Chapitre un

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La rue est déserte, il est 23h12... Il faut que je veille à ne pas glisser car je suis derrière la cheminée d'une maison de trois étages. Ma tête dépasse de quelques centimètres de l'arête du toit mais personne ne la voit à cause mes cheveux noirs. Çà doit faire environ une demie-heure que j'attends dans cette position et je commence à ressentir une crampe au mollet gauche. Mon fusil de sniper est toujours braqué dans le vide et le froid fait engourdir mes mains nues. Çà y est...! Le voilà. John Lee... Mon employeur ne m'a pas dit grand chose sur lui si ce n'est qu'il est l'héritier d'une grande chaîne de restaurants. Je vérifie bien qu'il est seul... Tout est ok. À cette partie du travail, mon cœur ne peut s'empêcher de battre à en sortir de ma poitrine... Je vise... Le point rouge apparaît sur sa tempe... Et... Je tire. En entendant le coup de feu partir, Lee a juste le temps de pousser un petit cri, puis la balle l'atteint en plein dans la tête et il s'écroule. Son sang rouge vif coule sur le sol de la ruelle goudronnée. Maintenant, il me reste à peine quelques minutes pour filer.

Je cours à toutes jambes, je file à travers les rues désaffectées, le souffle va bientôt me manquer mais je suis obligée de courir. Personne ne doit me voir. J'y suis presque; je vois la porte métallique du bâtiment de briques –notre QG–. Je regarde à gauche, puis à droite. Personne. Alors je rentre, essouflée, les joues rouges et les jambes en coton. Je referme vivement la porte et prend quelques minutes pour souffler. Le QG est fait de cinq pièces: le hall d'entrée où l'on reçoit les nouveaux clients en recherche d'un tueur, les vestiaires où l'on se change pour partir en mission, on y laisse également nos affaires, la salle commune où on peut se retrouver devant la télé ou autre ,mais j'évite d'y aller, je préfère m'isoler, la salle d'armes où l'on trouve une belle collection d'armes que tout le monde peut utiliser. Ici nous sommes six tueurs à gages commandés par le même patron. Je n'ai jamais rencontré les cinq autres vu que je fuis tout le temps. Bien sûr nous ne rencontrons jamais les clients...

J'avance et toque au bureau de mon commanditaire.

-"Entrez, ordonne une voix grave .

J'ouvre. Il est assis dans un grand fauteuil en cuir devant son bureau et fume une cigarette.

-C'est fait, me demande-t-il?

-Fait, répondis-je. Où dois-je récupérer mon salaire?

Il lâche une bouffée de fumée.

-Et bien, réfléchis-t-il... Viens récupérer l'enveloppe dans deux jours ... À Miami Beach.

-Ok, dis-je. Je peux partir, maintenant?

-Ce sera tout pour aujourd'hui. Tu peux y aller.

Sans attendre, je sors. Puis je rentre dans le vestiaire où j'avais laissé mes vêtements et les clés de mon scooter. Je retire mes bottes noires qui sont trempées à cause d'une stupide flaque de boue et je les balance dans mon casier. Je me change, prend les clés du scooter et enfile mon casque blanc avant de partir du QG pour regagner mon appartement. Il est situé au centre-ville de Miami, et j'y ai emménagé il y a à peine six mois. Il est beaucoup plus grand et luxueux que l'ancien. Je me sentais mal quand je l'ai acheté, car je me suis rendue compte que tout ce que je possédais était de l'argent sale.

Je suis rentrée, j'ai fermé la porte à clé et me suis affalée dans mon canapé. Une journée comme les autres... Je ferme les yeux et m'endors...

Under the seaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant