Fragments de miroir [BTS-Jinkook]

2° fragment de miroir

J'humectais mes lèvres sèches, la salive venant à manquer dans ma bouche. Jungkook se tenait fier devant moi, les bras croisés et un air arrogant inscrit sur son visage. Je le connaissais depuis seulement... deux minutes? Et il venait de me balancer de but en blanc sans réelle raison qu'il allait faire de ma vie un enfer? Laissez-moi rire.

— C'est une manière bien étrange que tu as pour faire connaissance. Dis-je sèchement, tentant de prendre de l'assurance dans ma voix faiblarde.

— Oh mais tu t'exprimes bien en coréen dis-moi! Je suis sub-ju-gué!

— Evidement, ma mère m'a toujours parlé dans notre langue natale, pour être sûr que je puisse la parler. Alors ne te fous pas de moi, tu seras gentil.

— Tu es mignon quand tu es énervé, j'aime ça.

Je détournais le visage, exaspéré de sentir encore le rouge venir empourprer mes joues. Je n'avais pas vraiment l'habitude des compliments alors cela me plaisais d'en recevoir de temps en temps, mais en pareille situation, je ne comprenais pas comment je pouvais me sentir touché. J'étais un vrai mystère. Il fallait que je mette un terme à tout ça. Je me détournais et partis prendre les escaliers, me rendant dans ma chambre. Je fermais la porte derrière moi et m'allongeais sur le lit. Malheureusement pour moi, la chance me poursuivait. A peine venais-je de me poser sur la couverture que ma porte s'ouvrit et une fine silhouette apparut dans la pièce.

— Tu aimes ma déco toute rose, fillette?

Je serais les dents et faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas répliquer quoi que ce soit pouvant satisfaire son sadisme. Moi qui pensais me faire un bon ami, il commençait sérieusement à me taper sur le système. Etait-ce trop demandé que de vouloir se faire un ami? Apparemment pour moi, oui. Je sentis mon lit s'affaisser et gardais la tête plongé dans le coussin, plaquant mes mains sur mes oreilles, espérant me réveiller de ce cauchemar apparent. J'entendis faiblement sa voix mais je ne pouvais comprendre aucunement ce qu'il me racontait. Cela dû l'agacer car il attrapa mes deux bras et les rabattis dans mon dos violement, les tenant fermement. Je mordillais ma lèvre inférieur, la douleur traversant mes épaules.

— Tu m'écoutes quand je parle où ça se passe comment? Dit-il contrarié, une pointe d'agressivité traversant sa voix.

— Ca se passe que tu vas me lâcher et dégager de ma chambre.

— Ce n'est ta chambre que parce que je t'y autorise et de toute façon je...

Il fut coupé dans sa phrase quand nous entendîmes des bruits venant du rez de chaussé. Nos parents étaient rentrés, j'allai enfin pouvoir être débarrassé de cet abruti.

— Merde... Je n'ai même pas eu le temps de m'amuser un peu avec toi...

Il lâcha mes bras et j'en profitais pour le repousser, décidant de me redresser pour soulager mes articulations douloureuses. Je me retrouvais donc assis à ses côtés, n'osant dire un mot. Il se tourna vers moi et plongea son regard profond dans le mien, souriant. Bon sang, ce qu'il pouvait être craquant à sourire ainsi, mais je ne devais pas oublier que je n'avais vus que des choses négatives à son égard jusqu'à présent. Il ne sembla pas s'en soucier et sans crier garde et à mon plus grand étonnement, il posa ses lèvres sur les miennes. Ce n'était pas mon premier baiser, bien sûr que non, mais j'étais pétrifié, pétrifié du fait qu'il soit un homme et que l'on ne se connaissait pas. Face à mon absence de réaction, je vis une étincelle dans ses yeux et il me força à me rallonger sur le lit. Il posa une main de par et d'autre de ma bouche, relevant mon menton, et appuya sur mes joues pour les forcer à s'ouvrir. Il introduisit ensuite sa langue et commença à jouer avec la mienne. Reprenant vie et refusant de partager un baiser avec lui, je pu poser mes mains sur son torse et tentais de le repousser, en vain. Il semblait plus fort que moi à mon grand désespoir. Sa langue se mit à jouer avec la mienne et je n'arrivais plus à contrôler mon corps qui accueillait une forme de chaleur délicieuse en lui. Et Jungkook finit par se détacher de mes lèvres, un léger filet de bave continuant de nous relier avant qu'il cède par notre écart. Il se redressa et sourit, passant sa langue sur ses lèvres rosies et un peu gonflés par notre échange. Nos respirations s'étaient accélérées et je me posais sur mes coudes, mon esprit revenant à moi. Il me tapota deux fois la joue sans me faire pour autant mal et me dit: