Under the sea

Chapitre douze

Ma respiration se faisait de moins en moins saccadée et la toux de mon compagnon s'apaisait. Nous avons rejoins la terre ferme après avoir conclus un accords avec Katell et le conseil des Khowus. Il nous avaient également remis en main propre une oeuvre précieuse et inestimable, dont la simple possession faisait de nous des êtres moins insignifiants : le Grimoire.

Un nom simple, peu évocateur, qui à Khomoey servait tout de même à faire trembler les enfants, rêver les adolescents, et exalter les adultes. Le prologue de ce manuscrit ancien détaille de long en large l'histoire de la Chasse des espèces ésotériques, mais surtout la manière dont on les délivrera pour que le monde retrouve l'équilibre millénaire, bafoué par les humains.

Par chance, le Grimoire est protégé par un sort lancé par les fées les plus puissantes ; un sort qui le rend indestructible. Ni l'eau ni l'air ni le feu n'y parviendraient à bout.

-"Seigneur, grommela alors Romain. Courtney, qu'allez nous faire? Huron Lake, c'est à des centaines de kilomètres d'ici !

-On pourra louer une caravane et... Faire un bon voyage jusqu'au lac! proposé-je avec excitation. Bon écoute il se fait tard, le soleil se couche. On est trempés et on va attraper la fièvre. Si on montait chez moi pour discuter de tout ça?

* * *

Je n'avais reçu personne chez moi depuis bon nombre d'années. En fait, depuis que j'ai acquis mon appartement. Je l'ai décoré de manière très basique, sans couleurs éclatantes, sans fantaisie. Les tableaux accrochés au mur ne sont que de vieilles photos de mes parents et moi alors que j'étais bébé, et constituent les seuls ornements. Ils sont figés comme de petites touches de mélancolie, fixés indéfiniment, comme de petits gardiens qui garderaient les yeux rivés sur moi.

Romain, torse nu - aucun de mes vêtements n'était à sa taille et les siens étaient trempés - les observait avec intrigue.

-"Tu ressembles beaucoup à ta mère, déclare-t-il.

-Ah oui? demandé-je avec étonnement.

-Ouais vous êtes magnifiques toutes les deux... Enfin, je veux dire... Les mêmes traits, le même visage. Voilà...

Il venait de me faire un compliment... Comme c'est étrange cette sensation d'être apprécié, ou juste flattée. De recevoir des paroles qui viennent du cœur. Je me rends compte qu'il y a bien longtemps que je ne me suis pas sentie aimée.

-Tu ne dis rien? remarque-t-il avec un sourire en coin.

Quelle audace.

-Je suis un peu... fatiguée. Et toi? Où dors-tu?

-Humm... c'est-à-dire que... J'ai assez mal préparé mon voyage... J'ai mis toutes mes économies dans le billet d'avion, le transport sur place et le budget nourriture. Alors je dors dans ma voiture de location, avoue-t-il.

-Vraiment?! m'exclamé-je. Tu as assez d'espace au moins?

-Hum... Pour être vraiment honnête... Non.

-Oh merde... Euh... Tu veux t'installer ici?

-Courtney, je ne vais pas abuser non plus.

-Mais non, je t'assure ça ne me dérange pas. Je vis seule et, c'est assez déplaisant...

Il sourit :

-Bon d'accord, puisque tu insistes. Je descends chercher mes affaires et je reviens tout de suite alors.

-OK, je t'attends alors.