Chap IV: Combattre

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« Dosse et Leïl ! A vous l'honneur... » Hein ? Moi ? Il se moquait de moi ! Il l'avait fait exprès sans aucun doute ! Je ne voulais en aucun cas me retrouver avec lui !

 Je tournai le dos. « Leïl... »

Il m'avait mis avec lui pour me défier. J'en étais quasiment certaine. Il fallait pourtant y aller.  Dosse allait saisir l'échelle. Hors de question qu'il passe le premier! C'est moi qui monterais la première !

 Je le poussai sur le côté et il essaya de me repousser mais j'étais plus coquine et monta le début de l'échelle à l'envers. 

Merle et les autres nous regardaient et je sentais qu'ils voulaient pouffer de rire devant nos gamineries. Personne ne faisait rien pour nous arrêter. 

J'étais hors de moi à ce moment-là. Je détestais Dosse. 

A la moitié de l'échelle, je la montais toujours à l'envers. Il fallait que j'aille de l'autre côté : Dosse m'en empêchait. Et il fit pire, il saisit mes jambes pour me faire tomber. Je cédai à la panique : je ne voulais pas mourir ! 

Je battis l'aire de mes jambes et Dosse souriait. Alors, d'un violant élan, je remis mes pieds sur les barreaux de corde. « Tu n'as pas qu'à me provoquer. Me glissa-t-il entre les dents» 

J'en avais marre de lui! J'en avais vraiment marre de lui! Je secouai l'échelle de rage. « Arrête ça ! » Je ne m'arrêtais pas et on ne montait plus. Il était à un échelon au-dessus de moi et je continuais. 

Je ne pouvais plus m'arrêter. En bas, je voyais des petits visages nous regarder. Merle, si c'était bien lui, siffla. 

La porte s'ouvrit au-dessus de nous sur une femme à deux piercings sur sa lèvre.

 Elle tira l'échelle vers elle et on monta sans efforts. J'étais sans sourire et Dosse était dans le même cas. 

On était devant elle sans bouger. « Hem... Je vois que je ne suis pas devant n'importe qui. » Et elle se retourna pour chercher deux gobelets transparents contenant un liquide entre le vert et le bleu. 

Ces dires étaient-ce un compliment ? La dispute entre Dosse et moi en était-elle la cause ? 

Qu'importe. Le but est que je réussisse ces épreuves coûte que coûte. Si je n'y arrivais pas, je savais qu'il allait m'arriver quelque chose de pas très agréable, peut-être même d'affreux. Elle nous tendit à chacun un gobelet. « Buvez. » 

Je n'avais pas très envie de boire ce truc sans savoir ce que c'était. Je le reniflai mais il n'avait aucune odeur. « Qu'est-ce ? » La femme ne répondit pas. Dosse avait déjà bu le tout. 

« C'est pour votre bien. » Je la regardais avec curiosité. Sa voix était encore plus douce que celle de Vipère. Vous, vous y comprenez quelque chose?  Était-ce un piège ? 

Dosse m'observait. Sûr, il me mettait au défis. Je bus donc le liquide en une seule gorgée. 

«Bien. » La femme se retourna de nouveau pour se diriger vers une penderie. Elle choisit deux tenues et revint vers nous. « Pour commencer cette épreuve, il vous faut une tenue adapté. Désolé mais vous allez redevoir changé de vêtement. Changer vous dans ses isoloirs. Je vous attendrais ». 

Je saisie la tenue qui m'était appropriée et je me changeai dans l'isoloir de droite et Dosse dans celui de gauche. Les vêtements donnés étaient d'un blanc de mouton. Parmi eux, une sorte de kimono qu'on trouve dans les livres de contes avec une ceinture autour de la taille.

Nous étions tous deux enfin prêts. On se demandait chacun de son côté ce qu'on ferait dans cette sale aux murs de pierre. 

« Bien. Comme vous avez dû le remarquer vous portez tous deux un kimono. Oui, ceux-là en sont bienu mais nous n'allons pas faire d'art martial aujourd'hui. Bien que.. vous pourriez en prendre les méthodes. Non. Pour cette épreuve, vous devrez vous battre. Et jusqu'à ce que l'un de vous deux meurt! Vous n'aurez que votre corps pour vous défendre. A vous d'apprendre à le manier. Enlevez vos chaussures! » 

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