Dis, donne la dope

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Le désespoir me frappe, à coup de massue réguliers, encore, en corps. Ta peau je ne toucherais, ton souffle je ne sentirais, mon coeur je ne laisserais pas battre. Mon coeur ne battra plus mon sang, ne le frappera plus d'une puissance telle qu'il le fait couler de haut en bas, de bas en haut, en un laps de temps qu'on dirait court mais existe-t-il vraiment ? Je refuse de le voir, entre-apercevoir, buter contre ma peau violemment au point de faire lever la vague et laisser la houle s'apaiser petit à petit, avant de recommencer, encore et encore, par salves régulières. Mon coeur encore criant, blessé de l'ancre couchée sur l'endocarde, court se/te/me battre encore, encore, encore. Le myocarde fendu contracte, tracte,
contre tracte, finit par être tracté. Mes entités appellent, elles veulent cette drogue, elles veulent se doper, elles veulent cette dope. Les cellules appellent, elles appellent à la
drogue dure, pure, cette dopamine qu'elles recherchent, car cette dopamine le faisait battre, celui là, qu'est ce qu'il battait fort, féroce, inépuisable, ma peau. Ma peau qui t'appartenait, tu la tenais, dans tes serres dépourvues de chaleur qu'on adore de tout notre corps et notre âme tellement animée lorsqu'on aime !
Mon petit muscle si lissé, tissé, laissé seul, solitaire dans la sordide souffrance addictive, attendait sa dope. Il l'attend, il attend de se faire  violer des particules le faisant jouir dans le cosmos, contre son gré. Cette violence pour laquelle on vit.

Tu l'as prise. T'as tout prit. Je suis d'accord, tu prends tout, c'est fini, entre nous, entre toi, entre moi, c'est l'éclat, qui nous rentre dedans et remue, remue. Je suis d'accord, t'es partie, loin, ou près ? T'es partie en te rapprochant, je m'en fous, t'as tout prit, je m'en fous, tu m'a jeté l'ancre, je m'en fous, tu me détestes, je m'en fous.

Mais je t'en prie, rend moi la dope.

Plonger dans l'oubli les pensées pessimistesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant