Chapitre 18: Vertiges

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Ils avaient définitivement entendu quelque chose... une voix... avant que la porte ne s'ouvre dans un grand fracas. Ils s'étaient regardés étrangement, laissant planer le doute sur une éventuelle personne qui les observait. Hermione était pratiquement sûre que c'était la voix de Ron, et Malefoy la regardait avec beaucoup d'intensité essayant de la convaincre du contraire pour la rassurer. Ils enfilèrent leurs peignoirs et retournèrent sans un mot et en rasant les murs jusqu'à leurs appartements. Harry, toujours assis sur le sofa, tapait vivement du pied par terre d'impatience.

"Vous étiez où ? s'écria-t-il quand ils passèrent la porte.

- Hé ! T'es pas notre mère Potter! s'emporta Malefoy.

- Ron a disparu, et ma cape d'invisibilité aussi !" reprit-il, sans même lui répondre.

Malefoy et Hermione se jetèrent un rapide regard inquiet. Elle ferma les yeux, grimaça, s'effondra sur le sofa, puis leva la tête vers Harry :

"Je crois qu'il était dans la salle de bain des Préfets...

- Granger, rien ne prouve que c'était lui ! coupa Malefoy.

- Bien sûr que c'était lui ! rétorqua-t-elle, le visage triste.

- Attendez...qu'est-ce que ça fait qu'il ait été dans la salle de bain des préfets ?"

Hermione fit une grimace gênée, et Malefoy la regarda en souriant légèrement. Harry, les observant en fronçant les sourcils, comprit et s'exclama :

"Bon sang ! Vous ne vous arrêtez jamais !"

Malefoy sortit de la salle commune et scruta les environs pour essayer de faire entendre raison à Weasley pour le faire revenir. C'était la pire mission qu'on lui avait confié. Hermione, elle, était partie à l'opposé, cherchant en premier dans la Salle Commune des Gryffondors et la Salle sur Demande. Harry était resté coincé dans leurs appartements, sans aucun moyen de sortir sans se faire repérer, puisque la cape n'était plus là. Personne ne devait le voir et savoir qu'il était revenu au château. Tous pouvaient être à la botte de Voldemort et lui vendre des informations. Ne pouvant plus tenir en place, il faisait les cent pas. Il ne pouvait pas rester là à rien faire et il souhaitait de toutes ses forces que Ron ne fasse pas de bêtises, ou encore pire... ne sorte du château. Il en voulait énormément à Hermione de lui faire subir tout cela, le moment était assez mal choisi pour vivre une relation comme celle-ci... Le problème était qu'Hermione donnait l'impression de se soucier plus du bien être de son Mangemort que de la mission qu'Harry devait accomplir au plus vite, qui était tout de même, pensa-t-il, beaucoup plus importante, puisqu'elle concernait le sort du Monde de la Sorcellerie, ainsi que celui des Moldus, auxquels Hermione appartenait. Là où lui avait abandonné l'idée d'avoir une relation amoureuse, et avait quitté Ginny pour la protéger, Hermione, elle, se lançait dans une relation dangereuse... Il l'a trouva même, l'espace d'un moment, incroyablement et implacablement égoïste. Il tapa du poing sur le mur de la chambre d'Hermione, ouvrit la porte à la volée, de colère, et continua ses cent pas à l'intérieur. Il s'arrêta soudain. Il eut une idée... Il se précipita vers le placard le plus proche, puis le vida avec rapidité. Quand il eut fini, il s'attaqua à un autre placard près du lit. Toujours rien. Mais cette fois-ci, le fond en bois sonnait atrocement faux quand il tapota dessus. En essayant d'enlever la plaque, il murmura : « Ah, c'est donc là que tu les caches... ». Il força, car le morceau de bois résistait, et tira un bon coup. Le faux fond était rempli de petites fioles de potions et d'ingrédients. Il chercha parmi elles, puis arrêta son regard sur l'un d'entre elle :

"Je t'ai eu !" dit-il, en la prenant.

Sur la fiole était inscrit « Polynectar ». Le liquide verdâtre à l'intérieur fit grimacer Harry. Il sortit de la chambre d'Hermione, puis se précipita vers le canapé. Il lui fallait des cheveux. Il retira de l'assise deux cheveux blonds. Il grimaça encore une fois, émit un grognement, puis les mit finalement dans le Polynectar. Il la but d'un seul coup, et eut presque aussitôt des maux d'estomac. Ses mains changèrent et s'allongèrent, il se sentit grandir, puis regardant ses pieds, ses lunettes glissèrent de son nez et tombèrent sur le tapis. Ses habits étaient devenus beaucoup trop petit. Il se dirigea vers la chambre de Malefoy, qu'il avait laissé ouvert, puis fouilla sa penderie et enfila rapidement un nouveau pantalon et une chemise, noua une cravate aux rayures vertes et argentés, puis mit une cape au logo de Serpentard sur ses épaules. Il prit le chemin de la sortie en courant et attrapa à la volée sa baguette qu'il avait posée sur la table basse du salon.

LIAISON DANGEREUSEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant