''Il voulait simplement fermer les yeux et ne plus jamais les rouvrir.''
Louis aime la routine. Il aime se réveiller tous les matins à huit heure, prendre sa douche puis écouter de la musique jusqu'à l'arrivé de Suzanne à neuf heure, avec le petit déjeuner.
Il va ensuite lire un livre, deux heures environs avant de recevoir la visite du docteur Troy, le psychologue du Royal Marsden Hospital de Londres, service d'oncologie pour enfant. Car malgré ses dix neuf ans, Louis est dans un service pour enfant, il ne voulait pas briser sa routine, il ne voulait pas se séparer de Suzanne, ni de Lucie, et il ne voulait surtout pas se retrouver dans un service pour adulte, triste et sans vie. Ici les murs étaient décorés d'arbres, de fleures, de papillons et autres dessins qui donnent le sourire, ici le personnel était gentil, compréhensif alors que chez les adultes c'était un autre monde, un monde où Louis ne trouvait pas sa place.
Après la venue du Docteur Troy, Suzanne apporte le déjeuner et vérifie les perfusions, puis de nouveau seul, Louis pleure, parce que c'est l'heure des visites et que personne ne vient pour lui. Il se cache sous la fine couverture de son lit et pleure sa solitude, sa souffrance, sa maladie.. Il pleure sa triste vie qui n'en sera bientôt plus une.
Cette routine dure six jours puis Gloria vient le chercher pour le ramener chez lui, il se retrouve à nouveau seul dans cette grande maison froide et triste, cette maison qu'il compare souvent à ce qu'est devenu sa vie au fil des années. Il y avait des fêtes chaque samedis dans cette maison, il y avait ce garçon qui montait avec sa petite amie à l'étage puis qui l'embrassait jusqu'à en perdre le souffle, il lui murmurait « je t'aime » avant de l'embrasser à nouveau, comme deux jeunes amoureux le font à quinze ans.
Le jeune homme secoue la tête et s'enferme dans sa chambre, la musique dans les oreilles et il pleure, encore, allongé sur son lit à regarder le plafond blanc avec des étoiles lumineuses et des planètes. Les quatre dernières années défilent lentement devant ses yeux, quatre années où, lentement, il perdit ses amis, sa petite amie, puis sa famille, sans oublier sa réputation et sa raison de vivre.
Louis était musclé, tout le monde l'aimait au collège, il était populaire, intelligent et gentil, l'une de ses rares personnes qui parle avec tout le monde et qui ne juge personne. Louis était l'ami idéal, l'enfant parfait, l'élève modèle. Aujourd'hui il est maigre, pâle, il n'est plus l'adolescent qui faisait craquer toutes les filles, il n'a plus ses yeux bleus pétillant de malice et de joie de vivre, maintenant il ressemble à un cadavre, un cadavre à qui il ne reste que quelques mois avant de mourir officiellement car Louis est déjà mort, il est éteint, son regard est éteint tout comme son âme. Louis ne sourit plus, ne rigole plus, il ne fait plus de blagues comme avant, il n'a plus le droit de faire du sport, pour bien faire il ne devrait plus marcher non plus. Louis subit le peu d'existence qu'il lui reste, il reste allongé et pleure jusqu'à ce que la fatigue ne l'emporte. Gloria le réveillera le lendemain avec un petit déjeuné qu'il ne mangera pas, il regardera son téléphone mais personne ne lui aura envoyé de messages. Il appellera sa mère qui ne répondra pas et laissera un message sur son répondeur pour lui dire qu'il est à la maison et qu'il va bien. Il ira ensuite à la douche avant de retourner sur son lit et se remettre à pleurer, sous les épaisses couvertures, avec son ipod comme seul ami.
Cette routine là ne dure que deux ou trois jours, il se réveille ensuite avec des bouffés de chaleur, de la transpiration, incapable de respirer correctement puis Gloria l'emmène aux urgence du Royal Marsden. Il regagne ensuite sa chambre pour les six prochains jours, c'est ainsi qu'est la vie de Louis, un cercle vicieux.
VOUS LISEZ
Breathe || Larry Stylinson
FanfictionChaque personne, bonne ou mauvaise, est une étoile qui mérite de briller, même pendant un court instant. Il méritent tous les deux le bonheur mais peut être que le bonheur ne les mérite simplement pas.