Merle était là. Une cible. La cible. Sa cible avait été postée devant lui. Une cible pas comme les autres, une cible humaine.
Il voulait nous montrer l'exemple. Nous allions faire la même chose. Voici l'épreuve du jour. L'épreuve qui nous qualifie de criminel pour de bon. Où il n'y aura pas de retour en arrière.
On voyait tous Merle dans ses moindres détails, on voyait tous la femme ficelé à une planche de bois.
Je n'ai jamais aimé les films d'horreur. Et là, j'aurais pu m'y être. Je voulais que ce soit une mauvaise blague, que Merle ne fasse pas ce geste, que ce soit des balles à blanc.
« Regardez-bien comment on fait, vous n'aurez que la matinée pour vous entraîner et tirerez à 15 m de votre cible. Tout d'abord on écarte les jambes pour acquérir une stabilité. On est le plus droit possible et reste détendu. Vous levez l'arme au centre de votre cible devant vous, les bras et les jambes un fléchie pour avoir plus de souplesse. Ensuite, une fois que vous vous sentez près, vous appuyer sur la gâchette. Attention. La première fois, le coup est assez violant et vous avez tendance à vous reculer. »
En même temps que ses paroles, il s'était mis en position. Je m'obligeais à bien regarder. Cela pourrait mettre utile un jour.
Ensuite, il leva son révolver et le pointa sur la femme.
J'entendis son chuchotement : « Je t'avais prévenu. » Il la connaissait donc.
La femme lui répondit entre ses dents : « On ne tue pas plus faible que sois »
Dans ce silence, je pense que nous les avions tous entendu. Je me raidissais. On ne tue pas plus faible que sois.
Le coup parti. La femme ne bougeait pas d'un millimètre et ses yeux restèrent ouverts. La balle était rapide et sifflait silencieusement l'air pour se figer sur elle.
C'était fini. Sa tête retomba sur sa poitrine. Elle ressemblait maintenant à une poupée de tissus.
Merle fit un signe de la main et Vipère la retira de la salle en la trainant derrière lui.
Envole et Buse tirèrent alors le grand rideau. Je fus soulagée quand je m'aperçus que c'était bien des cibles de paille qui furent derrière.
« Maintenant. Entrainez-vous. Ensuite, ça sera à votre tour. » Mouais. Je n'étais pas pressé. Retirez la vie, comme ça, comme si c'était un objet qu'on jetait, vraiment, je ne trouvais pas ça formidable.
J'admirais le courage de cette femme. Je ne la connais pas. Pourtant, j'aurais voulu qu'elle revienne de ses cendres.
Aucune goutte de sang n'avait coulé d'elle. J'eu alors un espoir qui devient réalité. J'avais la certitude que tout ça n'était que du théâtre et qu'elle était simplement endormie. Cette hypothèse me remonta le moral.
Je me disais qu'on ne pouvait pas être aussi horrible tuer ainsi les gens. Je me disais qu'on voulait juste qu'on sache bien tiré et visé. Tester pour voir jusqu'au on était capable d'aller.
Ma conscience me disait pourtant : Et la première épreuve ? La deuxième ? Il y a bien eu des morts ? Je ne voulais pas savoir. On ne pouvait pas être si horrible.
Dosse tira le premier, s'entrainant du bras gauche. Pendant que tous restaient la bouche grande ouverte dont moi, lui ne semblait pas en être troublé. Il faisait comme si de rien ne s'était passé. Je me demandais même si il était vraiment présent à ce moment
J'avais pourtant cru lors de ma visite avoir vu en lui être aussi normal que moi, quelqu'un d'innocent. Non, il ne changerait pas.
Je m'étonnais tout de même que son infirmité le laissait mettre une balle se planter sur le côté de la cible.
Personne ne put faire mieux en un premier tir.
Je me reconcentrai sur moi. Plaçai mes jambes pour requérir une stabilité. Je levai mes bras, tenant mon arme devant moi.
Ca y est. J'appuyai sur la gâchette. Le coup fut tellement brusque que je me reculai et la balle se figeait dans le mur.
Dosse lui, arrivait de plus en plus au centre de la cible et qu'avec sa main gauche. Je ne pus m'empêcher de l'admirer quelques instants. Comment faisait-il ? Il n'avait pas reçu d'explication de plus que les autres.
Justement, je me tournais vers les autres pour vérifier que ce n'était tout simplement pas moi qui étais une naze de première catégorie.
J'avais bien raison, personne n'avait encore touché la cible.
J'aurais bien voulu allez voir Tim pour savoir l'heure. Le temps me paraissait long. Je n'avais pas envie de m'entraîner. J'aurais voulu paresser devant mon petit déjeuner au mieux d'être ici. Ces épreuves étaient-elles vraiment nécessaire ?
Finalement, je me résolu à réessayer et réessayer de toucher la cible
Au bout d'un énième tir je réussis et à la fin, j'atteignais son centre. Ce fut un exploit. Cela me remplissait de joie.
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On nous avait emmenés dans une salle essentiellement peint de noir. Elle était énorme et remplit de monde. Des personnes discutaient un peu partout, attablé à de longues tables blanches. Ils mangeaient de différents repas que d'autres leur servaient.
Buse nous désigna une table libre. « Asseyez-vous là. Je vais vous commandez un repas. Bienvenu à la resto-cantine ! »
Je m'assis en face de Lyze. Tim à côté d'elle et encore à côté de lui, Hans. La place libre près de moi fut bientôt prise par Sabrina. Merde. Elle allait me faire chier.
Une petite fille de l'âge de 8 ans portant deux plateaux pesant peut-être plus qu'elle, se dirigea vers nous. Je ne comprenais pas. A son âge, je n'avais jamais mis les pieds ici, encore moins servis des plats à une table d'inconnue. Je n'avais pas été non plus été aussi maigre.
« Ce n'est pas trop lourd ? lui ai-je demandé» Elle avait posé les plateaux et en guise de réponse elle s'enfuit. Je remarquai alors ses petits pieds nus et sales.
« Depuis quand t'intéresses-tu aux autres ? » Sabrina. Toujours avec son ton agressif. Je préférais ne pas lui répondre. Je n'avais pas envie de m'embêter avec elle.
Elle n'allait pas en rester là. Oh que non ! Je me retenus de pousser un cri. Elle me pinçait de plus en plus fort la cuisse de ses ongles longs et vernis. Je n'en eus plus que mare. Je terminais en vitesse mon assiette et partis aussitôt sans un mot. Je ne pouvais plus la supporter
Quelqu'un se leva à ma suite. Je ne fis pas l'effort de regarder qui il était.
« Stop. » On me retenu et m'empêcha par la suite de faire un pas de plus. Je me retournai et découvrit Sabrar.
« -Comment ça stop ! Retourne avec ton amie chérie et fous moi la paix !
-Viens.
-Non. Je n'ai pas à te suivre !» Je me dégageais de ses mains et courut vers le dortoir.
Que voulait-il me dire ? Je n'en avais rien à faire. Si c'était pour qu'excusez cette peste de Sabrina, ça ne servait strictement à rien !
Je rejoignis donc mon dortoir, vide. Assis sur mon lit. Je soupirai. Si j'avais mangé ce petit dèj' hier, je n'aurais pas eu de problème avec Sabrina. Je sentais que bientôt, Dosse se rajouterait à ses brimades et d'autre encore. Peut-être que je prends male les choses, que ce n'est rien mais pour moi, c'était déjà trop.
J'ai toujours voulu vivre heureuse. Est-ce impossible ?
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« J'étais sûr de te retrouver là. C'est l'heure de commencer la troisième épreuve principale. » Merle. Est-ce un criminel ?
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Je vous préviens. Je n'ai pas relue ce segment.

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Humaine?
Ficção CientíficaIci, ce qui est normal est anormal et ce qui est anormal est normal. Nous vivons dans l'ignorance et par cela, nous sommes contrôlés. Nous vivons dans la crainte et la peur. Personne ne pleur, personne ne rit: non, c'est interdit. Il y a beaucoup de...