Dragonflies

Chapitre 17

Camila n'avait jamais pensée que le trajet en voiture de la ville à la pension aurait pu être aussi rapide, peut-être parce qu'elle était trop plongée dans  ses pensées pour le voir passer. Elle ne portait même pas d'importance à la tension qui régnait dans la voiture, une tension si puissante qu'on aurait pu l'éclater comme une bulle à l'aide d'une aiguille. 

Normani semblait toujours autant agitée ce qui n'arrangeait pas l'état de Camila. Elle était à la fois perdue et inquiète face à la situation qui lui était totalement inconnue. Que ce passait-il? Cette question tournait et tournait dans sa tête sans pouvoir la laisser tranquille. Elle était face à l'inconnu, à un vide complet. 

A peine que la voiture fut arrêtée que la danseuse était déjà en dehors, toujours téléphone à la main en essayant cette fois-ci de rappeler Allyson. Le truc, c'est qu'elle était aussi perdue que Camila, jamais elle n'avait eu à faire à cela. Dinah avait toujours été présente. Comment allait-elle faire sans elle? Et évidemment Ally était injoignable, sûrement à cause de l'orage. 

Dès que Camila mit le pied dans la maison, le silence la frappa. Les coups de tonnerre semblait lointain, mais toujours présents. Puis il y en a eu un légèrement plus fort et un léger cri brisa ce silence qui durant quelques minutes lui sembla apaisant. Suite à cela elle tendit un peu plus l'oreille, assez pour entendre des sanglots. Son sang se glaça dans ses veines, ses mains devinrent moites et ses yeux semblait déjà perdue dans un vide infini. L'âme de Camila ne semblait plus faire partie de son corps. Pourtant, elle fut de nouveau animé quand Normani passa devant elle. 

Après ce moment d'absence pour la brune, elle fut prise par un sentiment ravageur, l'inquiétude s'empara de tout son être à un point où sa respiration devint saccadée. C'est sans attendre qu'elle força ses jambes tremblantes à suivre Normani qui était déjà à l'étage. 

Plus elle approchait de la chambre de Lauren et plus les battements de son coeur s'accéléraient. Elle n'avait aucune idée à quoi s'attendre et tout cela semblait si grave. 

Et ça l'était. Elle remarqua immédiatement le corps recroquevillé contre un des murs de la cambre. Cette scène lui brisa littéralement le coeur. La manière dont Lauren était si vulnérable. Ses mains étaient collées si fortement contre ses oreilles que Camila pouvait apercevoir les veines de ses poignets pulsaient et sa tête reposait contre ses genoux, mais elle devinait tout de même que la cubaine était prise de sanglots par son corps qui remuait légèrement. 

_Maman, s'il te plaît, réveille-toi.

Le coeur de la jeune cubaine se brisa une deuxième fois à l'entente de ces mots prononcés par la propriétaire. Sa voix était brisée par ses pleurs, elle était aussi suppliante comme-si que c'était sa dernière volonté. 

Camila repensa à cette matinée quelques jours plus tôt quand Lauren l'avait aidée comme personne d'autre ne l'avait fait jusqu'ici. Elle n'avait pas une seule fois eu un regard de pitié envers elle, elle l'avait juste aidée. Et Camila sentait que c'était à son tour de le faire, pas qu'elle se sentait redevable, mais elle voulait être autant présente pour Lauren que la jeune femme l'avait été pour elle. Et cette vue qu'elle avait la transperçait d'une infime tristesse et elle voulait à tout prix y remédier. Une lauren dans cet état était la pire chose à cet instant. 

C'est pour cela qu'elle agit sans écouter ce que son esprit pouvait lui dire et avança, tout d'abord d'un pas hésitant puis très vite une détermination emplit son être. Elle n'avait plus que Lauren en tête et son bonheur. 

A sa plus grande surprise, elle fut retenu par Normani qui attrapa son poignet avant qu'elle ne s'éloigne. 

_Personne ne peux l'approcher quand elle est comme ça, à part Dinah et Mme Hernandez, s'expliqua celle-ci.