Elle était seule, pour changer.
Recroquevillée entre ses draps froids, sursautant à chaque éclair, gémissant quand le tonnerre hurlait sa colère. Elle n'avait jamais aimé les orages, mais avant c'était son père qui la rassurait.
Là, il n'y avait personne.
Léo était parti, enfin elle l'avait plus ou moins jeté dehors.
Pourtant c'était elle qui lui avait proposé de dormir chez elle, elle n'aurait pas dû faire cela, elle le regrettait. Il s'était excusé, disant que sa mère s'inquièterait, et qu'elle avait besoin de lui. Puis il avait passé la main dans ses cheveux, d'un geste agacé. Cléa avait pensé que ça devait être elle qui l'agaçait, pourquoi avait-elle posé cette question ?
Alors elle l'avait plus ou moins mis à la porte, s'il ne voulait pas d'elle, qu'il parte. Léo avait paru étonné de sa réaction, il n'avait rien dit, n'insistant même pas pour rester au moins jusqu'à ce que la pluie cesse.
Quand elle avait fermé la porte, Cléa avait laissé s'échapper les larmes qui menaçaient de déborder de ses yeux depuis quelques minutes.
Elle pleura, étouffant ses sanglots avec ses mains, puis avec son oreiller quand elle fût assez près de son lit. Là elle avait attrapé sa couette, et s'était laissée tomber au sol.
Elle avait fait le mauvais choix en mettant Léo à la porte, mais ses gestes avaient été contrôlés par le sentiment d'être à nouveau abandonnée.
Mais, c'était peut-être une bonne chose aussi. Il ne fallait plus qu'elle le voit, pour ne pas que Thomas lui fasse de mal. L'esprit embrouillé elle gémit, et décida qu'elle avait fait le bon choix finalement, il fallait qu'il parte, qu'il se fasse d'autres amis, et qu'elle reprenne sa vie d'avant.
Emmitouflée, elle repensait à la journée. Quand elle avait décidé de sécher les cours, de ne pas voir Léo ou Thomas. Quand elle était finalement allée au cerisier pour dessiner, espérant malgré elle que Léo la rejoigne. Puis la peur, la peur qui l'avait suivie avec plus ou moins de force, depuis qu'elle avait vu ce message sur sa porte. Avait-elle fait une erreur en voyant Léo ce soir ? Que ferait Thomas s'il l'apprenait ? La culpabilité reprenait le dessus, qu'avait-elle fait ?
Rien n'allait, tout partait en vrille sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit.
Il fallait que ça s'arrête.
Elle voulait en finir.
*
Un bruit, strident, désagréable, sembla prendre place dans son esprit. Elle grimaça et ouvrit des yeux fatigués.
La couette était toujours autour d'elle, enroulée comme un cocon, pour la protéger du monde entier.
Elle avait mis du temps à s'endormir, pensant à Léo, à Thomas, et à ce qu'elle pouvait bien faire pour changer tout cela, pour que tout aille bien. Elle avait repensé à partir, mais elle ne voulait pas. Après tout, toute sa vie était ici, elle avait grandi ici.
Le bruit recommença et Cléa grimaça. C'était presque insupportable. Mais elle se rendit compte que c'était la sonnette qui retentissait, quelqu'un était à la porte. Il fallait qu'elle se lève, ce qu'elle fit de mauvaise grâce alors que le bruit retentit une troisième fois et qu'elle criait un 'J'arrive !' énervé.
Quand elle ouvrit la porte, elle tomba sur le sourire de Léo, et ne sût pas quoi dire tellement cela la surprenait de le voir là.
Elle pensait qu'il allait l'abandonner, pourquoi s'accrochait-il autant ?
-Bonjour Cléa, ça te dit de venir au lycée avec moi? demanda-t-il d'un ton enjoué.
Les yeux bleus de la jeune fille se posa sur son sourire, et se perdit un instant dans son regard qui aujourd'hui tirait plus vers le gris que le bleu. Sûrement à cause de la luminosité.
-Je n'irais pas, répondit la jeune fille.
Léo fronça les sourcils.
-Tu ne peux pas rester ici pour toujours Cléa, tu dois aller de l'avant.
Mais pourquoi ne partait-il pas, tout simplement, comme tous les autres? Pourquoi cela devait être si compliqué pour elle? Qu'il parte à la fin! Qu'il s'en aille!
-Si j'ai décidé que je n'irai pas, je n'irais pas Léo !
Un voile de tristesse se posa sur le regard du jeune homme. Mais il lui sourit tendrement, même si c'était le sourire le plus triste que Cléa avait vu depuis longtemps.
-D'accord j'ai compris, tu ne veux pas de moi. Je suis désolée de t'avoir embêté.
Sa voix sembla se briser à la fin de sa phrase, puis il disparût. La culpabilité pris place dans le cœur de Cléa quasiment instantanément. Mais elle voulait pourtant qu'il parte, non?
-Léo attends ! cria-t-elle.
Son voisin de palier lui hurla de se taire. Elle ravala sa colère et s'élança dans son appartement à la recherche de vêtements et de chaussures. Puis elle ressortit, attrapant ses clés au passage. Un coup d'œil à l'horloge lui apprit qu'en effet, il était bien trop tôt pour crier sur le palier.
Elle descendit les escaliers en quatrième vitesse, il fallait qu'elle rattrape Léo, qu'elle s'excuse. Puis elle lui expliquerait, elle lui dirait que ce n'était pas possible qu'ils continuent de se voir. Pour son bien, pour ne pas que lui aussi souffre. Il ne fallait pas qu'il parte avec l'idée qu'elle ne l'avait pas apprécié en tant qu'ami, mais que c'était peut-être la meilleure chose qui lui soit arrivé depuis la mort de ses parents.
Elle ouvrit les portes de son immeuble à la volée, et scruta sa rue. Mais Léo n'était pas là. Seuls quelques étudiants et lycéens marchaient au ralenti sur le goudron des trottoirs pour se rendre en cours. Elle serra le poing et s'élança à droite, un peu au hasard. Ses semelles claquaient contre le sol au rythme de ses pas. Puis elle ralenti pour observer la rue à sa droite, sombre en ce matin pluvieux, mais c'était une impasse alors elle continua tout droit.
-Léo, je suis désolée, souffla-t-elle entre deux expirations erratiques.
Elle n'était pas endurante, et elle manquait déjà de souffle. Elle se maudit intérieurement, il fallait vraiment qu'elle se remette au sport.
Une nouvelle rue, coincée entre deux immeubles, s'offrit à sa droite, pleine de mauvais souvenirs, c'était là qu'elle se faisait agresser en général. Mais un mouvement au croisement l'incita à emprunter cette rue. Léo était-il là ?
-Léo ! hurla-t-elle.
Peut-être avait-il prit ce raccourci pour aller au lycée, c'était tout à fait logique, ça ne pouvait être que lui. C'était forcément lui. Son esprit était tellement obnubilé par ce croisement où Léo aurait disparût qu'elle ne vit pas le bras qui lui barra le chemin, la propulsant contre le mur et lui coupant la respiration.
Un homme la maintenait contre le mur, et son haleine fétide empêcha la jeune fille de respirer convenablement. Déjà qu'elle était à bout de souffle à cause de sa course, elle avait l'impression d'avoir juste assez d'air pour éviter de tomber dans les pommes.
-Je croyais pourtant avoir été clair au sujet de ce Léo, non?
La jeune fille ouvrit des yeux horrifiés, elle connaissait cette voix. Thomas.
-Apparemment non. Ah, c'est bien dommage pour lui.
Voilà un nouveau chapitre!
J'aurais voulu l'améliorer avant de le poster, mais comme je n'ai pas de temps en ce moment, et que je voulais vraiment vous mettre une nouvelle partie de l'histoire, la voici!
Je la changerai peut-être plus tard, quand j'aurais du temps (si j'en ai un jour, mes études sont ma priorité évidemment)
Merci de suivre cette histoire (pour celles/ceux qui le font!) et bonne lecture :)
CrazyIsBeauty
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Sous le cerisier [en pause]
General Fiction-Que fais-tu ici? demanda-t-il. Elle leva la tête vers le ciel, caché en partie par les branches de l'arbre. -J'essaie d'oublier. Histoire entièrement créée par moi, merci de ne pas plagier! J'ai mis l'histoire en mature parce qu'il y a quelques scè...