Fragments de miroir [BTS-Jinkook]

Miroir

 Prologue 

—  Seokjin chéri, dépêche-toi, on va rater notre avion à cette allure !

—  J'arrive de suite maman !

Je terminai de déposer mes affaires dans ma valise, puis la fermai. Faisant le compte une nouvelle fois des objets que je devais emporter avec moi, je finis par y attacher un cadenas une fois sûr de n'avoir rien oublié. Je jetai un dernier coup d'œil dans la pièce vide, qui faisait autrefois office de chambre. Désormais, il n'y avait plus aucune trace de ma présence, pas même un meuble. Seulement quelques cartons jonchaient le sol, mais qui bientôt rejoindront notre prochaine destination.

Ma mère était une journaliste de terrain, devant régulièrement se déplacer dans d'autres pays pour y tourner des reportages télévisés. Lors de son précédent voyage, l'an dernier, elle rencontra un homme, lui aussi journaliste, devant l'assister avec un documentaire. Ce fut le coup de foudre au premier regard entre eux, et dans un mois, elle allait l'épouser. Je ne savais pas vraiment quoi penser de la situation. D'un côté, je me sentais nostalgique, après tout, j'avais vécu toute ma vie en Australie. De l'autre, j'étais excité, car une nouvelle aventure s'ouvrait à moi. Nous allons nous envoler pour Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Nous étions sud-coréens, mais au décès de mon père — lors d'un tragique accident d'hélicoptère où il en était le pilote — ma mère décida de fuir l'archipel coréen, peu de temps avant ma naissance. C'était donc à Sydney que j'étais né, le quatre décembre 1992, sans n'avoir jamais rencontré mon paternel.

Je pris ma valise et fermai la porte, avant de descendre les escaliers et de rejoindre ma mère. Elle était déjà installée dans la voiture, à m'attendre avec impatience. Je mis mes affaires dans le coffre aux côtés de la sienne, et allai vérifier une dernière fois que la maison était bien verrouillée, puis déposai les clefs dans la boîte aux lettres pour l'agence immobilière. Je pris ensuite place dans le véhicule, et lâchai un soupir pour faire redescendre un peu la pression que je commençais à ressentir.

—  Tu es prêt ? Tu as bien tout pris avec toi ? demanda ma mère d'une voix aimante.

Je détournai le regard pour le porter une ultime fois sur la maison de mon enfance, et attachai ma ceinture.

—  C'est bon pour moi. De toute manière, les déménageurs enverront nos affaires en Corée d'ici quelques jours, donc je ne suis pas inquiet.

—  Bien, allons-y alors. J'ai ton passeport et ton billet d'avion.

Après deux heures trente de route où nous ressassions nos meilleurs souvenirs en Australie, nous finîmes par arriver à l'aéroport. L'angoisse se dissipa lorsqu'on enregistra nos bagages, rendant notre départ beaucoup plus concret. Après tout, quand nous atterrirons sur le sol coréen, une famille m'attendra. J'allai rencontrer mon futur beau-père, mais pas seulement. Il avait un fils, qui était un peu plus jeune que moi. Je ne l'avais jamais vu, mais ma mère m'eut dit beaucoup de bien de lui lors de leurs appels Skype. Je n'avais pas retenu son prénom, mais j'étais impatient d'avoir un frère. Woobin, son père, était le seul avec qui j'avais pu discuter, et il m'avait fait une bonne impression.

—  Tout va bien se passer, tu verras.

Je souris à ma mère, alors que nous prenions place dans l'avion. J'étais triste de tout quitter du jour au lendemain ; mes amis, mon université, mes petites habitudes casanières instaurées depuis si longtemps déjà, mais j'allai découvrir ma terre natale. Une nouvelle aventure pleine de promesses allait débuter, et lorsque l'avion décolla enfin, une bouffée de chaleur m'envahit.

—  On sera une belle famille unie mon chéri.

C'est ce que je croyais, mais avoir trop d'espoirs apporte bien souvent des déceptions.