Je pensais qu'il allait ajouter quelque chose mais non, rien. Seulement son sourire qui continuait à flotter sur son visage. Je ne sais pas ce que j'attendais de toute façon.
Je lui tendis le verre et il me montra une sorte de petit chevalet fixé au lit. Je compris que je devais le poser et c'est bien ce que je fis.
J'aurais cru qu'il le boirait. Était-ce une ruse pour que j'ouvre le rideau? Je me faisais des idées. J'étais une idiote.
« Pars maintenant... » Cela avait-été dit sans brusquerie, sans émotions.
Je ne savais pas ce que j'avais soudainement. Je ne voulais pas partir tout de suite. Je voulais qu'il m'en dise plus de ce qu'il savait des épreuves et puis, ce qu'il ressentait d'être allongé là, sur un lit d'hôpital. Aussi, j'aurais voulu lui poser des questions. Enfin, j'aurais voulu mais je n'en aurais pas été capable.
Peut-être qu'aussi, je ne voulais pas retourné dans le cauchemar. Dans ce cauchemar où on tue les gens et massacre leur âme.
Je reculais et son visage disparue derrière le rideau que je refermai. Je me retournai et me dirigeai vers la sortie. L'odeur de médicament se dissipa. Me revoici dans cet affreux monde.
###################
Je me retrouvais dans le dortoir. Cette fois-ci, il n'était pas vide. On était six. J'avais compté. Vraiment trop peu à mon goût. Je pensai alors qu'on n'était pas tous là. Je l'espérais de tout mon cœur. Avant, nous nous partagions par groupe, aujourd'hui, nous étions unis dans la souffrance.
« Leïl... » Une faible, très faible voix me parvint. « Leïl... » Non, ce n'était pas possible ! Je me précipitai. Je me précipitais vers elle ! Vers Lyze !
Je ne l'avais jamais vu aussi pâle. Elle était allongée entre le drap et sa couverture, la tête tournée vers moi. Je m'agenouillai auprès d'elle.
On aurait dit l'un de ces films où le roi meurt, pleurer par ceux qu'ils l'aiment.
« -Ne parle pas ! C'est déjà un miracle que tu sois encore vivante ! m'exclamais-je
-Mais Leïl. Je dois te le dire.
-Ne parle pas. Je ne veux pas que tu t'affaiblisses. Lui suppliais-je.
-Grâce à une fille, je vais guérir. Me dit-elle avec calme» Cela me rassura à moitié peut-être mais elle paraissait si faible.
Cette fille, je devinais facilement de qui elle parlait. Ainsi Sarah avait-tenu sa promesse? Comment pourrais-je la remercier. Je ne le saurais le dire. Merci Ce mot peut-il suffire?
Je restai près d'elle jusqu'à ce que le sommeil vienne la chercher.
Ensuite, je me levais et ils étaient à peu près tous dans le même état.
« Où sont les autres ? » Aucune réponse. De toute façon, je ne crois pas que j'en attendais une.
Je n'avais pas envie d'aller me coucher. Alors je faisais des allés retours dans l'allée de lit.
« Pourquoi n'es-tu pas malade toi ? » Je me retournai. Une fille blonde. Elle était agressive. Je m'étais faite une nouvelle ennemi. Je ne la détesterais pas. Tant pis. Je n'en avais assez vu avec Dosse.
« -Je n'ai pas trop mangé ce matin. lui ai-je répondu en gardant tout mon calme.
-Ah ! Quel extraordinaire hasard ! Pour qui nous prends-tu ? Pour des imbéciles ? On n'est pas des idiots tu sais ! Si tu n'as rien mangé, c'est que tu étais au courant !

VOUS LISEZ
Humaine?
Science FictionIci, ce qui est normal est anormal et ce qui est anormal est normal. Nous vivons dans l'ignorance et par cela, nous sommes contrôlés. Nous vivons dans la crainte et la peur. Personne ne pleur, personne ne rit: non, c'est interdit. Il y a beaucoup de...