Samedi 11 janvier 2014
Des jours, des semaines ont passé. Ça fait maintenant un mois que je suis la. Le nouvel an a passé et je suis toujours sans nouvelle de mes parents, malgré tout j'essai d'amorcer cette année du bon pied.
Je ne sors pas, enfin nous ne sortons pas. Je sors une à deux fois par semaine pour faire les courses et c'est tout. J'ai fini par me mettre a bon terme avec les jeunes du quartier aussi, je les ai accusé a tord. Ce fut assez bref, j'ai tout simplement présenté mes excuses à ceux qui se trouvaient en bas de l'immeuble cette journée là en espérant qu'il passe le mot aux absents. Maintenant que c'était réglé et bien je ne faisais que tracer ma route accompagnée du Salem habituel. Je n'ai pas le temps de trainer non plus. Puisque je sors le temps d'aller acheter le nécessaire et je suis de retour en moins d'une heure.
Sofiane, lui, je lui ai interdit de sortir. Je ne veux pas qu'il soit tenté de consommer une fois dehors, j'ai peur pour lui. Disons aussi qu'il est plutôt d'accord avec ma méthode sinon il serait sorti et personne n'aurait pu lui en empêcher. Ce n'est surement pas moi avec mon gabarie qui aurait réellement pu lui dire quoi faire. Alors, j'ai appris à faire avec. J'ai appris à prendre sur moi quand il a une crise de nerf passagère.
Sous une note plus positive, il a repris du poids, El Hamdoulilah.
J'ai passé plusieurs heures sur internet à faire des recherches afin de recréer l'environnementd'un centre de désintoxication sans nécessairement qu'il y aille. Alors je lui fais suivre un programme à la maison. Je suis sa psychologue, sa nutritionniste, son infirmière personnelle et j'en passe. Je fais de mon mieux. Je veille avec lui tard le soir pour le soutenir. Je l'écoute parler des heures lorsqu'il a besoin de se vider le cœur. Je pleure lorsqu'il me parle de sa famille et à quel point sa mère lui manque. Après plusieurs « séances » il a enfin fini par m'avouer la raison pour laquelle il est tombé dans le vice de la drogue.
Son père est la raison. La mort de son père l'a bouleversé. Contrairement au reste de sa famille, Sofiane n'était pas au près de lui durant ses dernier jours. Il était ici à Marseille pendant que son père souffrait. Alors il n'a jamais pu faire son deuil. Il n'était pas la pour épaulé sa mère, mais surtout personne n'était la pour lui. Bilel et Tata Aicha se sont aidé mutuellement afin de passer a travers cette épreuve, mais Sofiane lui a préféré rester en France et poursuivre ses études. Il s'est enfoui dans le travail pour ne pas avoir à affronter la réalité. Puis la drogue est entrée dans sa vie pour l'aider à oublier. Il s'était mis à se droguer pour ne pas avoir à affronter ses démons et sa souffrance intérieure. La descente vers l'enfer fut brutale.
Il a laissé place à l'isolement et la solitude, ils sont devenu son quotidien. Tout le monde l'évitait, personne ne voulait avoir à faire au drogué du quartier surement par peur. La vie n'a pas été très charitable avec lui. Bien au contraire. Il a tout perdu. La drogue lui a tout pris. Tout, sauf cet appartement que son père lui avait acheté pour qu'il puisse avoir son propre chez sois durant ses études. C'est grâce à ça qu'il ne s'est pas retrouvé à la rue. L'argent, il ne l'utilisait que pour un seul recours. Alors, il a du tout vendre. Le confort n'était plus une priorité, ni une nécessité. Il devait nourrir son addiction a tout pris au dépend de sa santé physique. Quelques voisins généreux se donnaient la peine de le nourrir quotidiennement et veillaient a se qu'il aille bien. D'ailleurs, il se rend maintenant compte de leurs incroyables bontés et ne pourrait les remercier assez.
Tout allait pour le mieux. Nous vivions une vie assez paisibles. Ses crises étaient de moins en moins fréquentes. Il arrivait à dormir une nuit complète sans avoir recours au GHB, ce qui est une amélioration considérable. J'étais plutôt fière de moi. J'y suis arrivé. Bientôt, Sofiane allait être transformé.
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Hana - Spectatrice de ma propre vie
RomanceAssalamu alaykum - Alors moi c'est Hana jeune Algérienne de Constantine. Contrairement au autre chronique, la mienne ne se déroulera pas en France puisque je vis au Canada, plus précisément à Montréal. J'espère pouvoir vous faire découvrir ma ville...