Je marchais chancelante vers le stade. Il fallait d'abord que j'aille aux endroits que je connaissais.
Plus un regard en arrière. Je ne voulais plus la revoir. J'aurais tellement voulu lui dire au moins un au revoir. J'aurais voulu connaître cette personne que je n'ai vu que dans la souffrance. Et bien je ne la connaîtrais jamais!La vie en avait été faite ainsi même si j'aurais voulu pouvoir la faire autrement.
Dans mes cauchemars, je sais d'avance ce qui va se passer. Je peux modifier alors les événements à venir, puis devenir une héroïne. Ce n'est pas possible dans la réalité... On est voué de souffrir à jamais.
Je cours maintenant. Je ne sais pas si c'est pour fuir l'image de cette fille morte ou retrouver l'ami de Tim. D'ailleurs, comment s'appelle-t-il ? Je n'arrivais plus à m'en rappeler.
Je ralentie vers les toilettes mais je ne pouvais pas me dire qu'il y était. C'est le pire endroit à aller pour un malade.
Je me remis à courir, ignorant mes jambes qui allaient bientôt céder, mes poumons s'enflammer.
Le stade. Il était vide. Il faisait noir. Il était sombre. Cette fois-ci, mon cœur battant trop fort contre ma cage thoracique, je laissai peu à peu la fatigue m'étreindre de ses bras. J'étais triste. Je ne trouverais jamais son ami dans un endroit aussi grand, je ne parle pas du stade.
Ma respiration devient saccadé et sifflante. J'allais m'endormir, assise au même endroit qu'avec Sarah. Non ! Ce n'était pas le moment ! Je me relevai. J'allais utiliser le peu d'énergie qui me restait.
Où pouvait-il être ? Je marchai mollement, rebroussant chemin, cherchant en vain une quelconque idée.
Voyons... Il y avait le dortoir, la grande salle circulaire au plafond si haut, le stade, les toilettes, la petite pièce et, et ? Le bar.
Non, ce n'était pas possible. Non, il ne pouvait pas se retrouver là-bas. Non, il n'y avait aucune chance.
Je ne courus pas. Je ne voulais pas me faire d'espoir. Avec tout ce temps écoulé, il était mort.
J'avais la tête basse. Sans aucuns doutes, je ferais des mauvais rêves cette nuit.
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Ça y est. Je voyais l'entrée. Cette lumière bleuâtre éclairer la pièce qui ressemble à un plateau d'échec. J'entendais l'animation qu'il y avait. S'il n'était pas là, j'abandonnerais mes recherches, rentrerais bredouille vers Tim.
Cela était bête ! Pourquoi serait-il avec des gens faisant musette ? Mais l'espoir, le peu qu'il vous reste vous mène à vérifier chaque recoin non fouillé. C'est comme quand on cherche un objet perdu, on le recherche dans tous les endroits, même aux plus improbables.
Je rentrai dans la pièce. Un groupe de musiciens jouaient sur une plateforme avec des écrans tactiles sur le sol. Les tables étaient rangées. Il ne restait plus que les bancs pour s'asseoir et le bar. Un homme musclé empoigna deux ivrognes pour les jeter dehors. Je dus me reculer pour ne pas m'y percuter.
Ils étaient nombreux dans cette salle. Tous avaient plus de 17 ans bien évidemment. Je ne voulais pas rester plus longtemps dans cette joyeuse ambiance. Cela devenait écœurant. Ils se foutaient vraiment de se qu'il se passait !
Je passai ma main sur mon front. J'étais désespérée, exaspérée. Finalement, peut-être que j'aurais aussi voulu être malade. Au moins, je serais tranquille.
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Je m'étais perdue. Je n'avais pas regardé ou j'avais posé mes pieds. Il fallait que ça m'arrive. Et bien tant pis.

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Humaine?
Science FictionIci, ce qui est normal est anormal et ce qui est anormal est normal. Nous vivons dans l'ignorance et par cela, nous sommes contrôlés. Nous vivons dans la crainte et la peur. Personne ne pleur, personne ne rit: non, c'est interdit. Il y a beaucoup de...