Le silence pesant qui s'était abattu sur notre petit comité se brisa de nouveau par un bruit de verre cassé derrière moi. Oliver relevait la tête vers Ruby et lui lança ce regard que j'avais déjà vu au lycée. Ce regard qu'il accompagné d'un sourire narquois, ce regard qui signifiait que la personne qu'il avait face à lui allait souffrir.
- Salut Tomboy.
- Qu'est-ce que tu fais ici toi ?
- On m'a donné votre adresse, je suis venu fêter un joyeux anniversaire à la principale intéressée.
Il me jeta un regard, sans ironie, un regard franc, pur, triste. Ce regard dans lequel il avait mis tous ses sentiments des dernière années. Il avait mûri, avancé mais il restait le Oliver que j'avais connu. Gamin, joyeux, mélancolique, bruyant, concentré, maladroit. Andy se releva, se mit près de moi, son bras autour de mes épaules, jetant un regard terrifiant à Oliver. Il ne lui manquait plus que ses anciennes peintures de guerre et je m'écroulais au sol de terreur.
- Dégages Sykes, tu n'as rien à faire ici.
- J'ai pas de temps à perdre avec toi, Biersack, répliqua l'intru en insistant sur ne nom de son interlocuteur.
Je regardais l'assemblée derrière moi mais n'arrivait pas à croiser le regard de Thomas, il détournait sans cesse le regard, rouge pivoine. C'était lui qui lui avait donné l'adresse ? Faux frère. Je savais qu'il parlait encore de temps à temps à Oli mais je ne lui avais en aucun cas permis de lui donner mon numéro. Je décidais de prendre la situation en main. J'enlevais doucement la main de Andy de mon épaule et poussais légèrement Oliver assez loin dans le couloir pour pouvoir dépasser le pas de la porte et de la refermer derrière moi. J'entendis le cri de colère et d'incompréhension de Ruby derrière et je savais que j'allais devoir lui donner des explications. Je pris la main d'Oliver et le guidait avec moi à travers le couloir, l'emmenant dans les escaliers, les descendant aussi rapidement que je les avais monté. Je me mis derrière le bâtiment, près du local à poubelle.
- Il y a plus romantique comme endroit, examina Oliver.
- Je ne suis pas ici pour parler de romantisme avec toi Oli. Mais je tiens à te préciser que dans "Sid and Nancy", ils ont réussi à faire une scène romantique près d'une poubelle.
Je souris nostalgiquement, rien que deux phrases avec lui et je me revoyais assis sur mon lit après le lycée à parler pendant des heures de film et de musique. Je respirais en fermant les yeux :
- Pourquoi tu es là Oliver ?
- Je voulais te voir.
- Pourquoi ? demandais en gémissant de douleur.
- Tu me manquais. J'arrive pas à oublier. Tous les moments avec toi, ton odeur, ton sourire, tes yeux, tes dessins, cette manière que tu as de tirer la langue quant tu te concentres, quand tu râles quand la mine de ton crayon se casse.
Il s'adossa au mur poisseux en continuant son discours, se tenant la tête dans les mains.
- Tu me manques et ça me ronge. Ça fait cinq ans que tu es là sans être là. Je n'en peux plus.
Je le regardais. Son monologue était tout droit sorti d'un quelconque film romantique dans lequel l'héroïne se jetait dans les bras de son amoureux. Mais je n'étais pas un film romantique, ma vie se résumait à un film d'auteur fait avec deux héros et un casting limité à 6 personnes.
- Je peux pas Oliver, je l'aime.
- Plus que moi ? de demanda-t-il.
- Je l'aime.
- Et moi tu m'aimes ?
Les larmes affluèrent aux coins de mes yeux et je basculais la tête en arrière, tentant de les contenir.
- Je ne peux pas Oliver.
J'entendis du bruit de son côté et relevais la tête pour tenter de l'apercevoir. Il s'était relevé et se tenait à quelques centimètre de moi, ses yeux ancrés dans les miens. Ma respiration se bloquait tandis qu'il passait sa main hésitante dans mes cheveux courts. Sa tête se pencha un peu plus, jusqu'à n'être plus que la seule chose dans mon champs de vision.
- Oli, non.
- S'il-te-plaît.
Toutes mes barrières lâchèrent et je le laissais poser ses lèvres sur les miennes. Je mis mes mains dans son dos, essayant de le rapprocher de moi. Un manque se combla dans mon cœur, comme si pour une fois il pouvait battre avec force et vigueur, à jamais. L'adrénaline, cette drogue délicieuse et ô combien addictive, se répandit dans mes veines, les élargissant, faisant arriver le sang jusqu'à mon cerveau, brouillant mes terminaisons nerveuses, me faisant perdre l'once de raison qu'il me restait. Je me mis sur la pointe des pieds, cherchant à me grandir pour être encore plus près de lui. Dans ce baiser, je voyais les cinq dernières années de sa vie. Drogue, douleurs, manque, tristesse, joie, concert, manque, colère, concert, amis. Je tirais sur ses cheveux quand un bruit se fit entendre derrière nous. Je me reculais brusquement, mon visage devint livide de peur de voir Ruby en train de nous observer. Mais ce n'était que le chat abandonné de l'immeuble qui miaulait près de nous. Oliver essaya de se réavancer mais je reculais.
- Non. On ne peut pas Oliver.
- Pourquoi ?!
- J'ai une petite amie. Je l'aime. Je ne peux pas, je suis désolée.
- Laisse alors au moins être près de toi, ton ami, ton ennemi, ton amant, je m'en fous de la relation que l'on aura. Je veux juste que l'on m'associe à toi, que tu saches que j'existe.
Je lui souris tristement en reculant toujours.
- Laisse mon être ton ami, Lady Di. Je me retiendrais, je te le promets mais ne t'enfuis pas encore une fois.
Je hochais la tête, abasourdie. Il me vola un dernier baiser avant de disparaître dans les rues de Los Angeles pendant que je continuais de réfléchir. Il m'avait promis de se retenir, le problème c'est que moi je ne pense pas en être capable.
Voilàà petit chapitre en plus parce que je voulais pas que mllesykes meurt à cause de moi :'( Vos impressions sur notre petit Doli moment ?
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Don't Let Me Drown (Avec Oliver Sykes de Bring Me The Horizon)
FanfictionAprès le départ de Oliver, Diana se reconstruit. Suite de Save Me From Myself