Dangereuse (Jelsa)

C H A P I T R E Huit

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Inquiétude
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William inspira profondément puis toqua enfin à la porte de la chambre de la Reine Elsa, bouquet en main, ledit bouquet qu'il avait mystérieusement gagné lors de la cérémonie du mariage d'Anna.

« Elsa ? » L'appela-t-il, sa voix chancelant sous les trémolos d'angoisse qui l'envahissait subitement.

Il attendit patiemment qu'elle daigne lui ouvrir la porte ou au moins lui répondre cependant le son de sa voix ne se fit pas entendre, pas plus que la porte ne s'ouvrit.

Il laissa son bras pendre le long de son corps, songeant amèrement que la jeune femme lui en voulait sans doute terriblement pour les mots qu'il avait prononcé et sur lesquels il ne pouvait revenir.

Mais elle avait fini par accepter le mariage, non ? N'était-ce pas un signe d'amélioration ? Comprenant qu'Elsa ne lui ouvrirait ni sa porte, ni son coeur aujourd'hui, il battit en retraite et erra longuement dans les couloirs du palais, perdu dans ses interminables pensées, jusqu'à ce qu'un éclat de voix l'en tire.

« Kristoff ! Partout ! Je l'ai cherché partout ! Mais aucune trace d'elle ! Elle a... Disparu ! »

William, curieux, s'approcha de la pièce où la Princesse Anna et son mari étaient réuni, la première s'étant effondrée sur un canapé tandis que l'autre avait posé sur son épaule une main affectueuse.

« Anna, tu sais parfaitement que ce n'est pas la première fois qu'Elsa ... S'enfuit. » Dit-il tendrement en choisissant soigneusement ses mots.

Anna hocha furieusement de la tête, chassant les larmes qui l'avait menacé un peu plus tôt.

« Non, je ne peux pas croire qu'elle ai agit ainsi, qu'elle ai pu partir sans rien dire, laissant derrière elle son Royaume, le peuple... Et moi ! Ça ne lui ressemble tellement plus, Kristoff...

- Alors faisons-la rechercher. Fouillons le Royaume de fond en comble. Anna, elle doit bien être là, quelque part, et si c'est le cas nous la retrouverons ! »

Elle le remercia d'un petit sourire triste, tandis que William laissait les fleurs quitter sa paume pour s'écraser sur le sol. Elsa ? Disparue ? Il se rembrunit, tandis que les conséquences de ce qu'il venait d'apprendre lui effleurait l'esprit.

Anna parut percevoir le bruit du froissement qu'avait provoqué les plantes en touchant le sol car elle se leva soudainement en l'apercevant.

« William ? Que faites-vous ici ? »

Le ton qu'elle avait emprunté était moins amical, plus méfiant que celui qu'elle employait précédemment avec lui.

« Excusez-moi de mon intrusion, votre Altesse. J'ai entendu votre conversation et mon envie d'en savoir plus au sujet de la Reine m'a contraint à faire une chose que je déteste tout particulièrement.

- Je ne sais plus si je dois vous accorder le pardon que vous me demandez. » Objecta Anna d'une voix glaciale.

William mit son attitude sur le compte de la disparition de sa sœur. Lui-même était profondément bouleversé. Elle le défia des yeux, scrutant le fond de ses prunelles dans l'espoir d'en découvrir quelques onces de culpabilité, mais abandonna rapidement sa lutte inutile et se tourna vers son mari.

« Je vais me remettre à chercher. Annonça-t-elle en reboutonant sa cape.

- Pas à cette heure tardive ! Protesta Kristoff. Si tu tombes malade, Elsa s'en voudra des années durant ! Et moi aussi, par ailleurs ! »

Anna lui tapa gentiment le torse, essayant d'esquisser un sourire railleur.

« J'ai une santé de cheval, Kris, tu devrais le savoir mieux que quiconque ! Prononça-t-elle d'un ton qu'elle voulait enjoué, mais dont Kristoff percevait parfaitement les accents douloureux causés par l'inquiétude.

- Je viens avec toi Anna, hors de question de te laisser faire cela seule. Rétorqua-t-il en croisant les bras.

- Je ne suis pas une enfant. Bougonna-t-elle. Je sais me débrouiller ! Mais si tu veux absolument m'aider à ratisser l'extérieur, alors très bien ! Nous pourrons faire mieux à deux.

- À trois. Rectifia William. Si vous me le permettez, j'aimerais participez. Le simple fait de savoir qu'Elsa est peut-être dehors, dans ce froid, je ne peux le supporter. »

Anna sursauta, ayant oublié sa présence importune, et lui lança un regard qui signifiait certainement : "Mais qu'est-ce que vous faites encore là ?"

« C'est d'accord » décida Kristoff, anticipant le refus de son épouse. « Vous ferez le secteur près du château tandis qu'Anna et moi irons vers les montages.

- J... Tenta de protester Anna, bientôt coupée par William :

- C'est compris, vous pouvez me faire confiance. Si jamais j'ai la moindre trace de la Reine, je vous enverrai immédiatement un messager. (Kristoff acquiesça puis obliqua vers la Princesse)

- Allons-y Ann, tu ne voudrais pas faire patienter Elsa, non ? »

Vaincue par l'argument de son mari, Anna jeta un regard noir au prince puis le dépassa en levant son menton dans un geste à la fois méprisant et comique, suivi de près par Kristoff.

« J'ai de plus en plus de mal à croire qu'Elsa ai voulu l'épouser par amour... avoua enfin Anna alors qu'ils s'étaient éloignés.

- Je n'y crois pas non plus, admit Kristoff. Non pas que je trouve en lui quelque chose de mauvais, mais ce n'est tout simplement pas le genre d'Elsa de se marier à un presque inconnu...

- C'est vrai. Renchérit Anna, quelque peu honteuse au rappel de cette période de sa vie, qui lui avait tout de même ramené la complicité qu'elle partageait auparavant avec sa sœur. Dès que nous l'aurons retrouvé, nous mettrons ce point au clair, et pourrons arrêter cette grotesque comédie ! »

Kristoff, une boule coincée dans sa jugulaire à l'entente de ses paroles, préféra ne pas répondre et l'embrassa sur le front.

De son côté, William se rendit aux écuries, exigea que son écuyer prépare immédiatement son cheval puis dès que ce fut fait, quitta le Palais en trombe, les sabots de son destrier heurtant dans un bruit sourd les pavés recouvrant la terre.

« Elsa, Elsa, il faut absolument que nous te retrouvions... Coûte que coûte ! Qui sait ce qu'il peut advenir si tu t'es véritablement enfui, loin de ta famille et de ta patrie ? »

Après une bonne heure de recherche, il parcourut une dernière fois la forêt, observant le moindre détail qui auraient pu l'amener sur une quelconque piste, quand soudain ses yeux furent attirés par certains arbres en particuliers. Intrigué, il descendit de son cheval et avança vers les troncs gelés, ses pas crissant dans la neige qui recouvrait le sol.

Éberlué, il tourna sur lui-même et sur tous les troncs découvrit le même spectacle : chacun était marqué par le gel qui les enveloppait, véritable étau de glace.

« Elsa... » Balbutia-t-il, comprenant presque instantanément.

Il n'avait plus aucun doute. La Reine s'était débattu. Mais même les grands pouvoirs qu'elle possédait n'avait pu la protéger de ce qu'elle avait du affronter. Elle avait été kidnappé...

▶ Vous inquiétez pas, au prochain chapitre on retrouve Elsa et Jack... Et ça va être drôle xD ◀