Terrible menace

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L'homme qui la maintenait n'était en fait qu'un élève de Terminale, mais il devait sûrement faire partie du club de boxe pour la bloquer de cette manière. Elle pouvait à peine respirer, son bras appuyant sur sa cage thoracique. Les mains de la jeune fille s'agrippaient à la peau du boxeur, tentant de se libérer, en vain.

-Laisse-la un peu respirer Karl, soupira Thomas.

La jeune fille avait beau tenter de voir son ex-ami, mais il était en retrait derrière le dénommé Karl. Il devait l'avoir trouvé parmi les pires élèves, ou les plus idiots, pour qu'il lui obéisse de cette façon. Soit il n'avait qu'une envie, tabasser ce qu'il trouvait ; ou d'une façon ou d'une autre, Thomas lui avait fait croire qu'il avait besoin de lui, et le pauvre Karl l'avait cru. Et maintenant il lui obéissait comme un chien. Thomas avait toujours été doué pour manipuler les gens.

La pression sur sa poitrine s'amenuisa, lui permettant de respirer plus librement, mais elle ne pouvait toujours pas s'enfuir.

-Laisse-moi partir ! cracha-t-elle, dès qu'elle eût assez de souffle pour le faire.

Thomas fronça les sourcils, sans arrêter de sourire pour autant.

-Je croyais t'avoir dit de t'éloigner de ce Léo, non ? Et là je te vois entrain de lui courir après, dit-il, ignorant ce que la jeune fille venait de dire. Je pensais pourtant que tu avais compris ce qu'il lui arriverait si tu me désobéissais.

Deux ombres sortirent de l'obscurité derrière Thomas. Deux élèves tout en muscles à nouveau, comme Karl. Des boxeurs aussi ?

-Aller le chercher, et n'hésitez pas à lui faire mal, ordonna Thomas.

-Non ! hurla Cléa.

Elle voulut crier à nouveau mais la main de Karl s'écrasa violemment contre sa bouche, l'empêchant de sortir le moindre son. Alors elle fit la dernière chose qu'elle pouvait faire, elle commença à pleurer malgré son envie de montrer à Thomas qu'elle était forte.

-Pauvre petite, soupira celui-ci, avec dans la voix une note amusée qui prouvait qu'il ne pensait pas du tout ces mots.

Puis il posa sa main sur l'épaule de Karl, qui tourna sa grosse tête vers lui.

-Relâches-là, je m'en occupe, ordonna Thomas.

Le boxeur lui obéit et Cléa tenta de profiter de l'occasion pour s'enfuir. Elle était sur le point de s'élancer vers la droite, là où était partis Léo et les autres boxeurs, mais elle reçut un coup violent dans la mâchoire, la douleur fit qu'elle s'écroula au sol.

Dans sa bouche il y avait un fort goût cuivré, elle saignait de la lèvre sûrement, encore, ou peut-être qu'elle s'était mordu la langue, c'était difficile à dire, elle avait mal partout.

Elle releva la tête, étendue sur le sol, et deux yeux noisette la fixaient avec un mépris total. Sa mâchoire la faisait beaucoup souffrir, elle porta sa main fraîche à sa joue, espérant ainsi calmer la douleur, en vain.

-Va rejoindre les autres, ordonna Thomas, sans quitter Cléa des yeux.

Karl hocha la tête, et se dirigea lui aussi vers le croisement où Léo avait disparût.

Cléa était maintenant seule avait son pire ennemi, en position de faiblesse qui plus est, qu'allait-elle faire ?

-Pourquoi fais-tu tout cela ? demanda-t-elle, ignorant la douleur dans sa mâchoire.

Le sang afflua dans sa bouche et avec une grimace de dégoût elle cracha pour ne pas avoir à l'avaler.

Les traits de Thomas se déformèrent pour se transformer en un masque de colère, plaqué sur son visage comme une réflexion de ce qu'il éprouvait maintenant pour la jeune fille.

-Tu oses me demander ?! Ne me dis pas que tu as oublié.

-Je n'ai rien fais Thomas ! Tu le sais très bien ! s'emporta Cléa.

-Tu mens ! répondit-il sur le même ton.

Puis sa main claqua contre la joue de la jeune fille, qui gémit sous la douleur conjuguée de cette attaque et de toutes les autres.

-Tu l'as tuée Cléa ! Tu étais tout pour elle, tu l'as abandonnée ! Et maintenant elle est morte, putain !

Il tourna sur lui-même en portant ses mains à son visage pour tenter de calmer la haine qui montait rapidement en lui.

-Tout est de ta faute, continua-t-il.

-Mes parents venaient de mourir Thomas, tu le savais ! Elle aussi !

Le jeune homme tournait en rond, ses pas rythmés par la colère bien trop puissante pour qu'il réussisse à la contenir. Cléa avait peur qu'il explose d'une façon ou d'une autre, et qu'il lui fasse encore plus mal que ce qu'elle avait pu vivre jusque-là. Mais il fallait qu'il comprenne qu'elle n'y était pour rien, c'était peut-être sa seule chance. Cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas été seuls pour parler.

-J'avais besoin d'être seule, de me retrouver, et pour cela il fallait que je m'éloigne de vous. D'elle.

-Pourquoi ?! demanda Thomas en se tournant vers elle avec un geste de lassitude. Pourquoi nous as-tu abandonnés ? On a toujours été là pour toi, on t'aurait soutenue. Mes parents étaient même prêts à t'accueillir dans notre maison si tu étais d'accord ! Natacha aurait été tellement heureuse.

Il l'avait dit. Le prénom de sa sœur. Rapidement les larmes affluèrent aux yeux du jeune homme, et Cléa sentit son cœur se serrer douloureusement.

-Et maintenant elle est morte, termina-t-il dans un murmure.

Cléa ne savait plus quoi dire, la douleur que Thomas éprouvait lui déchirait le cœur, elle ne pouvait pas lui en vouloir quand il se comportait de cette façon. Elle se releva difficilement et s'approcha de lui. Il avait la tête baissé, rendue lourde par toutes les émotions qui devaient s'y entrechoquer. Mécaniquement, Cléa posa une main sur son épaule.

-Je suis désolée, souffla-t-elle.

Puis le temps sembla se suspendre, cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas eu un quelconque contact physique avec Thomas, enfin autre que les coups qu'elle avait pu recevoir de lui. Il ne bougeait pas, excepté quand un sanglot s'échappait de ses lèvres.

Elle n'avait jamais pu le consoler après la mort de sa sœur, alors elle le fit maintenant, tout en faisant attention de ne pas l'énerver. Bientôt il redeviendrait le Thomas violent et haineux, il fallait qu'elle profite de ce petit temps-mort le plus possible.

Puis il se releva la tête, les yeux embués par les larmes, et Cléa su que c'était fini.

-J'en veux pas de tes excuses ! s'écria-t-il en dégageant son épaule. Ça ne la fera pas revenir !

La mâchoire contractée il s'éloigna de Cléa, mettant une distance de quelques pas entre eux deux et la jeune fille sentit son cœur se serrer.

Puis il essuya ses larmes pour se redonner une contenance et s'approcha à nouveau d'elle, le pas agressif. Il leva la main vers son visage et Cléa ferma les yeux en s'attendant à recevoir un coup, mais une douleur aiguë au niveau de son cuir chevelu lui fit comprendre que Thomas avait préféré attraper fermement ses boucles brunes.

-Tu vas m'écouter maintenant. Je te ferais souffrir comme elle a souffert, comme j'ai souffert, et comme mes parents ont souffert. Et je te jure que te ferai regretter de ne pas avoir été dans cette voiture avec tes parents ce jour-là.


Voilà!

Un nouveau chapitre, comme prévu!

J'espère qu'il vous plaît, si c'est le cas dîtes le moi dans les commentaires! (sinon, dîtes moi ce qui ne va pas, je ne veux que m'améliorer!)

Bisous à tous et bonne lecture!

CrazyIsBeauty


Sous le cerisier [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant