plaît ?» Je hoche la tête. «Bien. Peux-tu fermer la porte ?»

J'exécutais sans broncher et partais m'asseoir sur la chaise que le professeur me montrait d'une main pendant que lui se posait contre la table devant moi.

«Je me dois de te prévenir ou au moins de faire quelque chose. Tu ne peux pas te permettre de ne pas écouter les cours avec tes résultats Iliana. Tu comprends ? Je ne dis pas ça méchamment mais c'est pour toi.» Je baisse la tête étant honteuse de n'avoir eu qu'une seule note au-dessus de la moyenne depuis le début de l'année -en sport serte mais bon-.

«Y-a-t-il quelque chose que je peux faire ? Pour améliorer tes notes ?»

«Je... Je suis vraiment désolée monsieur mais je ni arrive pas. Je n'arrive à rien retenir depuis toute petite. Pardonnez-moi.» continuais-je les larmes me bordant les yeux, je laissais mes cheveux recouvrir mon visage pour ne pas que mon enseignant ne voit la tristesse que j'ai dans les yeux.

Depuis la mort de mon père, ma mère me décourageait, me disait que j'étais une bonne à rien... J'ai commencé à la croire jusqu'à ce qu'elle aussi décède, le seul problème est que je n'ai pas réussi à me reprendre en main. J'ai un manque de confiance en moi immense.

Je sens un poids brûlant sur mon épaule qui me fait relever la tête instantanément. M. Hemmings faisait des vas et viens de mon épaule à mon bras. Des frissons me parcouraient mais j'essayais de ne rien laisser paraître.

Merde. C'est mon professeur. N'oublies pas.

«Je ne veux pas te faire pleurer. Mais juste t'aider. Je peux, je ne sais pas moi... Te donner des cours le soir pour te réexpliquer les cours que tu as eus la journée ?»

«Vous feriez ça pour moi ?» Mon visage s'illumina.

«Bien sur ! Si cela peut t'aider ! Tu veux que l'on commence quand ?» Me demande mon professeur.

«Quand vous voulez !» souriais-je.

«Après-demain ? Je ne pourrais pas demain.» Je hochais la tête et le laissais continuer. «En échange je peux avoir quelque chose ?»

Cette question me troublait. Que voulait-il en échange ?

Yes, sir. II l.hOù les histoires vivent. Découvrez maintenant