Chapitre 3

76 9 0
                                    

Anastatia

Lorsque je rentre chez moi il fait presque nuit. Mes deux sacs de courses et mon sac de cours sont lourds à porter et j'use toutes mes forces pour arriver à temps chez moi.

En bas de chez moi il y a, comme d'habitude, des voitures, un canapé, des chaises, et beaucoup de monde. J'essaye de repérer si le garçon de ce matin est là et je constate qu'il n'est pas là.

Chouette, de toute façon je n'avais pas l'argent.

Mike, un garçon de mon âge, m'aperçoit et vient me voir. Il est grand, il a la peau halé et des yeux bleus. Il est vraiment beau garçon et surtout très gentil. Un des rares cas que ce quartier pourri.

-Hey Anastatia, t'a besoin d'aide ?

-Euh oui si ça ne té dérange pas bien sur.

-Mais non allez donne.

Il attrape mes deux sacs et commence à avancer. Je le suis et il entame la discussion :

-Alors les cours ?

-Ne me parle pas comme si j'étais plus petite que toi on a le même âge !

Il sourit me regarde longuement et tourne le regarde vers le sol.

-Tu m'as compris, alors ?

-Ca va, comme d'habitude quoi.

-Continues comme ça alors.

-C'est toi qui me donnes des leçons ? Tu as arrêté l'école à 16 ans.

-Bah justement je te conseille de continuer pour finir comme moi.

Nous arrivons au troisième étage et je suis vraiment fatiguée par cette journée vraiment épuisante. Je regarde Mike et je me demande pourquoi il traîne alors qu'il pourrait très bien réussir.

-Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-Hein euh rien, bon bah merci, je vais rentrer où ça va chauffer pour moi.

Mike avance vers moi et commence à me prendre dans ses bras alors qu'au même moment ma porte s'ouvre sur mon père. Et là c'est la panique.

-Euh papa tu es déjà rentré ?

Mon père regarde Mike d'un regard mauvais et quand son regard tombe sur moi, il s'adoucit.

-Oui allez rentre chérie. Le dîner est prêt. Jeune homme.

-Bonjour Monsieur...

Mon père prend les sacs et je passe devant lui pour rentrer. Alors que je commence à me préparer mentalement pour une dispute de la part de mon père, ce dernier me prend dans ses bras et me serre fort, je lui rends son câlin.

-Ma petite fille, tu grandis, je dois te laisser un peu de liberté. Tu as 18 ans quand même. Je t'aime mon bébé.

-Les larmes me tombent toutes seules et c'est alors que mon père me repousse brusquement. Je me demande ce qu'il se passe quand je le vois tousser très violemment. Je devrais y être habitué mais cette crise de toux me donne un mauvais pressentiment. Mon père se calme mais son visage est très pâle.

-Papa est ce que ça va ?

-Oui ma puce, je vais m'allonger. Va manger, ta mère est déjà au lit.

Je le prends dans mes bras et va dans la cuisine pour ranger les courses. Je n'ai pas très faim alors je vais directement dans ma chambre mais j'ai besoin d'aller voir mon père avant. Je passe la salle et un papier attire ma curiosité. Je le prends, je le déplie quand tout à coup quelqu'un me l'arrache des mains. C'est mon père.

-Va te coucher.

Son ton est sans appel mais quelque chose ne tourne pas rond.

- Papa, laisse-moi lire.

-Va te coucher Anastatia !

Je le regarde et je vois qu'il a les larmes aux yeux. Je ne veux pas discuter même si cela me fait très peur.

-D'accord bonne nuit papa.

-Je vais dans ma chambre et je pleure. Je ne sais pas pourquoi mais je pleure. Ma journée a été normale enfin comme d'habitude nous étions cinq dans la classe mais je ne sais pas. La réaction de mon père me laisse perplexe. Nous avons toujours tout partagé alors pourquoi il me cache ça ?

Je me lève, je vais à ma fenêtre et je regarde les étoiles dans la nuit. J'ai envie de m'évader. C'est là que je décide de faire ce que jamais je n'aurai oser faire. J'attrape un pull, mes grosses bottes, un manteau et un bonnet, oui je suis très frileuse, mon portable.

Ouf il me reste pas ma de batterie

Je mets un gros coussin sous la couette, je ferme la porte doucement. J'attrape mes clés et sors de l'appartement. Je décide de passer par la porte qui se trouve derrière l'immeuble. Je l'ouvre je ne pensais pas trouver ce que je vois : « la limite entre les quartiers « riches » et les quartiers « démunis ». Même si ma mère me l'a toujours interdit d'y aller, de peur que je sois mal vu, mon père lui, m'a dit juste cette phrase « le pays est divisé en deux groupe: nous et eux. Je sais que tu aimes travailler et je suis si fière de toi. Mais ici tu n'auras aucunes chances d'avoir quelque chose de concret. Alors, si tu veux faire parti d' « eux », fonce, et deviens autre chose qu'un « nous ». ». C'est alors que je prends ma décision et que j'avance, un peu confus de ce que je vais trouver.



L'impossible devient possibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant