Chapitre quatorze

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Une odeur de friture et un tintamarre régulier se sont avérés être les causes de mon réveil. Mon rêve a été brisé, (au sens propre du terme) par Romain alors qu'il y avait au moins trois ans que je ne rêvais pas, et encore moins de choses si douces... Je me levai promptement de mon lit, prête à crier dessus, s'il le faut je m'époumonerai à le noyer d'injures et de perfidies.
Arrivée dans la cuisine, il a dû remarquer ma mine féroce et le rouge qui m'est monté aux joues. Tacticien efficace, il m'empêcha de parler avec une crêpe au sucre roulée en la mettant dans ma bouche au moment où je l'ouvrais. Elle est infecte c'est incroyable ! Un peu comme les crêpes de mon père... Il en avait préparé au moins une dizaine posées sur une assiette en verre sans oublier le couvert, disposé avec soin. Quelle délicate attention ! Tout en le dévisageant, je me mis à glousser.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demande-t-il perplexe.
Je me mis à rire encore plus fort en essayant de mâcher cette crêpe immonde.
- Courtney, quelque chose ne va pas ? insiste-t-il.
Ne voulant pas le vexer davantage, j'avalai le reste de ce mets infect avant de répondre :
- Tu as goûté tes crêpes? Elles sont vraiment dégueulasses !
Et là j'éclatai définitivement de rire en le voyant en prendre une et la recracher aussitôt.
Le pauvre cuisinier avait en réalité "confondu" la farine avec du bicarbonate de soude !
Nous riions tant, je souhaitais que ça ne s'arrête jamais !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et quand cette fin là est arrivée, je dus quand même sauver ce petit déjeuner en préparant des muffins, autrement dit la seule pâtisserie que je sais préparer.
- Tu avais l'air énervée en arrivant, dit-il. Quelque chose n'allait pas ?
J'oubliais presque.
- Oh oui c'est vrai... Mais en fait ça n'a plus d'importance.
- Raconte-moi alors.
Je le dévisageai, puis soupirai avant de lui raconter mon rêve.
- Le tableau au-dessus du canapé ? répète-t-il. Ça veut dire quelque chose tu penses ?
- C'est un rêve, Romain. Juste un rêve. Ce n'est pas comme si je trouverais par hasard le code d'un coffre - fort qui renferme une fortune inestimable ou je ne sais pas !
- Ça ne coûte rien d'essayer tu ne pense pas ?
Soupir... Nous nous levâmes et il décrocha le tableau avant d'ouvrir le cadre. Comble de la surprise ! Un petit paquet de papier kraft, tout fin et soigneusement ficelé se logeait là depuis plusieurs années.
Il me laissa le soin de l'ouvrir.
En tout, il y a deux lettres et trois photos d'identité. La première lettre est une lettre de ma mère, que j'ai très peu connu. La seconde, une de mon père, que je juge beaucoup plus récente à la qualité du papier. Et les photos sont des photos de famille, de précieux morceaux de papier que je n'hésiterai pas à ajouter à ma collection.
- Tu devrais les ouvrir dans ta chambre, propose Romain. Je ne suis qu'un inconnu après tout.
- ... Tu as raison, affirmé-je.

Quand je commençai la lecture des lettres, les battements de mon coeur atteinrent une vitesse record. Qui aurait pu croire...

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 25, 2016 ⏰

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