Chapitre 14

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Alexandre

Je ne voulais pas la ramener mais c'était plus fort que moi: je déteste parler de ma vie. C'est comme ça. Le silence qui règne est tellement pesant que j'en ai envie de vomir. Il reste plus que quelques de dizaines de minutes et je me déteste déjà. Je lui avais promis de lui faire penser à autre chose et tout ce que j'ai réussi à faire c'est la faire pleurer. Je ne suis qu'un connard. Un putain de gros connard. Je serre le volant et j'accélère. Je ne veux pas la laisser partir mais je ne sais pas quoi faire. 

-Ralenti, j'ai peur...

Et en plus tu lui fais peur. Bravo !

Je ne ralenti pas. Non, j'ai besoin de cette vitesse pour réfléchir. Réfléchir à ce que je vais faire. Je ne vais quand même pas la ramener. Si ? Je n'ai pas fais tout ça pour rien putain ! Je fais demi-tour et je prends la route pour aller chez moi. Oui voilà, on va aller chez moi. Bon, ce n'est pas ce qui était prévu au départ mais au final on reste ensemble, c'est le principal. Je tourne brièvement ma tête vers elle et je constate qu'elle a un léger froncement de sourcils puis quelques secondes après, un petit sourire naît sur ses lèvres. Lèvres que j'ai, bien sûr, envie d'embrasser. Mais je me retiens. Je vais passer pour un fou bipolaire qui ne sait pas ce qu'il veut. Tu es bipolaire. J'envoie ma conscience se balader ailleurs et je me retiens de sourire. Je veux paraître froid encore un peu. Elle a quand même embrasser un autre garçon. Vous ne savez même pas si vous êtes un vrai couple ou pas !  Et c'est là ou je tilte: qu'est ce qu'on est au final ? Des potes ? Des amis ? Un couple ? Des inconnus...

-Qu'est ce que nous sommes ?

Nous avons posé la même question au même moment. Elle est aussi paumée que moi. Elle rougit et baisse la tête. Moi ? Je me gare encore un fois sur le côté de la route. Encore une fois pour discuter de nous. Si on continue comme ça, on va passer la journée dans la voiture. On roule, on s'arrête, on parle, on s'engueule et on fait demi-tour. J'espère que les deux dernières options ne vont pas se réaliser car je vais péter un câble. Donc, je m'arrête sur  le bas côté et je me tourne vers elle. Elle a toujours la tête baissée et elle joue avec ses doigts. Elle est stressée et je le suis aussi. Il y a plein de problèmes qu'on doit discuter avec d'officialiser une quelconque relation. Comme les parents. Pour son père, tout est ok mais sa mère ? Mon père ? Alors là, il va me tuer. Elle n'est pas de notre "rang" et surtout, c'est une étrangère. Je souffle un bon coup et je prends la parole.

-Toi tu veux quoi ?

Si c'est pour dire ça, il fallait mieux que tu te taise ! J'avoue que ça ne va pas nous emmener très loin mais je peux quand même avoir son avis ? Bon d'accord, c'est parce que je ne sais vraiment pas quoi dire. Je suis lâche mais elle ne doit pas le savoir. Ce n'est pas du tout la réponse qu'elle attendait puisqu'elle lève directement la tête vers moi avec un regard qui exprime...de la curiosité. Elle est curieuse en tout circonstance. J'adore. Bon pas trop mais je trouve ça marrant. Elle regarde dans le vague et je vois bien qu'elle réfléchie à ce qu'elle va dire. Elle est tellement jolie, tellement naturelle, tellement tout...Si elle ne serait pas encore vierge, on aurait déjà atterri sur la banquette arrière et nos problèmes seraient régler à moitié. Mais je ne peux pas faire ce que je veux, elle est innocente, même son regard est totalement innocent. J'ai envie d'elle. Je suis frustré de ne pas pourvoir la toucher. Un raclement de gorge me sort de mes pensées. Elle prend un inspiration et elle ancre son regard au mien.

- Je voudrai qu'on forme quelque chose...Pas des amis. Je ne supporterai pas. 

-Moi non plus.

Ma spontanéité lui fait rougir rougit encore, elle rougit toujours.

-Tu sais qu'on a déjà eu cette discussion dans ma chambre ?

Je prends un coup de chaud. Je vais m'en rappeler de cette scène ! Lorsque j'ai ouvert ma porte, la première chose que j'ai vu c'était...ses fesses. Et quelles fesses ! Elle a beau être innocente jusqu'aux ongles, elle terriblement bien foutu. Ses courbes sont comme je les ai imaginés. Un frisson  me parcourt le dos et je fais tout pour me calmer. Enfin calmer mon caleçon. Je me tortille pour trouver une position plus...confortable. Elle me regarde bizarrement et je suis sur qu'elle ne comprend pas ma réaction. Cette fille est vraiment innocente de toutes caresses masculine.

-Qu'est ce qui t'arrive ? Tu as envie d'aller aux toilettes ? 

J'éclate de rire. Cette fille m'impressionne. Elle ne sait vraiment rien. 

Je trouve enfin une position adaptée et je lui réponds, un peu plus calme.

-Je t'expliquerai le moment venu tu veux ? 

Son regard m'apprend qu'elle ne comprend pas mais je la connais un peu, elle veut savoir.

-Dis moi.

Je pèse le pour du contre. Je lui explique ce que ressens un homme ou je la laisse dans son innocence ?

-Chez moi promis. 

-D'accord...Je...Je suis vraiment attachée à toi mais...je ne suis jamais sortie avec un garçon alors je ne sais pas comment m'y  prendre ou...

-Reste comme tu es. Moi aussi je suis plus attaché à toi que je ne le pense. Je voudrais qu'on essaie. 

-Qu'on soit un...

-Un couple, oui.

Elle rougit, baisse la tête. Elle a l'air stressé. Je ne voulais pas la brusquer mais j'aime que les choses soient clairs. Ah, parce que chez toi tout est clair ?  J'ignore royalement ma conscience quand tout un coup, un poids et une bouche s'écrase sur moi. J'ai des cheveux long et bouclés qui sentent les épices sur le visage. Je réagis très vite et je fais rencontrer nos langues. Une danse sensuelle commence et tous mes sens sont en alertes. Je m'accroche à ses hanches et je la bascule sur mes genoux. J'ai chaud, j'ai des frissons. C'est le meilleur baiser de ma vie. Et j'en ai connu des baisers ! Mais celui-là est spéciale. Doux et sauvage à la fois. Elle se lâche je le sens. Elle me tire les cheveux. Elle s'accroche à moi comme si sa vie en dépendait. Je l'apprécie vraiment pus que je ne le pensais. Mais je n'ai pas le droit. Ses gémissements me ramène à la réalité et mon bas ventre est victime de frissons. 

Je me sens bien, je n'ai pas envie de partir. J'ai envie de rester dans ses bras. 

Mais...Est ce que j'en ai le droit ?

L'impossible devient possibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant