Chap XI: Traitre

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Le froid parcourait tranquillement mon corps accompagné de son fidèle ami, le frisson. Sortant d'un rêve sans couleur, je repris peu à peu mes esprits, récupérant les souvenirs de la veille. Puis, je me décidai enfin d'ouvrir les yeux pour voir la lumière bleuâtre qui filtrait timidement mes paupières.

Mon visage fut face à celui de Hans. Un fin sourire aux lèvres.

« Lève-toi. Nous devons rentrer au dortoir avant que commence notre prochaine épreuve. »

Cette fois-ci, je voyais nettement. Ma fatigue s'était envolée, ses ailes l'ayant poussé à décoller de mon être.

Il n'avait plus prêté un regard vers moi. Je n'osais pas lui parler. Il me semblait bien mystérieux. Sans hésiter, il tournait ici et là comme il le fallait. Je pris peu à peu mes distances. Il ne ralentit pas. Il ne m'attendit pas.

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Voici depuis quelques minutes que je l'avais perdu de vue. Je me demandais alors pourquoi il avait pris la peine de m'attendre à mon réveil. Dans un sens, c'était mon choix de m'être laissée devancer.

Peu après, je rentrais dans notre dortoir. Il faisait encore noir. Chacun avait des respirations plus tôt calme par rapport à hier. Cela me rassura un petit peu. J'étais poussé à aller vers Lize mais ma conscience réussit à me retenir.

Je me dirigeai donc avec prudence, évitant de faire le moindre bruit, vers mon lit. Il faut dire que je n'eus vraiment pas de chance. Voici que la lumière verte s'allumait avant que je n'arrive à mon point de destination. Puis cette voix automatique qui venait de nulle part.

J'avais le choix de rester planter là ou regagner tout de même mon lit. Je choisis la solution deux. Grimpant les échelons menant à mon lieu de couchage, j'observais mes camardes sortir de leur sommeil.

Changement d'avis, demi-tour, je redescendis. Puisque c'est le moment de se réveiller, j'irai voir ma meilleure amie, ma fidèle amie.

Elle avait perdu son teint pâle pour le remplacer par un autre plus rosée. J'avais alors la certitude qu'elle allait mieux.

Elle s'assit sur son lit. « On doit se dépêcher. Un nouveau jour nous attend. D'ailleurs, je suis étonné que tu sois déjà habillé. » J'allais lui répondre. Je n'en eus pas le temps.

« Normal. Elle n'était pas là cette nuit. C'est une traitre quand vous le comprendriez. Ne traine pas avec les traites ! (insistance sur le dernier mot) » Elle aussi, elle allait mieux apparemment.

« -Sabri'. Je ne suis pas une traite. Lui dis-je d'un ton ferme.

-Ne m'appelle plus jamais Sabri', je ne suis pas ta cop' ! Je suis Sabrina.

-Ravis de te connaître. Ne me parle plus maintenant. Je ne parle pas à des gens idiots.

-Tu as surement raison. Je ne parle pas avec les traites.

-Mais voyons Leïl ? Quel est cette histoire ? me questionna Lyze. Ce fut bien évidemment Sabrina qui répondit :

-Laisse-moi t'expliquer. Tout le monde a été malade sauf elle. Simple fruit du hasard ?

-Ne l'écoute pas ! »

Surtout, que Lyze ne commençait pas à penser comme l'autre. Je ne supporterais pas. Sabrina continua tout de même son discourt. Je me bouchais les oreilles. Elle parlait maintenant dans le vide. A moins que les mures se donnaient tout de même la peine de l'écouter.

« Sabrina ! T'ai soulante à la fin ! Tu ne peux pas te taire ! On sort d'une putain de nuit et toi, tu trouves quand même le moyen de nous fatiguer. » Il ne fallait pas s'étonner, ce fut Sabrar qui lui fit la remarque. Peut-être que seul lui était capable de l'arrêter. Il faudrait vérifier cette hypothèse.

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