LIAISON DANGEREUSE

Chapitre 2: Premier duel

Les premiers jours furent plutôt difficiles, car Malefoy avait probablement décidé de faire regretter à Hermione d'être venue au monde. Chaque recoin de leur Salle Commune était infesté de pièges et de sortilèges. Padma avait raté les cours, car sa jambe était restée bloquée dans le sol. Malefoy avait justifié son acte en lui reprochant de lui avoir parlé le matin. Ernie fut projeté de l'autre côté de la pièce lorsqu'il tenta de lui serrer la main. Clairement, Malefoy ne voulait en aucun cas "fraterniser" avec le reste du groupe, et malgré les rappels à l'ordre de la part de la Directrice, rien n'y faisait.

L'entrée était située à la base de la Tour des bureaux des Professeurs, non loin de celui du Professeur Slughorn. L'ensemble des pièces était agréable et confortable : les blasons de chaque maison, Gryffondor, Serpentard, Poufsouffle et Serdaigle, étaient représentés fièrement ainsi que leurs couleurs dans le salon principal. Les chambres, en revanche, avaient été décorées avec le même soin que les dortoirs dans lesquels ils avaient l'habitude de dormir. Les quatre chambres étaient à l'opposé les unes des autres, séparées par le salon commun. D'un côté, les chambres d'Hermione et de Padma, de l'autre, celles d'Ernie et de Malefoy. Le mur du fond présentait une immense cheminée sur laquelle étaient posées de nombreuses pièces d'armoiries. Le mot de passe de l'entrée principale était distribué tous les dimanches soir et à l'entrée de chaque chambre une question était posée sur la vie privée de chacun des élèves.

Les semaines passèrent et Drago Malefoy et le reste de la bande s'évitaient constamment, en particulier Hermione et lui. Chacun était harcelé par leurs amis qui demandaient chaque semaine comment était la vie avec une Gryffondor – un Serpentard, sans compter que ces deux-là se détestaient plus que n'importe quels autres. Même s'ils avaient décidé respectivement de ne pas en parler - pour Hermione - ou d'inventer des histoires abracadabrantes - pour Drago - personne ne pouvait imaginer ce qu'il pouvait se passer réellement à l'intérieur. Les disputes étaient telles qu'ils en venaient souvent à se battre en duel. Les rapports des Elfes de Maison – qui s'occupaient de ranger et nettoyer après le désastre - au Professeur McGonagall les obligeaient à se rendre pratiquement deux fois à trois fois par semaine à des convocations où ils devaient entendre le sermon de la directrice sur le respect et la vie en communauté.

"Tu vois Granger ce qu'on est obligé de subir par ta faute ! lui rétorqua sèchement Malefoy sur le chemin du retour.

- La ferme... grogna Hermione.

- Ta réputation va en prendre un coup, hein ? reprit-il.

- Je t'ai dit de la fermer Malefoy ! Et puis, c'est toi qui as commencé ! s'exclama-t-elle.

- Ne joue pas à ce petit jeu avec moi... Tu l'as bien cherché !"

Les poings serrés et le visage crispé, Hermione hurla soudain en s'arrêtant net dans le couloir : 

"STOP !

- Quoi encore?

- Tu sais quoi... Dorénavant je n'existe plus, tu m'as comprise ? Tu ne m'adresses plus la parole, tu ne me regardes plus et tu me laisses tranquille... 

- Très bien, Granger, rien de plus facile..."

Elle ne lui laissa pas le temps de continuer sa phrase, elle avait pris l'habitude de l'entendre faire l'apologie sur l'inutilité des Sang-de-Bourbes et avait décidé de ne plus l'écouter.

***

Le lendemain matin, un dimanche pluvieux, rien n'aurait pu la rendre de meilleure humeur : Malefoy avait quitté la salle commune bien avant qu'elle ne se lève. Elle avait rejoint Harry, Ron, Ginny et Neville dans la Grande Salle. Ron et Neville entamaient une partie d'échec mouvementée, Ginny étudiait un livre sur la Divination et essayait d'écrire une dissertation sur les rêves pour le Professeur Trelawney. Harry, lui, le visage fatigué et boudeur, faisait voleter une de ses plumes d'un air rêveur. Il était évident que chacun n'osait se regarder, ni même se parler.