Part 9

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Quelle expérience. Parce que oui c'est toute une expérience entrer dans une cité pour la première fois.

Il faut tout d'abord que je vous explique comment est ma vie au Canada pour que vous puissiez comprendre mon point de vue. En faite, j'habite en banlieue de Montréal dans se qu'on appel le grand Montréal.

Un petit cours de géographie s'impose. Montréal est une ile et tout autours il y a plein de ville que l'on peux accéder grâce aux multiples ponts. Le grand Montréal inclus l'iles principale (Montréal) ainsi que toutes ses villes voisine. Bref, généralement ces villes sont assez aisées financièrement. Donc si je vous dis que j'habite dans l'une d'elle vous comprendriez très vite ma situation.

El Hamdoulilah on vit bien et tout sa grâce au dur travail de mes parents. Ils se sont acharnés pour que l'on puisse avoir se qu'il y a de mieux. Nos débuts au Canada n'étaient pas les meilleurs, mais la persévérance porte ses fruits. Ils ont fait de multiples sacrifices pour sortir leurs enfants de la misère. Au paravent, on vivait à Montréal-Nord, un quartier assez démuni ou les gangs de rue faisait et font toujours en quelque sorte leur loi. Enfin la situation est beaucoup moins sérieuse que celle en France selon les dires, mais elle l'était assez pour que mes parents décident de nous sortir de ce quartier. Ils avaient peur spécialement pour mes frères qui pouvaient très facilement tomber dans ce cercle vicieux de l'argent facile. J'en ai assez dit je pense. Donc voilà c'est pour ses raisons là que j'habite dans un quartier majoritairement peuplé de «blancs bec» / Québécois.

Alors pour une fille qui est habituée à ce mode de vie, entrer dans une cité c'est toute une expérience.

J'avais les yeux grands ouverts, j'essayais tant bien que mal d'observer chaque recoin de cet endroit. À présent ma tête était levée vers le ciel, je regardais la plus haute des tours. C'est le premier bâtiment que l'on croise en entrant dans la cité. J'imaginais la vue que l'on pouvait avoir de là-haut. Ça doit être magnifique.

La voiture avançait toujours, nous étions dans une rue assez étroite. À notre gauche se trouvait une rangée de bâtiments alignés un a coté de l'autre et à notre droite après avoir dépassé la tours maitre il y avait une rangée de voitures stationnées, quelques arbres et qu'est-ce qui semblait être une terrasse. Cette terrasse était élevé et pouvait être accédée grâce à des escaliers. C'était en quelques sortes un grand air de jeux, une cour.

La voiture s'arrêta enfin. Badr venait de garer dans une des places à notre droite. Il se retourna vers moi et me dit:

Badr : Prend juste ton sac, on va laisser tes valises ici de toute façon t'va pas vouloir rester longtemps. J'suis sur.

Moi : Euh... D'accord.

Badr : Suis moi et essai de pas trop parler.

Moi : Pourquoi?

Badr : Bah avec ton accent la. Sa se voit tié pas d'ici il vont te manger tout cru.

Moi : (Avec une tête de choqué) Oui oui je vais essayer.

Badr : (Lui mort de rire) Ahh! Tu aurais du voir ta tête. Déstresse miss, je rigole. Ils sont gentils en vrai faut juste pas les chercher, mais quant même reste près de moi.

Je ne lui ai plus répondu et on est sorti de la voiture. J'ai suivi de près Badr jusqu'à la porte du dernier bloc de cette rue. Ce bâtiment là ne ressemblait pas trop aux autres de par sa hauteur (il était plus petit) et sa couleur. Il devait y avoir trois étages pas plus. Un numéro était inscrit en haut de la porte d'entré : 9.

Quelques hommes se tenaient non loin de là. Le reste d'entre eux occupaient d'autres blocs. Il y avait énormément de gens dehors, principalement des jeunes hommes bien sur. Je sentais tout les regard sur moi. Ce qui est tout a fait compréhensible, je suis une inconnue à leurs yeux, l'intrus du quartier. Mais c'est fou à quel point ils ont directement remarqué ma présence. Il n'y a eu aucun commentaire déplacé de leur part.

Avant d'entrer dans le bloc, Badr a salué ceux qui étaient devant. Le Salem habituel quoi. Ils le connaissent tous.

J'avais tellement hâte de le revoir après toutes ces années. J'étais ailleurs, dans mes pensées imaginer nos retrouvailles que déjà nous sommes devant la porte de son appartement.

J'étais derrière Badr. Il a frappé à la porte, puis après quelques secondes d'attente il l'a tout simplement ouverte puisqu'elle était déverrouillée.

Dès que la porte fut complètement ouverte, j'ai devancée Badr pour pouvoir entrer en premier.

C'était un choc, une horreur. Je me suis stoppé net. L'appartement était embrumé, l'air était irrespirable. C'était sombre, les volés étaient fermés ainsi que les fenêtre. Il y avait peu de fourniture. On dirait que ce lieu était inoccupé, désert.

Mes yeux étaient grands ouverts, ils balayaient chaque recoin de cet endroit. C'était une grande piece à aire ouverte. Il y avait à ma droite une petite cuisine, de l'autre coté un salon et entre les deux se trouvait un long couloir sombre et étroit.

Je me suis empressé d'ouvrir les fenêtres. Inspire Hana. Enfin de l'air frais. J'allais m'étouffer. En m'approchant de la dernière fenêtre, il y avait un corps allongé sur un simple matelas sal au fond de se qui aurait du être un salon. Comment est-ce que quelqu'un peut vivre dans cet environnement insalubre?

Après avoir ouvert les rideaux pour mieux voir, je me suis retourné vers cette personne.

Moi : AHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!

J'ai lâché un cri strident. Allongé là sur ce matelas il y avait Sofiane, la bouche grande ouverte, les yeux cerné, la peau blanche et abimé. Il était tellement mince, on aurait dit un cadavre. La question me vint alors à l'esprit : est-il mort?

Les larmes aux yeux, le cœur meurtri, j'ai levé la tête vers Badr et lui dit :

Moi : Il est mort? BADR EST-CE QU'IL EST MORT?!

J'étais devenu hystérique. Je criais sur lui, sur un inconnu. Lui était resté au pied de la porte et ne faisait que me regarder. Il a fini par me répondre après quelques secondes.

Badr : ...

Hana - Spectatrice de ma propre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant