Intemporelle

Changements

Peu à peu les brumes se dispersent et peu à peu elles réapparaissent. Luttant contre l'envie de vomir,de dormir ou tout simplement de mourir,Clara se redressa sur un de ses coudes. Elle était sur la berge du Lac sous un orage que même Dieu n'aurait pas pu provoquer et s'aperçut de sa nudité totale. Soulevant ses mèches une par une,elle aperçut une marque étrange sur le dos de sa main : Une rose entrelacée d'un poisson. Elle ne rechercha même pas ce qui s'était passé tant son crâne faisait des vibrations. A l'aide d'un rocher,Clara se releva avec une faible poigne. Manquant de tomber,elle se rattrapa de justesse à une branche.

Reprenant sa vue de plus en plus claire,elle rechercha ses vêtements près de l'eau : ils n'étaient nul part. Un juron sorti d'entre ses dents blanches et elle parcourut des yeux où elle se situait. La berge était haute et des morceaux de terre s'arrachaient par la seule force du vent et la pluie déchaînait les flots qui tentaient d'atteindre le ciel en vain. Elle ne reconnut aucuns endroits où elle aurait pu échouer ou qui amenait au chemin de forêt qu'elle empruntait pour rentrer chez elle.

Refusant de se traîner ici encore plus longtemps malgré le froid et sa nudité,elle commença à chercher par pas incertains un trou dans les nombreuses touffes d'arbres ou de buissons. Tout à coup,des bruits de sabots atteignirent ses oreilles et son sang se glaça : Aucuns cavaliers ne passaient par là et que diraient-ils devant son corps nu comme un ver ? Elle se pencha ( avec une grimace de douleurs ) derrière un buisson pour apercevoir une cavalerie composé d'hommes en uniformes dorés et bleus qui arrivaient au grand galop au bord du Lac d'Unulas. Ils paraissaient préoccupés et ne firent pas attention quand leurs chevaux manquèrent de tomber dans l'eau à cause de la boue liquide.

-" Ici! " hurla une voix

Elle sentit se soulever dans les airs et une autre vague de douleurs l'atteint. On la tenait par le bras telle une prisonnière et les yeux ronds des cavaliers la fixèrent avec un étonnement non feint. L'homme qui la tenait sous l'aisselle la bouscula pour qu'elle avance et qu'elle se place devant celui qui se tenait tout devant de la cavalerie. Il était le seul à avoir un cheval blanc et il la regardait avec un air de mépris.

-" Qui es-tu jeune paysanne ?"

Elle faillit rire au nez de l'homme mais elle s'arrêta dans son élan au vu de son air grave.

-" Euh Clara Gonçlaves.

- Quel nom ridicule! Allez,on l'embarque aussi.

- Mais non,je veux rentrer chez moi! Où m'emmenez-vous ?!

- A l'endroit où est ta place depuis ta naissance."